Hyvia lance la production de sa pile à combustible à Flins
D’une superficie de 3000 m2, l’usine Hyvia est intégrée dans le site de Flins (78). La chaîne de production a pris possession d’un ancien bâtiment logistique laissé à l’abandon. Ici, on produit non seulement la pile à combustible, mais également l’outil de distribution de l’hydrogène.
"Il faut une dizaine d’heures pour monter une pile dont le cœur du système provient des États-Unis, précise Olivier Cormier, vice-président Manufacturing chez Hyvia. A terme, nous souhaitons nous tourner vers des fournisseurs français ou européens en nous appuyant sur la direction des achats de Renault."
Capacité de 1 000 piles par an
Pour l’instant, la ligne d’assemblage de la pile à combustible, totalement manuelle, emploie une demi-douzaine de personnes, mais Hyvia assure qu’elle a été conçue pour être très souple et monter facilement en cadence selon la demande. Aujourd’hui, Hyvia affirme avoir une capacité de production de 1 000 piles à combustible par an.
Dans le processus logistique, une fois la pile assemblée et testée à Flins, cette dernière part ensuite sur le site de PVI, une filiale de Renault, à Gretz-Armainvilliers (77). C’est ici que sont assemblés également les Master Z.E. provenant de Batilly (54), lieu de production du grand fourgon.
Renault prévoit de commercialiser à l’automne les trois modèles hydrogènes H2 Tech sur la base d’un Master, en version châssis-cabine, fourgon tôlé et minibus. "Nos premiers marchés sont la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni", explique David Holdenbach, président d’Hyvia. Les véhicules seront distribués par Renault, mais à terme, ils pourront être achetés directement chez Hyvia. "Concernant l’après-vente, nous nous appuyons sur le réseau Renault Pro Plus. Des modules de formation sont déjà en place", poursuit-il.
"Nous pensons que le véhicule à pile à combustible est parfait pour les clients qui n’ont pas le temps de recharger, qui souhaitent disposer d’un véhicule avec plus d’autonomie ou plus de charge utile, indique Heinz-Jürgen Löw, vice-président de la direction des véhicules électriques chez Renault. "Nos premiers clients sur le van sont des opérateurs de logistique interurbaine avec un usage intensif qui ont l’ambition de décarbonner leur flotte, complète Mehdi Ferhan, directeur général de Hyvia. Avec le minibus, nous avons un deuxième type de clients qui sont les municipalités pour s’intégrer dans les ZFE." A l'horizon 2030, Hyvia vise une part de marché de 30 % sur le marché de l'utilitaire léger à hydrogène.
Un écosystème complet
Le site de Flins n’assemble pas que la pile à combustible. "Nous produirons d’ici la fin de l’année également des stations de recharge de 700 bars, poursuit Mehdi Ferhan. Cette station s’inscrit dans l’offre intégrée d’Hyvia de proposer à la fois le véhicule, mais aussi tout l’écosystème pour fournir le véhicule en énergie. Nous allons assembler un électrolyseur d’une capacité de 1 MW qui sera capable de produire 450 kg hydrogène vert par jour. Cela représente 70 à 80 véhicules qui viendraient faire un plein tous les jours."
En parallèle, Hyvia a été retenu début mars pour faire partie de la sélection de quinze projets hydrogènes français dans le cadre du Projet important d’intérêt européen commun (PIIEC). Ce projet vise à soutenir les entreprises qui travaillent sur la production d’un hydrogène renouvelable et à bas carbone.
Pour rappel, Hyvia est une joint-venture à égalité entre Renault et Plug Power et emploie désormais 70 personnes. Plug Power est une société américaine qui propose des solutions clé en main sur les piles à combustible et sur l’hydrogène depuis 25 ans. Renault s'appuie ainsi sur l'expertise dans l'hydrogène de cette entreprise qui a déjà fourni près de 50 000 piles à combustible, principalement pour les chariots élévateurs sur le marché nord américain.
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