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Autopartage : l'Europe reste un marché concentré

Publié le 5 mai 2023

Par Jean-Baptiste Kapela
4 min de lecture
L’Invers, éditeur de logiciels pour les services de mobilité partagée, vient de publier son premier baromètre sur l’autopartage. 70 % des 50 000 véhicules partagés se concentrent seulement dans cinq pays, avec l’Allemagne en figure de proue.
Avec 18 500 véhicules en autopartage en libre-service, l'Allemagne est le moteur de l'autopartage européen. ©Adobe Stock/Eva March

En pleine transition énergétique de l’industrie automobile, l’autopartage se présente comme l’une des alternatives majeures. Invers, société spécialisée dans le développement de logiciels à destination des acteurs de la mobilité partagée, a publié une analyse du marché européen de l’autopartage en libre-service. Dans la conception de son baromètre qui cherche à être le plus exhaustif possible, l'éditeur a analysé les données de 90 opérateurs de service, répartis dans 29 pays.

 

Il en ressort que 50 000 véhicules sont en libre-service sur le Vieux continent. Avec 18 500 voitures, soit un tiers du volume global, l'Allemagne est le pays qui de loin compte le plus de véhicules en service. Une trentaine de villes outre-Rhin dispose d'une solution d'autopartage publique, soit là encore un bon tiers du nombre de territoires couverts en Europe.

 

"Je ne pense pas que l'Allemagne soit un marché particulier pour l'autopartage en free-floating, assure Gunnar Nehrke, directeur général de l'association allemande de l'autopartage et auteur d'une étude annuelle sur l'autopartage en Allemagne, interrogé par Invers. La forte position du free-floating dans ce pays est plutôt liée au fait que les constructeurs automobiles ont testé ce modèle commercial d'autopartage ici avant de s'étendre à d'autres pays”.

 

La France en cinquième marché de l’autopartage

 

Pour le reste des pays européens, les chiffres sont plus resserrés. Ainsi, la Pologne et l’Italie sont au coude-à-coude avec respectivement 5 500 et 5 400 véhicules en autopartage, ce qui correspond à 10 % du parc accessible. L’Espagne arrive en quatrième position, avec près de 4 000 véhicules impliqués dans un programme d'autopartage. Créditée de 2 300 véhicules en circulation, la France se positionne au cinquième rang sur le continent.

 

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Si d’autres flottes conséquentes de véhicules partagés se trouvent en Autriche, en Belgique, en Hongrie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, certains pays en sont totalement dépourvus. En effet, à titre d’exemple, aucun opérateur d’autopartage n’opère en Irlande, en Suisse ou encore en Norvège, observe l’Invers.

 

Intégration et rachat, l'autopartage est un marché dynamique

 

Dans son étude, après avoir interrogé les différents opérateurs de services d'autopartage, l’éditeur de logiciel observe que la grande majorité des acteurs vise avant tout la rentabilité. Depuis quelques mois, le marché connaît un fort dynamisme par le biais de différents rachats. À l’image de GreenMobility qui a racheté en 2021 le néerlandais Fetch Mobility ou encore Stellantis, qui a intégré Share Now en 2022 au sein de sa propre marque Free2move.

 

Preuve que le marché de l’autopartage est dynamique, à Paris, Free2Move performe et enregistre, par rapport à 2022, une croissance de 100 % du chiffre d'affaires par véhicule et par jour. Actuellement, Miles est devenu l’un des plus grands fournisseurs de service d’autopartage en Allemagne, en reprenant la flotte WeShare de Volkswagen.

 

La multimodalité commerciale, ADN des opérateur d’autopartage

 

L’Invers observe que les opérateurs ont de plus en plus tendance à mélanger les différents modèles commerciaux d'autopartage. Ainsi, Miles propose, en parallèle de son service en libre-accès, des formules d'abonnement. De son côté, Share Now a ajouté un service d’autopartage en station à Münster (Allemagne) en complément de son service d’autopartage en flotte libre. Des exemples de cheninement inverse existent égleament à l'instar de Cambio, Stadtmobil, TeilAuto, Book-n-drive ou encore Sixt Share qui cède au free-floating.

 

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Outre son dynamisme, l’autopartage serait une bonne promotion de la mobilité électrique, selon l’étude d'Invers. Elle indique notamment que les opérateurs de petite et moyenne taille sont majoritairement à 100 % électriques. Ainsi, en Allemagne, 30 % du parc dédié à l’autopartage repose sur des véhicules électriques, quand la pénétration de cette technologie dans le parc roulant global s'élève à 3,3 % outre-Rhin.

 

"Quand il s'agit de durabilité, nous pouvons souligner la croissance de la part des véhicules électriques dans l'autopartage italien. En 2021, elle était à nouveau supérieure à 25 %. De plus, le nombre de micro-voitures dans les flottes a augmenté de manière significative" affirme Luca Refrigeri, analyste de données l'observatoire national de la mobilité partagée, interrogé par l’Invers dans le cadre de l’étude. Notons que certains opérateurs dédient d’ailleurs toute leur flotte à l’électrique dans des pays spécifiques.

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