Le Noël de l’automobile
Le 4 décembre dernier, Nicolas Sarkozy a présenté à Douai un vaste plan de relance de l'économie française totalisant 26 milliards d'euros. L'automobile n'a pas été oubliée avec un ensemble de mesures se chiffrant à plus...
Le 4 décembre dernier, Nicolas Sarkozy a présenté à Douai un vaste plan de relance de l'économie française totalisant 26 milliards d'euros. L'automobile n'a pas été oubliée avec un ensemble de mesures se chiffrant à plus...
...de 1,5 milliard. Les constructeurs français sont satisfaits mais Renault va encore plus loin.
Parmi le vaste plan de relance de l'économie française, représentant un investissement de 26 milliards d'euros de la part de l'Etat, Nicolas Sarkozy n'a pas oublié l'industrie automobile qui représente environ 2,5 millions d'emplois en France. L'attendue "prime à la casse" a été confirmée. Parmi les autres mesures, l'Etat va ouvrir une ligne de refinancement d'un milliard d'euros (deux fois 500 millions à un taux de 3,74 %) aux captives financières des constructeurs pour qu'elles continuent, à l'image des banques, à délivrer des crédits pour les consommateurs. Viens ensuite un vaste plan de soutien à la sous-traitance automobile. Alors que Yvon Jacob, président de la Fédération des industries mécaniques, réclamait, il y a peu, une enveloppe de 2 milliards d'euros, Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'un fonds d'investissement de 300 millions devant accompagner la restructuration de la sous-traitance. Les grands constructeurs y verseront chacun 100 millions, comme l'Etat.
Mais revenons sur la prime à la casse de 1 000 euros, qui devrait coûter environ 225 millions d'euros. Cette dernière, valable dès aujourd'hui et jusqu'à fin 2009, sera obtenue par tout client remplaçant son véhicule de plus de 10 ans par un neuf n'émettant pas plus de 160 g de CO2/km. Ceci étant valable pour les VP comme pour les VUL. Une nouveauté dans ce dernier cas. Cette prime vient se substituer au super-bonus de 300 euros (pour le remplacement d'un véhicule de plus de 15 ans par un véhicule émettant moins de 130 g de CO2/km) qu'avait instauré, sans succès, le Grenelle de l'Environnement en décembre dernier. L'ensemble des seuils ont ainsi été revus à la baisse. Cette nouvelle prime semble satisfaire les constructeurs français qui l'amplifient toutefois. Christian Streiff, le président de PSA Peugeot-Citroën, a en effet commenté cette action du gouvernement : "Des mesures fortes et bien ciblées étaient urgentes. Les annonces faites par le président de la République traduisent la prise de conscience des pouvoirs publics sur l'ampleur et la gravité de la crise dans notre secteur. Ce plan de relance va pouvoir produire rapidement ses effets." Quant à Carlos Ghosn, le président de Renault, bien qu'approuvant ce plan, il souhaite encore aller plus loin. En effet, Renault, dans la foulée de l'annonce présidentielle, a fait savoir qu'il allait également octroyer une prime de 1 000 euros pour le remplacement de véhicules âgés de 8 ans par un VN mais aussi par un VO récent. C'était d'ailleurs un des points soulevés par le CNPA (voir P10). Peugeot en a fait de même en élargissant la prime aux véhicules de 8 ans. En revanche, pas pour les VO récents. Pour Carlos Ghosn, cette prime à la casse va permettre de limiter la baisse du marché français en 2009. En effet, selon lui, le marché hexagonal ne devrait connaître qu'une baisse de 5 % contre les 15 % estimés sans elle. Ceci étant, si la France est effectivement importante dans le mix des ventes de Renault, le président du constructeur de Boulogne, aimerait que d'autres pays, comme notamment l'Espagne ou l'Italie où la situation est bien pire pour l'automobile, aillent dans ce sens. Mais n'est-ce pas reculer pour mieux sauter ? Souvenez-vous après la perfusion des Balladurettes et des Juppettes, entre février 1994 et septembre 1996, le réveil a été brutal. En effet, après être passé de 1,721 à 2,132 millions durant cette période, le marché de l'année 1997 avait été mauvais avec seulement 1,713 million d'immatriculations. L'histoire va-t-elle se répéter ? Impossible de répondre. Cependant, les commentaires qualifiant cette prime de "bonne mesure à court terme" peuvent le laisser croître. A moins que la sortie de crise, annoncée pour 2010, ne vienne prendre le relais.
Photo : La sous-traitance automobile pourra compter sur un fonds d'investissement de 300 millions d'euros.
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