Ford mise sur l’électrique pour renouer avec la croissance
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"L’année 2024 a été riche et l’année 2025 s’annonce pleine de défis avec le virage sur l’électrique", s’enthousiasme Louis-Carl Vignon, président de Ford France. Comme attendu, les immatriculations pour la filiale de la marque américaine ne performent pas dans l’Hexagone.
Au total, 77 433 véhicules ont été immatriculés, ce qui correspond à une part de marché de 3,61 %. Sur le marché des voitures particulières, la marque a perdu en volume avec des mises à la route qui s’élèvent à 41 745 unités en 2024, contre 51 649 en 2023, pour une part de marché de 2,41 %.
"Cette perte de volume sur les VP s’explique par la fin de la commercialisation de la Fiesta. Ce qui a entraîné une perte de 6 000 immatriculations par rapport à l’année dernière. Il faut ajouter à cela les restylages du Kuga et du Puma qui amènent leur lot de problèmes de production, souligne Louis Carl Vignon. D’autre part, nous n’avons pas encore bénéficié de l’effet des nouveautés. Les nouveaux véhicules électriques sont arrivés dans les showrooms en fin d’année, en septembre pour l’Explorer et en novembre pour la Capri."
L’impact du marché professionnel dans les immatriculations
Si les immatriculations de voitures particulières ont chuté, c’est aussi dû à un marché des professionnels dans le doute. En effet, par segment, si les mises à la route pour les particuliers ont régressé de 2 % par rapport à 2023, sur le marché des flottes, Ford enregistre une chute de 10 %.
"Nous passons beaucoup de temps à analyser les immatriculations, mais il ne faut pas oublier les commandes. Cela fait deux ans que nous attaquons l’année avec des carnets de commandes très supérieurs à la moyenne sur ces dix dernières années. Néanmoins, ce carnet s’érode et nous revenons progressivement à la normale. Sur les commandes, le marché du véhicule particulier est en très légère croissance", souligne Louis-Carl Vignon.
Ainsi, selon le président de Ford France, la marque a enregistré une hausse des commandes des entreprises au premier semestre 2024, puis une baisse au second, à partir de la dissolution de l’Assemblée nationale. "Ce n’est pas un secret, la politique a un impact fort sur les entreprises et les loueurs qui ont besoin de lisibilité et de visibilité. À partir de l’annonce de la dissolution, nous estimons que nous avons perdu 60 000 commandes", ajoute Louis-Carl Vignon.
Le Puma, best-seller de Ford en 2024
Sur l’année 2024, Ford se maintient toutefois à sa troisième place des marques importées (VP et VU) derrière Toyota et Volkswagen. "C'est la position que nous voulions conserver et que nous comptons conserver dans le futur" souligne Louis-Carl Vignon. Le Puma reste le best-seller de la marque avec 20 276 mises à la route en 2024. Cependant, le modèle est en léger retrait d'environ 6 % par rapport à 2023, avec la perte de sa motorisation E85, du fait de son restylage et d’un problème d’émissions avec la norme Euro 6.
Le Kuga reste à peu près stable avec 11 042 unités immatriculées en 2024. Il arrive à la troisième place des modèles les plus mis à la route par Ford. Là aussi, le Kuga a connu une forte croissance en matière de prise de commandes. "C’est le véhicule qui se situe dans le cœur du marché en matière de demande avec sa motorisation full hybrid. En version E85, les prises de commande ont augmenté de 30 %, et de manière générale, elles ont grimpé de 20 %", affirme Louis-Carl Vignon. Notons que plus de 80 % des ventes de Kuga ont été réalisées en hybride-E85.
La Focus a quant à elle perdu sa motorisation E85. Néanmoins, Ford a relancé le diesel pour ce modèle afin "d’être raccord avec la demande des gros rouleurs", soulève le président de Ford France. Avec la Focus, la marque américaine cible les flottes. En 2024, 4 891 Focus ont été immatriculées.
Un marché utilitaire important pour Ford
Sur le marché de l’utilitaire, Ford parvient à faire légèrement mieux avec des immatriculations passant de 33 664 en 2023 à 35 688 unités en 2024. La marque arrive à la première place des marques importées pour les véhicules commerciaux, avec une part de marché de 8,73 %. "Nous avons piloté notre atterrissage au niveau du véhicule utilitaire en demandant à nos concessionnaires de ne pas trop pousser en fin d’année dans le cadre de nos objectifs CO2", explique Louis-Carl Vignon.
La marque réalise 40 % de ses ventes via des modèles utilitaires. Ford reste la première marque importée depuis dix ans sur ce segment, et a l’ambition de maintenir ce "leadership". La marque peut compter sur le Transit Custom, qui célèbre ses 60 ans en 2025. Un véhicule qui représente le deuxième succès de la marque dans l’Hexagone et naturellement son utilitaire le plus vendu de l’année 2024 avec 15 296 unités. "Chez certains concessionnaires, il se vend plus de Transit Custom que de Puma", s’amuse le président de Ford France. Par rapport à l’année précédente, les prises de commande ont grimpé de plus de 30 %.
Le Transit 2T arrive à la deuxième place des véhicules les plus immatriculés en 2024 avec 10 883 unités. Un véhicule qui connaît une forte progression sur le marché des conversions. "Avoir une offre pour toutes les typologies de métiers fait partie de notre stratégie et c’est ce que nous faisons avec le Transit 2T" souligne Louis-Carl Vignon. Le fourgon se positionne quatrième de son segment, mais le premier en électrique (40 % de part de marché), devant la gamme Stellantis électrique, le Renault Master E-Tech et le Volkswagen e-Crafter.
L’électrique pour renouer avec sa croissance
Pour 2025, Ford a l’ambition de retrouver une croissance en misant sur le développement de sa gamme 100 % électrique. Actuellement, 6,7 % des immatriculations de VP Ford sont 100 % électriques, mais la marque a l’ambition de faire grimper cette part à 26,5 %, au-delà des objectifs des normes CAFE.
"Mais nous n’aurons pas d’année pleine puisque certains modèles comme le Puma Gen-E, les E-Transit et E-Tourneo Courrier, ainsi que l'E-Transit Custom n’arriveront qu’au début du deuxième trimestre. L’entreprise devrait bénéficier de l'effet des commandes, mais pas des immatriculations", d'après Louis-Carl Vignon. Ford compte toutefois sur une hausse des immatriculations pour atteindre les 82 900 unités et une part de marché de 3,8 %.
La marque américaine aspire à atteindre les 44 500 véhicules particuliers et les 38 000 utilitaires immatriculés (dont près de 5 000 modèles électriques). Sur les 24 véhicules proposés par Ford en France, dix modèles sont proposés en électrique.
La marque compte en particulier surfer sur la nouvelle gamme de véhicules électriques arrivant en 2025. Dont la mouture électrique de son best-seller, la Puma Gen-E. "Si vous prenez le segment B des SUV c’est 50 % du marché, un segment qui n’a que 8 % d'électrification et il n’y a que cinq modèles électriques proposés alors qu’il s’agit d’un segment archi-représenté en thermique", explique le président de Ford France.
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