Transport & Environment épingle les grandes entreprises qui ne verdissent pas leur flotte
Les flottes d'entreprises sont dans le viseur de l'ONG Transport & Environment. Après avoir accusé les loueurs longue durée de retarder l'électrification du marché automobile, cette dernière épingle aujourd'hui les flottes de grandes entreprises et les administrations.
Adoptée en 2020, la loi Climat et Résilience prévoit que les groupes privés et les administrations à la tête de grandes flottes (≥ 100 véhicules légers) doivent inclure un quota croissant de véhicules "verts" (électriques et hybrides rechargeables) dans le cadre du renouvellement annuel de leurs parcs. Les quotas applicables en 2022 étaient de 10 % pour les groupes privés, 30 % pour les collectivités territoriales et les entreprises publiques et 50 % pour l’État.
Transport & Environment a fait analyser les données du SIV par NGC-Data pour étudier la part de ces véhicules dans les flottes des collectivités, des entreprises et des administrations de l’État. Les résultats sont sans appel : les quotas d’inclusion de véhicules "propres" dans le renouvellement des flottes de plus de 100 véhicules ne sont pas atteints.
66 % des groupes privés concernés ne les respectent pas, tout comme 64 % des collectivités territoriales, 37,5 % des entreprises publiques et 87 % des administrations de l’État. La Présidence de la République elle-même est pointée du doigt.
"Les données dévoilent un échec généralisé de la loi. Les objectifs légaux sont pourtant peu ambitieux et faiblement contraignants. Ils incluent les hybrides rechargeables, considérés comme des véhicules verts alors que ces derniers peuvent émettre 5 à 7 fois plus de CO2 en conditions réelles que les mesures officielles", indique Léo Larivière, responsable du plaidoyer électrification des flottes à T&E France.
Zero véhicule électrique à l'Elysée
Sur le top 100 des plus grandes flottes de France, 58 n'atteignent pas leurs objectifs légaux de verdissement pour 2022. C’est le cas d’importants groupes privés, comme Kiloutou (0,1 % de véhicules électriques et hybrides rechargeables sur le total des véhicules intégrés à la flotte en 2022, au lieu des 10 % obligatoires), Air Liquide (2 %), Saint-Gobain (3,4 %), Eiffage (7,2 %), Bouygues (8 %), ou Lidl (8,8 %).
Du côté des acteurs publics, le ministère de l’Intérieur fait figure de mauvais élève, avec seulement 2,7 % de véhicules verts immatriculés en 2022. Quant à la Présidence de la République, aucune des voitures intégrées à la flotte élyséenne en 2022 n’est 100 % électrique !
Selon l'étude, l'atteinte des objectifs pour certaines grandes entreprises s'explique pour moitié par l'intégration de véhicule hybrides rechargeables, ce qui "permet à Airbus et Total Energies de figurer parmi les grands champions du verdissement artificiel".
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.