Volvo a dégagé des profits en 2011
Passé sous pavillon chinois depuis 2010 et le rachat de Geely, le groupe Volvo avait d'abord suscité bien des interrogations : craintes de délocalisations significatives, doutes sur la pérennité de son positionnement premium ou sur son aptitude à exister derrière le trio du premium allemand, etc. Des craintes qui se sont révélées infondées, les actionnaires chinois préférant avec lucidité miser sur le haut de gamme et le capital image de la marque. Un choix qui s'affirme payant, d'autant que les investissements ont suivi, pour le plan produits ou l'outil industriel par exemple.
La marque ayant longtemps été chahutée, c'est donc avec une fierté légitime que Stefan Jacoby, président-directeur général de Volvo Car Corporation, a annoncé des bénéfices au titre de l'exercice 2011. Un profit de l'ordre de 184 millions d'euros avant intérêts et impôts (Ebit). Ce résultat s'explique principalement par la croissance des ventes (+ 20,3 % par rapport à 2010, à 449 255 unités). En revanche, la rentabilité a été impactée par les taux de change défavorables et la hausse du coût des matières premières. Et, dans un autre registre, plus positif dans la mesure où il conditionne l'avenir, par les dépenses en R&D et les investissements pour redimensionner l'outil industriel. Une nécessité pour atteindre l'objectif de 800 000 ventes dans le monde à l'horizon 2020.
Loin des préjugés et des images d'Epinal, la gestion chinoise porte donc ses fruits. C'est d'ailleurs ce que nous expliquait Wim Maes, Regional President Overseas au sein du groupe, lors du salon de Genève : "Sous l'ère américaine, la chaîne décisionnelle était trop lente. Nous étions constamment ralentis par des process très lourds, mal adaptés à la taille de notre structure. Avec les dirigeants chinois, nous sommes redevenus plus efficaces. Il a fallu retravailler les valeurs de la marque et définir des objectifs commerciaux et financiers, mais ensuite, c'était parti, plus question de louvoyer. Nous sommes en mode opérationnel et c'est Stefan Jacoby le pilote." Et d'ajouter que le produit a retrouvé sa juste place centrale dans la stratégie.
Au niveau commercial, la plus forte croissance a logiquement été enregistrée en Chine en 2011 : + 54,4 %, pour 47 140 ventes. Les Etats-Unis ne sont pas en reste avec + 24,7 % (67 273 unités), tandis que l'Europe des 20 fait mieux que résister avec + 10 % (252 217 unités). Enfin, la zone "reste du monde" est aussi vigoureuse avec 82 625 ventes pour une progression de 38,3 %. Ces dernières années, la croissance a notamment été significative au Canada et en Australie. La marque a aussi un vaste potentiel à développer au Japon. Notons encore que la Turquie réalise environ 6 000 ventes avec... six distributeurs ! C'est d'ailleurs dans une concession d'Ankara qu'un Brand Experience Center a été lancé, sur le modèle du Siège suédois. Ce projet-pilote devrait logiquement être dupliqué ensuite dans d'autres pays et, pourquoi pas, en France.
Les 5 principaux marchés de la marque sont les suivants : USA (67 273), Suède (58 463), Chine (47 140), Allemagne (33 167) et Royaume-Uni (32 770). Au niveau des modèles, il convient encore de noter que la famille 60 reste très performante (S60, V60, XC60) et que la gamme XC représente désormais 36 % des ventes totales. Pour 2012, Stefan Jacoby reste prudent, notamment à cause des incertitudes liées à la zone Europe, mais table tout de même sur une croissance modérée du marché américain et sur une poursuite de la croissance du segment premium en Chine. En attendant avec impatience 2013, première année pleine d'exploitation de la nouvelle V40, qui devrait représenter 90 000 ventes, dont 85 % en Europe.
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