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Essai Cadillac Lyric : électrique mais toujours hors normes

Publié le 14 janvier 2025

Par Christophe Bourgeois
5 min de lecture
Adieu V6 et V8, le constructeur premium américain revient en France avec un SUV de 5 mètres de long qui ne se nourrit qu'à l'électrique. Le Lyriq veut ainsi se positionner en outsider sur ce marché de niche du luxe à batterie, un créneau trusté par les allemands, mais qui attire également certains chinois. Reste que le réseau Cadillac est très embryonnaire.
Cadillac revient en France avec un SUV électrique de cinq mètres de long. ©Cadillac

Depuis dix ans, GM et l'Europe n'ont connu qu'une longue période de divorce. Après l'arrêt des ventes de Chevrolet en 2015, le groupe américain se retirait définitivement du marché en cédant Opel à l'ex-groupe PSA en 2017. Depuis, il ne restait que des poches de distribution plus ou moins officielles de la Corvette et de quelques modèles Cadillac. Mais depuis l'année dernière, l'américain a fait son retour officiel en distribuant sa marque emblématique.

 

Mais pour ce retour, pas question d'onctueux V8 essence, mais d'électrique. Cadillac propose en effet le Lyriq, un imposant SUV du segment E, de cinq mètres de long, en attendant cette année, l'Optiq, un SUV d'une longueur un peu plus européenne (4,82 m).

 

 

Sous son long capot qui pourrait accueillir une belle mécanique, on retrouve en fait un très silencieux bloc électrique, le second étant à l’arrière, qui développe au cumul 528 ch et un couple de 600 Nm, le tout alimenté par une grande batterie NMC de 102 kWh, ce qui lui permet de prétendre à une autonomie de 530 km.

 

Cette batterie dispose d’une tension de charge de 400 V, ce qui la place dans la norme. Mais avec une capacité de charge maximum de 190 kW, il réduit fortement son potentiel autoroutier, d’autant plus que sa consommation est justement digne d’un V8 !

 

Évidemment, avec un poids de 2,7 tonnes, on ne s’attendait pas à un champion de la sobriété. Testé dans des conditions hivernales, il nous a été très difficile de descendre sous la barre des 24 kWh/100 km, ce qui réduit l’autonomie réelle à un peu plus de 400 km.

 

Le Cadillac Lyriq dispose d'une autonomie officielle de 530 km. ©Cadillac

 

Un tel poids pourrait laisser transparaître des performances et un comportement de pachyderme. Il n’est en rien. Le Lyriq, c’est plutôt la force tranquille avec une accélération de 0 à 100 km/h en 5,3 s très progressive, sans effet inutile. Certes, sa direction très assistée n’aide pas non plus à le rendre agile, mais force est de constater que le réglage de suspension, très ferme, ne rend pas le Lyriq trop flou.

 

Pas de suspension pilotée

 

C’est d’autant plus une prouesse que, campé sur des roues de 21 pouces, le SUV ne dispose pas de suspension pilotée, un cas quasi unique dans le segment et surtout avec ce poids de titan. De surcroît, il s’avère très confortable. Il émet néanmoins quelques trépidations à basse vitesse.

 

À l’intérieur, Cadillac a eu la bonne idée d’octroyer à son Lyriq une vraie planche de bord et pas juste deux écrans, comme le font la plupart des modèles électriques, singeant les intérieurs insipides de Tesla. On doit d’ailleurs le design intérieur à la Française Magali Debillis.

 

Un intérieur spacieux et original

 

Incurvé, l’écran affiche une dimension exceptionnelle de 33 pouces avec une particularité unique : la partie à gauche du volant est également tactile : on y règle ainsi l’ordinateur de bord et d’autres fonctionnalités.

 

La planche de bord affiche un écran tactile de 33 pouces, le plus grand de sa catégorie. ©Cadillac

 

Autre avantage de ce cockpit, outre son style, c’est d’avoir laissé la plupart des commandes physiques pour des réglages aussi essentiels que la ventilation. La finition est d’excellente facture, Cadillac ayant soigné les moindres détails.

 

À l’arrière, les passagers sont choyés grâce notamment à un dossier inclinable et à une climatisation dédiée, ainsi qu'à des branchements UBS et secteur. Quant au coffre, il affiche un beau volume de 588 l avec notamment une trappe près du seuil de chargement pour ranger les câbles, car le Lyriq fait l’impasse sur le frunk.

 

Un tarif très concurrentiel

 

Déjà commercialisé en Amérique du Nord depuis 2022, le Lyriq, qui s'est écoulé à 98 exemplaires depuis sa commercialisation fin 2024, se positionne sur un marché de niche dans lequel on trouve les Audi SQ8 e-tron (376)*, BMW iX50 (335), Tesla Model X (245) et le tout récent Volvo EX90 (113), mais également le plus exotique Lotus Eletre (175) ou des modèles chinois comme le XPeng G9 (195), voire le BYD Tang (60) qui offre sept places, tout comme le Kia EV9 (350), autre concurrent potentiel.

 

Il est affiché à 84 200 euros, une somme non négligeable. Mais placé sous le plafond des 100 000 euros qui est atteint, voire largement dépassé par la concurrence allemande, il s’avère au final compétitif.

 

Une distribution embryonnaire

 

Pour l'instant, la distribution est très confidentielle. Cadillac ne dispose que d'un seul point de vente en physique à Paris, dans son flagship d'Opéra. Lors du dernier Mondial de Paris, Jean-Pierre Diernaz, directeur marketing de Cadillac Europe, nous avait confié la stratégie et les ambitions de Cadillac en France.

 

"Nous conservons notre stratégie de ventes en direct notamment via notre flagship quartier de l'Opéra à Paris, nous avait-il indiqué. Mais en parallèle, nous comptons nous appuyer sur des partenaires, aussi bien pour la vente que pour l'après-vente."

 

Dans le détail, Cadillac travaillera avec des distributeurs pour développer les ventes auprès des flottes, tandis que les ventes à particulier se feraient via les flagship. Au total, la marque compte ouvrir d'ici fin 2025 entre cinq et dix points de vente sur le territoire. Ceux en nom propre représenteraient la majorité des adresses.

 

*Source AAA Data (janvier-décembre 2024)

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