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Constructeurs

Les constructeurs anticipent la fin du thermique

Publié le 24 juin 2021

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
Les réglementations futures sur les émissions ne laissent que peu de chances aux moteurs thermiques. Retour, non exhaustif, sur les dernières annonces des constructeurs sur l'avenir de leurs motorisations.
A l'horizon 2035, les moteurs thermiques ne devraient plus propulser aucune voiture.

 

Alors que l'Union européenne dévoilera, le 14 juillet 2021, ses objectifs de réduction des émissions de CO2 à l'horizon 2030, de nombreux constructeurs sont déjà engagés dans une réduction drastique de leurs émissions, aussi bien des modèles proposés à la vente que de leur outil de production.

 

Dans ce contexte réglementaire, le moteur thermique a peu d'avenir et les constructeurs ont déjà pris ou annoncé leur virage dans ce domaine. Le dernier en date est Audi, qui a annoncé mardi 23 juin 2021, qu'il se concentrerait sur de nouveaux modèles électriques à partir de 2026, et arrêterait de produire des voitures équipées des traditionnels moteurs à combustion d'ici 2033, sauf en Chine.

 

Revenons sur les annonces faites par les constructeurs ces derniers mois. Ainsi, le groupe BMW a revu à la hausse ses objectifs de ventes électriques. Sur les dix années à venir, BMW veut vendre dix millions de modèles 100 % électriques, contre plus de 4 millions annoncés précédemment. En plus de proposer une option purement électrique pour chaque modèle de sa gamme BMW, le groupe bavarois a annoncé, en mars 2021, que la marque Mini tournerait complètement le dos aux moteurs à combustion dans dix ans. Le constructeur va investir 400 millions d'euros pour lancer dans son usine historique à Munich une nouvelle ligne de production électrique à la place de la fabrication de moteurs thermiques.

 

Le groupe Daimler, et sa marque principale Mercedes, va continuer à "accélérer" dans l'électrique et compte doubler les ventes de voitures électrifiées (incluant les hybrides) en 2021 sur un an. En 2025, 25 % des voitures vendues devraient être électrifiées, avant d'atteindre une part de 50 % en 2030, avait indiqué le groupe en avril. Le groupe vise la neutralité carbone en 2039.

 

Le groupe Volkswagen compte atteindre une part électrique dans ses ventes européennes de 60 % d'ici 2030 et de 50 % au total, sans pour autant annoncer une date pour la fin des moteurs à combustion. Il veut vendre en 2021 un million de voitures électriques et investira 46 milliards d'euros en cinq ans dans son virage vers cette technologie. La marque Volkswagen a aussi sa propre feuille de route. Porsche n'a pas annoncé de fin du diesel ou de l'essence, mais vise la neutralité en CO2 d'ici 2030. Elle va se lancer dans la production de cellules de batteries, dans le cadre d'une coentreprise avec la société allemande spécialisée Customcells, dans laquelle elle investit près de 100 millions d'euros, selon des annonces faites lundi.

 

Toujours dans le groupe Volkswagen, Lamborghini a dévoilé en mai "sa feuille de route vers l'électrification" de ses modèles, un plan ambitieux qui implique un investissement de plus de 1,5 milliard d'euros sur quatre ans. En 2023, Lamborghini lancera son premier modèle de série hybride, et "d'ici fin 2024, l'ensemble de la gamme sera électrifiée". Bentley a aussi annoncé son virage électrique à l'horizon 2030.

 

Le suédois Volvo, filiale du groupe chinois Geely, prévoit de retirer de son catalogue d'ici 2030 tous ses modèles à combustion, y compris les hybrides. "Dès 2025, la moitié de nos voitures seront électriques" a annoncé en mars dans un entretien à l'AFP Hakan Samuelsson, le PDG de Volvo Cars.

 

Côté français, ou presque, Stellantis veut jouer un des premiers rôles dans l'électrification en cours du marché automobile et n'investira plus dans le développement de moteurs à combustion. Stellantis veut vendre 70 % de véhicules hybrides et électriques d'ici 2030, contre 14 % prévu en 2021. Pour le groupe Renault, les objectifs sont tout aussi ambitieux. Les modèles électriques frappés du losange devraient représenter 30 % des ventes en 2025 et les hybrides de­vraient, eux, s’adjuger 35 %. A l’horizon 2030, 90 % des modèles vendus seront électri­fiés. Plus largement, le groupe Renault vise la neutralité carbone en 2040 en Europe et en 2050 à l’échelle mondiale.

 

De l'autre côté de l'Atlantique, GM a l'intention de ne plus construire, d'ici 2035, de voitures à émissions polluantes, même s'il ne s'est pas ouvertement engagé à n'offrir que des véhicules électriques en 2035. "Nous prenons des mesures pour y parvenir", avait précisé une porte-parole à l'AFP en janvier. "Cela demandera la collaboration du reste du secteur, des gouvernements et des clients." Ford n'est pas en reste, notamment en Europe, où son offre sera entièrement électrique à la fin de cette décennie, avec une étape en 2026, où tous les modèles auraient une version électrifiée.

 

La trajectoire est proche pour Land Rover qui lancera son pre­mier véhicule zéro émission en 2024, avec un objectif de 60 % d’immatri­culations non thermiques d’ici 2030. En revanche, pour Jaguar, la conver­sion totale aux watts est prévue dès 2025. Les coréens Hyundai-Kia n'échappent pas à cette électrification massive. En effet, le groupe a dévoilé, en décembre 2020, une nouvelle plateforme dédiée à l’électrique. Baptisée E‑GMP, pour Electric‑Global Modular Platform, elle servira de base à 11 des 23 modèles électriques lancés par le groupe d’ici 2025. À cette même date, il a l’ambition d’avoir vendu 1 million de VE.

 

Enfin, Toyota prévoit de réaliser en Europe 10 % de ses ventes en électrique et hydrogène d'ici 2025, aux côtés de 70 % d'hybrides, 10 % d'hybrides rechargeables et 10 % de voitures à essence, avait-il indiqué en avril. Le constructeur vise aussi la neutralité carbone en 2035.

 


 

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