Pour 2048, Michelin veut 100 % de pneus recyclés
Pour Michelin, il est temps de mettre la gomme sur le recyclage. À Movin’On 2018 (30 mai au 1er juin), sommet mondial sur la mobilité durable, le manufacturier a présenté un plan visant à garantir, d'ici à 2048, que ses pneus seront fabriqués avec 80 % de matériaux durables et que 100 % d’entre eux seront recyclés. Une annonce plutôt ambitieuse puisque le taux mondial de récupération des pneus est de 70 % tandis que le taux de recyclage plafonne à 50 %.
Pour parvenir à ses fins, le groupe de Clermont-Ferrand espère porter à 80 % la part de matériaux durables (caoutchouc naturel, huile de tournesol, limonène, etc.) entrant dans fabrication de ses pneumatiques, contre 20 % aujourd’hui.
Michelin parie sur la poudre de caoutchouc
Cet objectif passe par des programmes de recherche sur des matériaux bio-sourcés comme Biobutterfly. Ce programme lancé en 2012, en partenariat avec Axens et IFP Energies Nouvelles, vise à créer des élastomères de synthèse à partir de biomasse comme le bois, la paille ou la betterave. En parallèle, Michelin investit dans des solutions innovantes, à l’instar de sa récente acquisition de Lehigh Technologies, spécialiste des micro-poudrettes de haute technologie dérivées de pneumatiques recyclés.
Cette société américaine est le leader sur le marché des poudres de caoutchouc micronisées (MRP), qui remplacent les charges d'alimentation à base de pétrole et de caoutchouc dans une large gamme d'applications industrielles et grand public. "Cette acquisition démontre la volonté stratégique de Michelin de valoriser son expertise dans les matériaux de haute technologie, dans des domaines qui s’étendent au-delà du pneumatique", souligne Christophe Rahier, directeur de la ligne business matériaux de haute technologie de Michelin.
Outre ces efforts portant sur la conception de ses produits, le Bibendum s’est aussi fixé pour mission d’identifier de nouvelles façons de recycler les pneumatiques, ou de nouveaux débouchés pour les pneus recyclés. Un hackathon a ainsi été organisé l’an dernier, en partenariat avec Aliapur, pour imaginer des solutions permettant d'utiliser les granulats de pneus.