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Constructeurs

Coup de pouce de 400 millions d’euros pour les voitures propres

Publié le 17 octobre 2008

Par Sarah Motro
4 min de lecture
Nicolas Sarkozy a annoncé le lancement d'un plan gouvernemental pour favoriser la recherche et le développement sur les hybrides rechargeables et les véhicules électriques. Face à l'ampleur des investissements,...
...le chef de l'Etat plaide pour un plan européen au moment où les Etats-Unis s'apprêtent à aider leurs constructeurs...

"Ma responsabilité est de préparer l'après-pétrole. Dès aujourd'hui, nous devons organiser la transition énergétique et il est crucial de réduire notre dépendance à l'énergie fossile", a affirmé Nicolas Sarkozy pour justifier "son plan de soutien aux véhicules décarbonés" (terme qui englobe les véhicules électriques et hybrides, NDLR). Une enveloppe de 400 millions d'euros sera consacrée à la recherche et développement sur les véhicules propres durant les quatre prochaines années. Une annonce pour la forme surtout, car les crédits existent déjà : "Ils sont disponibles sur le milliard d'euros supplémentaire alloué à la recherche par le Grenelle de l'Environnement dans les pôles de compétitivité et sur le fonds démonstrateur de l'Ademe", a précisé Nicolas Sarkozy.

Par ailleurs, le chef de l'Etat entend "donner de la visibilité" aux constructeurs pour qu'ils s'engagent dans une production en série d'autant qu'il a confirmé le maintien, jusqu'en 2012, le super bonus de 5 000 euros pour les véhicules émettant moins de 60 grammes de CO2 par km. Il a fixé à 100 000 unités le seuil minimum de véhicules "décarbonés" pour créer la solvabilité de ce marché, tout en affirmant que ce seuil pourrait être "négocié".

FOCUS

Le bonus-malus maintenu

Nicolas Sarkozy a tenu à réaffirmer "une bonne fois pour toutes" son soutien au bonus-malus, un système qui sera reconduit en 2009 "avec les mêmes seuils et les mêmes montants". Concernant les véhicules flex-fuel fonctionnant à l'E85, le chef de l'Etat souhaite qu'ils "puissent être exonérés rapidement du malus qui les frappe aujourd'hui qui ne tient pas compte du bénéfice environnemental complet de tels véhicules".

Un plan d'équipement électrique

Au-delà du financement, c'est en législateur que le gouvernement pourra jouer un rôle efficace. Le Président souhaite que les points de rechargement électrique soient étendus sur le lieu de travail, dans les supermarchés et sur les parkings publics. Il entend "mobiliser les gestionnaires de chacun de ces espaces, soit par la réglementation, soit par les contrats de concession, soit par le simple intérêt commercial à entreprendre un programme d'équipement permettant la recharge des véhicules". Des investissements considérables "sans doute amortis par la vente du courant (...) et par l'allégement de la facture pétrolière", a-t-il assuré. Le ministre de l'Economie et de l'Energie Jean-Louis Borloo et le secrétaire d'Etat Luc Chatel ont été chargés de présenter un rapport sur ce plan d'équipement, avant la fin juin 2009, en concertation avec "les distributeurs d'énergie, les constructeurs automobiles, les représentants des collectivités locales, les professions du bâtiment et plus largement tous les gestionnaires de l'espace public".

Ce soutien financier a de quoi rassurer les constructeurs qui misent sur l'électrique : Renault et PSA viennent tous deux de signer un protocole d'accord avec EDF dans la perspective de lancer leurs premiers véhicules sur le marché en 2011. Ce type de partenariat entre industriels et l'électricien national pourrait se multiplier dans les prochains mois.

Appel à l'Europe

Mais au-delà du soutien de la France, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il allait chercher celui de l'Europe. Au moment où les Etats-Unis s'apprêtent à octroyer  25 milliards de dollars (sous forme de crédit à taux préférentiel) à leurs propres constructeurs pour refondre leur gamme, "nous ne devons pas rester naïfs", a insisté le chef de l'Etat. Il va ainsi demander à la Commission européenne "de réviser le cadre communautaire des aides d'Etat" pour permettre aux membres de l'Union européenne de soutenir des politiques en faveur de l'environnement. Une annonce qui vient indirectement soutenir la demande d'une enveloppe de 40 milliards d'euros de l'Acea à l'Union européenne. Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il souhaitait proposer aux Européens de "réfléchir à l'ouverture d'un axe d'intervention stratégique de la Banque européenne d'investissement en faveur des entreprises de l'automobile, dès lors que celles-ci s'engagent sur la voie des véhicules décarbonés". Parmi les autres mesures annoncées pour réduire les émissions de CO2, le chef de l'Etat a affirmé que l'Etat allait s'engager dans les biocarburants de deuxième génération "plus prometteurs que ceux de première génération". Dès 2009, il prévoit le remplacement des pompes de super sans plomb 98 par l'E10, un carburant contenant 10 % d'éthanol. Enfin, le Président a assuré "la nécessaire exemplarité de l'Etat en matière de développement durable". De fait, à partir du 1er janvier 2009, les véhicules achetés par l'Etat n'émettront pas plus de 130 g de CO2 par km et tous les véhicules de plus de 10 ans d'âge seront remplacés.

Photo : Parmi l'ensemble des mesures annoncées, Nicolas Sarkozy va demander à la Commission européenne de réviser le cadre communautaire des aides d'Etat. Le but : permettre aux membres de l'Union européenne de soutenir des politiques en faveur de l'environnement.

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