La Métropole de Lyon va assouplir la mise en place de sa ZFE
Le président EELV de la Métropole de Lyon Bruno Bernard a annoncé mardi 14 février 2023 "l'assouplissement" du calendrier de la mise en place de la zone à faible émission (ZFE) de l'agglomération et "la remise à plat" de son projet d'extension.
Créée en 2020, cette zone doit permettre d'exclure à terme les véhicules les plus polluants, dont ceux fonctionnant au diesel.
Comme prévu initialement "l'interdiction des véhicules particuliers Crit'Air 4 et 3 sera effective au 1er janvier 2024 et 1er janvier 2025. En revanche, les Crit'Air 2, qui étaient normalement exclus du périmètre central (Lyon, Villeurbanne et Caluire, NDLR) au 1er janvier 2026, pourront encore rouler jusqu'au 1er janvier 2028", a expliqué à nos confrères de l'AFP l'élu, en confirmant une information de l'hebdomadaire Tribune de Lyon.
L'extension à l'est de Lyon en question
"On a besoin d'une acceptabilité du plus grand nombre, du milieu économique jusqu'aux maires et citoyens", a souligné le président de la Métropole, dont la ZFE, dans sa forme actuelle, avait provoqué le mécontentement d'une partie des élus et de la population en raison de la rapidité de sa mise en place et certaines de ses restrictions.
Se limitant d'abord aux poids lourds et véhicules utilitaires légers classés Crit'air 5, 4 et 3 ou non-classés, cette ZFE exclut depuis janvier les véhicules des particuliers Crit'Air 5 et non classés - les plus polluants.
A lire aussi : ZFE : c’est pas gagné !
On devait interdire progressivement les Crit'air 4 et 3 et 2 dès 2024 pour n'autoriser que les Crit'Air 1, avec des dérogations durant deux ans pour les ménages les plus modestes.
En outre, Bruno Bernard a indiqué mardi que le projet d'extension de la ZFE à des communes de l'est lyonnais, que le conseil métropolitain devait voter en mars, allait se voir "remis à plat" et son périmètre définitif déterminé à l'aide d'un "observatoire scientifique". Le projet devrait faire l'objet d'une proposition en juin au conseil métropolitain.
"On va se donner trois mois de plus pour discuter avec les différents groupes, pour que la délibération de juin s'avère la plus partagée possible", a déclaré le responsable écologiste, qui a fustigé le manque de communication de l'Etat sur les ZFE.
Calcul politique ?
"Il faut que l'Etat soit en adéquation avec l'obligation qu'il nous a transmise" pour les ZFE, a-t-il affirmé. "S'il n'y a pas de communication nationale, on aura beaucoup de mal", a-t-il ajouté.
"Favorables" à la ZFE, mais pas dans sa dernière forme, des conseillers métropolitains d'opposition ont réagi mardi avec circonspection à ces annonces.
"Ça va plutôt dans le bons sens. S'il y a un vrai travail collectif, si nos remarques sont prises en compte, très bien. Dans le cas contraire, nous en tirerons les conclusions", a déclaré à l'AFP le centriste Christophe Geourjon.
Si son homologue de LR, le maire de Caluire-et-Cuire (Rhône) Philippe Cochet, reconnaît un "premier infléchissement", il a estimé que Bruno Bernard était d'abord un "stratège" en matière électorale.
A lire aussi : La mise en œuvre des ZFE-m confirmée par le gouvernement
"Il s'est rendu compte que la suppression de la Crit'Air 2 allait arriver l'année de l'élection" municipale ainsi que des élections métropolitaines, en 2026, a-t-il noté, tout en évoquant un sondage sévère, début février, sur l'action du maire EELV de Lyon Grégory Doucet à mi-mandat.
Selon cette étude d'Ipsos pour le magazine Lyon Mag, 67 % des Lyonnais en sont mécontents (dont 41 % très mécontents). A ce jour, onze métropoles, dont les premières ont été Lyon, Grenoble et Paris, ont leurs ZFE avec des calendriers différents. On prévoit d'ici 2025 une loi pour une généralisation en France dans les 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants. (avec AFP)
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.