Borne de recharge : un été radieux, mais une régulation toujours nécessaire

La voiture électrique fait désormais partie du paysage automobile français. Si cette technologie est encore largement minoritaire sur l’ensemble du parc (moins de 2% des 38 millions de voitures circulant en France) et que la progression plafonne, sa dynamique reste néanmoins sur des rails solides avec 17% des immatriculations neuves au premier semestre 2024.

Le réseau TotalEnergies en hausse de 127%

Les gestionnaires d’infrastructures l’ont d’ailleurs constaté cet été avec une explosion du nombre de recharges. TotalEnergies a enregistré une hausse de 127% des recharges sur son réseau. Soit une hausse plus que proportionnelle au doublement du nombre de bornes de recharge. Le groupe énergéticien a également annoncé une progression de 110% du nombre de kWh rechargé, d’après des chiffres divulgués par l’AFP.

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De son côté, Ionity a enregistré une hausse de 70% des sessions de charges pendant la période estivale. La société soutenue par des constructeurs automobiles allemand notamment (Volkswagen, BMW, Mercedes…) a indiqué ne pas avoir constaté de situations d’attente dans ses stations. 

La France est désormais l’un des pays les mieux équipés au monde de bornes de recharge. Le territoire dispose de 14 000 bornes de recharge ultra rapide (plus de 150 kilowatts), d’après le dernier pointage du baromètre du ministère de la Transition écologique et de l'Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere).

Une expérience utilisateur qui ne satisfait pas

Mais d’après un rapport de ce dernier, l’expérience utilisateur est loin d’être satisfaisante. De nombreux usagers se plaignent de process complexes entre les différents réseaux de recharge (plusieurs applis à télécharger, manipulation spécifique…). Mais c’est sur les tarifs que se concentrent les griefs. D’après un rapport de l’Autorité de la Concurrence cité par l’AFP, le marché de la recharge souffre d’un “déficit informationnel des consommateurs” en matière de prix. Ainsi, les réseaux tarifient soit en fonction du temps passé, soit en fonction du nombre de kWh chargés.

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En outre, les consommateurs constatent que la recharge en autoroute est plus chère qu’un plein de carburant de voiture thermique. Pour 100 km d’autonomie, le coût de la recharge est en moyenne de 19,75 euros. Mais, là encore, la complexité des prix troublent les consommateurs. Les écarts sont importants entre les différents réseaux, mais également en fonction de son abonnement. 

Pour l’Autorité de la concurrence, la puissance publique doit user de son rôle de régulateur pour remettre de l’ordre. Elle suggère de poser des panneaux qui annoncent les prix de la recharge avant l’entrée dans l’aire de recharge, et d’en finir avec la tarification sur “le temps passé”. 

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Sur le prix de la recharge, les autorités se sont penchées sur les conditions posées par les gestionnaires d’autoroutes qui prennent environ 18% de commission sur les bornes de recharge, soit beaucoup plus que la commission prise sur les autres services autoroutiers (carburant, restauration) qui est d’environ 5%.