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Webfleet s’oriente vers l’IA pour ses 25 ans

Publié le 20 juin 2024

Par Jean-Baptiste Kapela
5 min de lecture
Le spécialiste de la télématique, Webfleet, souffle sa 25e bougie. L’occasion pour la filiale de Bridgestone de définir sa stratégie, orientée vers l’intelligence artificielle et les partenariats.
Webfleet IA partenariats
Le siège de Webfleet Solution à Amsterdam, aux Pays-Bas. ©Le Journal de l'Automobile/Jean-Baptiste Kapela

En 1994, une petite start-up allemande nommée DataFactory AG voyait le jour à Leipzig. Sur un marché en friche, elle lance en 1999 son logiciel baptisé Webfleet 1.0, qui sera l’une des premières solutions dédiées à la gestion de flotte pilotable via une interface. Ne nécessitant pas d’installation particulière, le programme permet une certaine flexibilité qui encourage les entreprises à s’orienter vers cette solution.

 

Progressivement, celle-ci prend du galon et aboutit au rachat de DataFactory par TomTom en 2005. Deux ans plus tard, le télématicien s’étend à l’international et aspire à prendre la première place dans le domaine de la télématique en Europe, un marché encore balbutiant. Webfleet finit par tomber sous le giron du pneumaticien nippon Bridgestone en 2019.

 

Cinq ans plus tard, comptabilisant plus de 60 000 entreprises clientes réparties dans 180 pays, Webfleet compte parmi les grands télématiciens en Europe et continue de se développer. Pour célébrer ses 25 ans, l’entreprise a convié les journalistes du Vieux Continent à son siège situé à Amsterdam, aux Pays-Bas. L’occasion pour Webfleet de faire le point sur les innovations à venir.

 

Un futur qui se dessine avec l’IA

 

Depuis 25 ans, la technologie s’est peaufinée et aujourd’hui, le monde de la Tech n’a d’yeux que pour l’intelligence artificielle générative. Naturellement, pour les acteurs de la télématique qui mènent une veille assidue des innovations et qui sont agrégateurs d’une myriade de données, l’IA semble être une véritable opportunité. Pour preuve, Geotab, télématicien canadien aux quatre millions de véhicules équipés dans le monde, a développé un outil qui mêle IA et gestion de flotte.

 

Webfleet ne fait pas exception à la règle. L’IA, la filiale de Bridgestone, y croit fermement. "Nous sommes certains que les offres qui comprennent de l’IA et l’électrification des flottes auront un impact non négligeable sur la gestion de parcs d’entreprises à l’avenir, affirme le directeur général de Bridgestone Mobility Solutions, Jan-Marteen de Vries. Il s’agit d’un outil qui nous permettra d’optimiser notre solution."

 

A lire aussi : Webfleet ajoute Renault à son programme OEM.connect

 

Le télématicien a mené une enquête afin de savoir quelle sera l’appétence des gestionnaires de flotte pour cette technologie. La majorité des sondés estime que l’IA générative impactera leur métier. Sans forcément se projeter dans le futur, 57 % des gestionnaires de parc questionnés assurent déjà l’utiliser, ou a minima, compte le faire dans les cinq prochaines années. 62 % l’utilisent ou compte l'utiliser pour l’amélioration des plannings et 57 % compte le faire pour la sécurité des chauffeurs.

 

Webfleet aspire à proposer une solution IA plus sécurisée et répondant aux soucis de confidentialité. Le télématicien voit l’outil comme un moyen d’optimiser la planification des trajets, de réaliser de la maintenance prédictive et assurer la sécurité des conducteurs. "À mesure que nous avancerons dans le temps, l’intelligence artificielle générative pourrait devenir un gestionnaire de flotte virtuel. Mais la technologie n’est pas suffisamment mature actuellement", précise Raghunath Banerjee vice-président Data Solutions et Innovation. La solution IA est encore à l’étape de prototype pour la filiale de Bridgestone.

 

Jan-Marteen de Vries, directeur général de Bridgestone Mobility Solutions. ©Le Journal des Flottes/Jean-Baptiste Kapela

 

Webfleet en France

 

Outre l’IA, Webfleet a montré tout le panel d'outils qu’elle propose, des capteurs de pneus aux dashcams. L’un des autres axes d’orientation concerne les partenariats. "La collaboration nous permet d’apporter de nouvelles possibilités et de proposer de nouveaux services dans un monde en évolution", explique Jan-Mateen de Vries. Il s'agit par exemple de partenariats avec des opérateurs de bornes pour la gestion d’infrastructures de recharge.

 

Mais quid de Webfleet en France ? Dans l'Hexagone, Webfleet fait face à un marché fortement concurrentiel avec des acteurs comme Michelin Connected Fleet, Targa télématics, Ocean (Orange Business Services), Kuantic (Free2Move), ou encore Geotab. Sans fournir de chiffre précis, Annick Mallet Renoux, directrice commerciale de Webfleet Solutions en France, assure que le télématicien a "énormément progressé en France". Les raisons de cet engouement s’expliquent par le stress des gestionnaires de flotte à propos des coûts et de la transition énergétique.

 

A lire aussi : L'émission du Journal des Flottes - La télématique, un équipement essentiel pour les flottes.

 

"Nous sommes en forte croissance même si, effectivement, le taux de pénétration de la télématique en France reste complexe. L'Hexagone n’est pas le pays le plus avancé quand nous nous comparons à nos voisins européens", explique Annick Mallet Renoux. Selon ses chiffres, au global, il y aurait près de 20 % de véhicules connectés en France, "ce qui correspond à la moitié de ce que l’on observe en Europe."

 

"La France est l’un des marchés les plus intéressants pour Webfleet. En Europe nous avons toujours été très présents en Allemagne et dans d'autres pays, mais dans l’Hexagone, la croissance est particulièrement forte. Avec l’intégration dans notre programme OEM.connect des données des véhicules Stellantis, Renault, bientôt Volkswagen, nous investissons beaucoup dans notre portefeuille pour toucher le marché français, des données notamment sur les poids lourds", constate Taco van der Liej, vice-président de Webfleet Solution en Europe.

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