Le premier Renault Master rétrofité par Tolv réceptionné par Vinci Autoroutes

Tolv franchit un cap. Depuis sa création en 2018 sous le nom de Phoenix Mobility, la start-up grenobloise a toujours eu pour objectif d'industrialiser à grande échelle sa solution. Grâce au support de Renault, le rêve devient réalité. À la ReFactory, le centre spécialisé dans l’économie circulaire de la marque au losange situé à Flins (78), Wadie Maaninou, président et cofondateur de Tolv, donne officiellement les clés du tout premier Master rétrofité en électrique à Marc Bouron, directeur général adjoint de Vinci Autoroutes.

"Avec cette première livraison officielle, nous marquons les débuts d’un partenariat industriel avec Renault qui vise la production, dans un premier temps, d’un millier de véhicules sur les prochains mois et les premières années, se réjouit Wadie Maaninou. Fruit de deux ans de travail dans l’ombre pour le développement technique et ce produit, cette remise de clés est la première phase de notre collaboration qui devient aujourd’hui concrète."

Un véhicule quasi neuf

Exposé au cœur de la Bodywork Factory, l’atelier spécialisé dans la réparation de véhicules lourdement accidentés de la ReFactory, où se situe la partie rétrofit supervisée par Tolv, le véhicule paraît neuf. Difficile de réaliser que celui-ci roulait au diesel et affichait près de 400 000 km au compteur. Deux fois moins cher qu’un Renault Master E-Tech, il se présente comme une alternative intéressante pour les entreprises et les collectivités qui ont une flotte de véhicules utilitaires avec un aménagement spécifique.

©Le Journal de l'Automobile-J.-B. Kapela

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D’autant qu’il ne s’agit pas d’une simple pose de batterie et de moteur électrique. Tolv a posé le tableau de bord d’un Kangoo Z.E et a ajouté une boîte de vitesses automatique, afin que l’illusion d’un VE natif soit parfaite. 80 % des composants du véhicule proviennent de Renault et 20 % proviennent de Tolv. Le véhicule possède ainsi un moteur synchrone à rotor bobiné d'une puissance de 57 kW soit 78 ch et un pack batterie amélioré de 52 kWh, faisant grimper l'autonomie du véhicule à près de 200 km.

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Néanmoins, tout n’est pas rose sur le tableau. L’homologation reste contraignante et empêche le fourgon rétrofité de dépasser les 90 km/h. Autre bémol, il y a une différence de charge utile de l’ordre de 150 kg par rapport au véhicule d’origine. "Nous sommes en train de travailler avec le CNRV afin d’obtenir une dérogation pour garantir, au kilo près, la même charge utile qu’à l’origine", précise Romain Heinrich, directeur des opérations qui travaille avec Renault pour industrialiser le processus.

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Un véhicule destiné à des interventions sur des circuits courts

Vinci Autoroutes utilisera ce Master rétrofité comme pilote dans sa flotte. À l'image de nombreuses entreprises, le spécialiste de l'aménagement autoroutier cherche à verdir son parc. En effet, 68 % de sa flotte de véhicules légers en 2023 sont à batterie et le groupe cherche désormais des solutions pour sa flotte de fourgon, verdie à hauteur de 9 % et presque exclusivement composée de Renault Master.

Un modèle choisi pour sa capacité à avoir une portière latérale des deux côtés du véhicule. Naturellement, l’offre de Tolv est intéressante pour l'entreprise qui compte l’utiliser pour des usages spécifiques. Ce Master rétrofité sera destiné à des patrouilles sur la rocade d’Anger, qui nécessite des interventions sur un circuit très court. Il entrera d’ailleurs en service dès la semaine prochaine.

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"Nous avions pour ambition de décarboner nos fourgons, mais nous sommes tenus par les capacités des constructeurs à nous livrer. Aujourd’hui, nous avons quasiment une dizaine de fourgons électriques sur différents sites, nous avons aussi testé le GNV, et aujourd’hui, nous travaillons aussi sur les biocarburants type EXTL pour diminuer les émissions de CO2 sur nos flottes", rappelle Raphaël Martin, directeur d’exploitation Ouest-Atlantique du réseau Vinci Autoroutes.

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Un partenariat industriel avec Renault concret

Dans l’atelier, il faut compter à peu près 21 h de transformation. Cette dernière étant réalisée par des opérateurs issus de l’usine Renault et ayant notamment travaillé sur la Zoé. Il y a au total 350 étapes d’assemblage auxquelles il faut ajouter 70 points de contrôle qualité afin de garantir que le véhicule ressorte de l’usine au niveau de qualité similaire à un modèle neuf. L’atelier est en capacité de convertir 60 véhicules par mois.

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174 composants sont démontés du véhicule. Le réservoir carburant, la ligne d’échappement, de moteurs et les autres composants issus de la mouture thermique sont pris en charge par la filiale de Renault Gaia. Ils seront remis dans un circuit de revalorisation dans plusieurs filières comme celle du recyclage, du réemploi de pièces et du reconditionnement.

Le partenariat avec Renault s'étend aussi au-delà de l’atelier, puisqu’une fois mis à la route, les Master Renault pourront être pris en charge dans l’ensemble des concessions du réseau RRG (Renault Retail Group). Concernant la conversion des Renault Trafic dans le centre Tolv, celle-ci s'arrête. Néanmoins, les équipes de la start-up grenobloise travaillent déjà sur une future nouvelle version pour les modèles plus récents, sans donner plus de précisions.