Essai VinFast VF6 : péché de jeunesse
Dix immatriculations en 2023, 94 en 2024, dont 12 VF6, seulement 6 en 2025, l’arrivée de VinFast, marque vietnamienne qui mettait tant d’espoirs sur le marché français, a tourné en fiasco. Les raisons ? Une communication inexistante et une stratégie de distribution très éloignée des attentes des consommateurs.
Lancé en France en 2023, VinFast a en effet cru bon de se passer de concessions, à l’instar de feu Aiways ou de Lynk & Co, misant sur le 100 % digital. Il faut dire que le modèle Tesla était sur toutes les lèvres.
Un réseau en devenir ?
Néanmoins, à sa décharge, VinFast s’est tout de même appuyé sur un embryon de distribution physique avec une première succursale à Paris (75), voisine de Tesla, dans le quartier de la Madeleine.
Ensuite, trois autres points de vente, toujours détenus par la marque, ont ouvert leurs portes : à Marseille (13), à Rennes (35) et à Metz (57). Mais cela n’a pas suffi pour attirer les clients. C’est pourquoi le constructeur se tourne désormais vers des investisseurs pour essayer de sauver ce qui peut l’être.
Le VF6 affiche une longueur de 4,24 m. ©VinFast
Par rapport à la concurrence chinoise, comme l’ancienne génération du ZS de MG ou du BYD Atto 2, le VF6 n’a pas à rougir. Avec un style assez flatteur et longueur de 4,24 mètres, ce modèle se positionne au cœur du marché électrique. En fonction de la finition (Eco ou Plus), son moteur affiche 177 ch (250 Nm) ou 204 ch (310 Nm), des prestations dans la moyenne du marché.
Une autonomie (réelle) autour des 300 km
Ce bloc est alimenté par une batterie de lithium-ion de 59,6 kWh qui, selon les versions, promet 410 ou 379 km d'autonomie. Dans les faits, avec le moteur de 204 ch, nous sommes néanmoins plus proches des 300 km, avec une autonomie qui s’effondre sur les cinquante derniers kilomètres.
Si sa capacité de recharge est de 98 kW, ce qui permet en théorie de remonter la batterie de 10 à 70 % en 25 minutes, nous avons eu la désagréable surprise de rester bloqués très rapidement à 36 kW sur une borne d'autoroute.
Typé confort
Une fois les très intrusives aides à la conduite déconnectées, le VF6 se montre très typé confort. Un régal en ville où le moindre ralentisseur disparaît sous ses roues. En revanche, dès que la conduite devient un tant soit peu dynamique, le Vinfast montre vite ses limites.
Son train avant flottant et son roulis très prononcé incitent à lever le pied. Sans être problématique, nous sommes très loin des standards européens en termes de comportement routier.
Si la conduite en hauteur offre une bonne vision, la petite lunette arrière handicape pour effectuer les manœuvres. Néanmoins, cet inconvénient est compensé par les nombreuses caméras qui permettent de bien appréhender la taille du véhicule.
Dans l’habitacle, le niveau de finition se révèle basique et, comme tout modèle d’un néoconstructeur, les fonctionnalités du VF6 se pilotent uniquement par un écran central de 12,6 pouces dont l’interface n’est pas très ergonomique. Le véhicule offre une belle habitabilité, notamment à l’arrière, mais cette dernière se fait au détriment du coffre. Avec seulement 423 litres, cela limite son usage familial.
Toutes les fonctionnalités de la voiture se pilotent via l'écran central. ©VinFast
Si le produit est loin d’être parfait, le VF6 a cependant quelques arguments pour séduire. À commencer par un prix d’appel de seulement 33 900 euros, auquel s’ajoute une garantie de sept ans. Un positionnement qui lui permet d'être plus offrant par rapport à la concurrence (Peugeot e-2008, Hyundai Kona electric ou Kia EV3). Seul BYD propose un Atto 2 moins cher, mais l’autonomie est bien inférieure.
Néanmoins, les immatriculations de VinFast en France soulignent que le lancement d’une nouvelle marque, malgré une offre commerciale attractive, n'est pas une sinécure. Surtout lorsque les produits sont perfectibles et sans appui d’un réseau...
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