Comment rendre plus acceptables les ZFE ?
Une mission parlementaire ayant remis ses travaux, mercredi 12 octobre 2022, recommande de prendre des mesures pour accompagner les ménages les plus modestes et les habitants des communes rurales et périurbaines afin de leur faciliter l'accès aux zones à faibles émissions (ZFE).
D'après une enquête de l'Insee parue en 2019, "38 % des ménages les plus pauvres ont un véhicule classé Crit'Air 4 ou 5 (10 % parmi les ménages les plus riches)", notent les députés Bruno Millienne (Modem) et Gérard Leseul (PS), auteurs du rapport.
Les habitants des zones rurales ou périurbaines possèdent également plus souvent ces véhicules polluants (25 %) que les habitants de "l'unité urbaine de Paris" par exemple (10 %). Or, ces habitants n'ont que très peu été associés aux discussions entourant la mise en place des ZFE, déplorent les deux députés.
Ce dispositif prévoit d'interdire l'accès à certaines agglomérations à tout véhicule polluant afin de protéger la qualité de l'air. Instauré par la loi d'orientation des mobilités (LOM) votée en 2019, il concernera "45 métropoles et agglomérations en 2025, soit 44 % de la population française", souligne le rapport. Les deux députés pointent du doigt le manque de coordination entre collectivités locales pour la mise en place de ces ZFE.
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"Il est apparu qu'il y avait un manque de dialogue entre Etat et collectivités ou entre les collectivités entre elles. Il est important que chacun se parle", a insisté Bruno Millienne, proposant la création d'un "comité national de suivi des ZFE" afin d'harmoniser les règles et les calendriers.
Pour ne pas exclure des centres-villes tout un pan de la population, la "mission flash" souhaite développer une offre de transport public dense et efficace avec un "réseau des voies réservées pour des lignes de bus express" et l'augmentation de "la fréquence et de l'amplitude horaire des bus, TER et RER".
Bruno Millienne a par exemple indiqué qu'au sein de la ZFE de Marseille (13), il n'existait pas de transports en commun dans les 2e et 3e arrondissements de la ville, qui sont aussi les quartiers les plus pauvres.
Malgré les bonus et différentes aides, le reste à charge pour les ménages pour passer au véhicule propre reste supérieur à 20 000 euros et "jusqu'à 40 500 euros pour un véhicule hybride rechargeable neuf". Les députés ont donc appuyé la promesse de campagne d'Emmanuel Macron pour la voiture électrique en leasing à 100 euros par mois pour les ménages modestes.
Enfin, "nous proposons la mise en place d'un carnet d'usage qui permettrait d'avoir accès par exemple 24 fois dans l'année et pendant 24h aux ZFE avec un Crit'Air 4 ou 5" pour un rendez-vous médical, aller à l'hôpital ou bien aller au cinéma ou au restaurant occasionnellement, a avancé Gérard Leseul. Le député estime même que ce serait une des mesures les plus "urgentes à mettre en place pour dire que personne ne sera exclu des centre villes". (avec AFP)
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