Le chinois BYD dévoile sa stratégie pour le marché européen
La marque chinoise BYD vient de révéler sa stratégie pour le marché européen. D’ici la fin de l’année, Build Your Dreams, nom complet du constructeur, commercialisera trois véhicules 100 % électriques : deux modèles sur le segment E, le Tang, un SUV de 7 places (autonomie WLTP combinée : 400 km), et la Han, une berline longue de 5 m (520 km), ainsi qu'un troisième sur le segment C, le SUV Atto 3 (420 km), probablement plus adapté à notre continent.
La distribution de voitures particulières marque une nouvelle étape dans le développement du constructeur chinois en Europe. Il est notamment présent sur le continent dans le domaine du bus électrique depuis 1998, seulement trois ans après sa création en Chine.
Pour commercialiser ses produits, le constructeur va s’appuyer sur des partenariats avec des importateurs plutôt que sur la vente directe. Dans un premier temps, les trois modèles seront distribués aux Pays-Bas par le groupe Louwman, en Suède et en Allemagne par Hedin Mobility Group et Nic, et au Danemark par Christiansen Group. "Nous souhaitons nous appuyer sur l’expertise et le savoir-faire de distributeurs implantés sur le terrain, insiste Brian Yang, chef de cabinet du groupe chinois. La phase initiale de lancement est principalement axée sur les marchés du Benelux et des pays nordiques, mais nous sommes prêts à nous déployer dans les autres pays."
La Norvège, pays pilote
Si le constructeur chinois se focalise dans un premier temps sur ces marchés, c’est pour plusieurs raisons. La première est l’appétence et la fiscalité favorables aux véhicules électriques, la seconde est qu’il n’existe, à part en Suède, de marque nationale automobile. Ce lancement fait suite à l’expérimentation réalisée depuis un an en Norvège avec le distributeur RCA. BYD y a commercialisé depuis août 2021 plus de 2000 Tang et a remporté un très disputé prix norvégien, celui qui récompense le véhicule dont l’autonomie réelle en période hivernale affiche l’écart le moins important avec l’autonomie annoncée officiellement par le constructeur. Avec une différence de seulement 11 %, le chinois grille la priorité aux marques européennes ou américaines. Vendu à partir de 599 999 NOK hors taxe (environ 61 500 euros), ce SUV est actuellement distribué dans 45 concessions.
En France, le constructeur n’a annoncé pour l’instant aucune information, ni de date de commercialisation, ni de distributeur. "Nous étudions actuellement le marché, indique Igor Makovetzki, responsable véhicule particulier chez BYD pour la France, nommé en mai 2022 à ce poste et ancien directeur général de Leasys France. Nous ferons plus d’annonces à l’occasion du salon de Paris". Pour rappel, sur le territoire, quatre marques chinoises sont disponibles à la vente : MG Motors, Lynk&Co, Aiways et Seres.
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L’implantation de BYD n’est que la continuité de la stratégie des constructeurs chinois de sortir de leurs frontières. D’autres marques de l’Empire du milieu devraient arriver en France dans les semestres à venir. Great Wall vient en effet de signer un contrat de distribution avec Emil Frey dans tous les pays où l’importateur est présent, à savoir une douzaine de pays dont la France.
Si BYD affiche une certaine prudence en Europe et ne communique pour l’instant sur aucune ambition, rappelons que le constructeur a écoulé sur le premier semestre 2022, 638 157 véhicules de tourisme électrifiés, ce qui le place parmi les plus importants constructeurs dans ce domaine. Le constructeur dispose d’un atout non négligeable par rapport à ses concurrents, car il maîtrise l’intégralité de la chaîne de valeur ajoutée de la voiture électrique, à savoir le moteur, la batterie, les logiciels et surtout, les semi-conducteurs.
Pour rappel, fondée en 1995, BYD Company Limited intervient dans quatre secteurs d’activités : l’automobile, l’électronique, les énergies nouvelles et le transport ferroviaire. Après 27 ans de développement, l’entreprise est passée de 20 employés à environ 290 000 personnes, avec plus de 30 zones industrielles et plus de 40 filiales dans le monde. Elle intervient aujourd’hui dans 70 pays et est le premier producteur de batteries LFP (Lithium-fer-phosphate) au monde. En 2021, BYD a réalisé un chiffre d’affaires de 32 milliards d’euros dont la moitié dans la branche automobile.
BYD a commercialisé sa première voiture, la F3, en 2005 et son premier modèle hybride rechargeable en 2008. Aujourd’hui, le constructeur revendique la commercialisation de plus de 2,3 millions de véhicules électrifiés.
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