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La facture pour décarboner les transports en France augmente significativement

Publié le 9 octobre 2024

Par Jean-Baptiste Kapela
3 min de lecture
France Stratégie estime qu’il faudra 35,7 milliards d’euros pour décarboner les transports routiers jusqu’en 2030. Une somme conséquente revue à la hausse après la baisse de la demande de véhicules électriques ces derniers mois. Une précédente étude avait évalué le budget nécessaire à 27 milliards d'euros.
étude France Stratégie décarbonation des transports routiers
France Stratégie estime que l'État doit investir 27,5 milliards d'euros pour permettre aux ménages de passer rapidement à l'électrique. ©AdobeStock-Michael Flippo

Pour décarboner la route, il va falloir mettre la main à la poche. Dans une note d’analyse, France Stratégie, le commissariat général à la stratégie et à la prospective, estime qu’il faudrait 35,7 milliards d’euros pour décarboner les transports routiers jusqu’en 2030.

 

Un montant revu à la hausse en comparaison avec celui proposé par le rapport Mahfouz et Pisani-Ferry, datant de 2023, visant à baliser le financement de l’action climatique. Initialement, ce montant s’élevait à 27 milliards d’euros pour le secteur des transports.

 

France Stratégie

Investissements verts bruts considérés et changements par rapport à Pisani-Ferry et Mahfouz (2023) pour 2024-2030. ©France Stratégie

 

Désormais, l’entité rattachée au Premier ministre estime qu’il faudrait 27,5 milliards d’euros, seulement pour les véhicules électriques et à hydrogène. Une hausse qui s’explique par une transition vers le véhicule à batterie qui prend son temps avec un ralentissement de la demande observable ces derniers mois.

 

Un manque de dynamisme dans la transition vers l’électrique

 

Un manque de dynamisme pour l’électrique partagé dans le secteur des poids lourds. France Stratégie prévoit que l’investissement pour décarboner ces moyens de transport s’élèverait à cinq milliards d’euros pour les utilitaires et à 3,2 milliards d’euros pour les poids lourds.

 

"Concernant les transports, les montants ont ainsi été rehaussés du fait de moindres immatriculations constatées en 2023 par rapport au montant jugé nécessaire dans le rapport de Pisani-Ferry et Mahfouz. Si les véhicules utilitaires légers sont sur des trajectoires de ventes conformes aux prévisions de Pisani-Ferry et Mahfouz (2023), l’adoption des voitures électriques et des poids lourds électriques n’a pas été aussi dynamique que nécessaire (14 % de moins pour les voitures électriques)", précisent les auteurs du rapport.

 

Si le montant de ces investissements peut donner des sueurs froides, France Stratégie se veut rassurante en précisant que ces financements pourraient devenir rentables dès 2030. Dans l’objectif d’aider les ménages, France Stratégie suggère, entre autres, de lancer une aide à l’achat différente selon les quartiles de revenus. Des aides qui seraient supprimées par tranche entre 2027 et 2030. Un dispositif censé pousser les ménages et les entreprises à agir rapidement pour l’acquisition d'un véhicule électrique.

 

France Stratégie

Récapitulatif des transferts théoriques pour les ménages (par quartile de revenu disponible).
* Les chiffres présentés sont arrondis. ©France Stratégie

 

Récapitulatif des transferts théoriques pour les entreprises (par quartile de WACC)
*** Les achats de véhicules neufs étaient répartis pour moitié aux entreprises et pour moitié aux ménages ces dernières années. Nous supposons que cette répartition reste stable à ce niveau de 2024 à 2030. ©France Stratégie

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