Verdissement des flottes : les entreprises demandent le soutien du gouvernement
MAJ le 9/02/2024
"Le passage au véhicule électrique ne se résume pas à un simple changement de motorisation : il s’agit d’une transition culturelle et organisationnelle profonde, que l’État doit appréhender comme telle et soutenir".
C’est sur ces mots que se conclut la lettre du 7 février 2024 adressée au gouvernement français par le Climate Group, organisation à l’origine de l’initiative EV100, accompagnée de certains des plus grands opérateurs de flottes en France.
Alors que les pouvoirs publics envisagent d’instaurer des quotas écologiques plus stricts pour les flottes d’entreprise, les signataires du courrier appellent l’État français à encourager la transition vers le véhicule électrique, afin de stimuler la compétitivité économique et de réduire la pollution atmosphérique.
"Un nombre croissant d'entreprises françaises s'engagent et investissent énormément dans l'électrification de leurs flottes, et elles ont besoin du soutien du gouvernement", déclare Sandra Roling, directrice des transports au Climate Group.
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Qui poursuit : "Environ 16 % des voitures nouvellement immatriculées en France l'année dernière étaient des véhicules électriques 100 % batterie. L'électrification du transport routier français est indispensable pour atteindre les objectifs de zéro émission en 2050. Le gouvernement a apporté son soutien jusqu'à présent, mais nous lui demandons d'aller encore plus loin…".
60 % des entreprises ne respectent pas les quotas fixés par la loi LOM
Dans une récente étude, l’ONG Transport & Environment (T&E) révèle que 60 % des grandes entreprises ne respectent toujours pas les quotas légaux d’électrification fixés par la loi d’Orientation des Mobilités (LOM).
Pour rappel, cette loi s’applique aux 3 447 sociétés qui exploitent plus de 100 véhicules légers. Entre 2022 et 2023, elles étaient donc tenues d’intégrer un quota minimal de 10 % de véhicules à faibles émissions sur l’ensemble de leurs commandes automobiles.
Cependant, selon l’étude de T&E, seuls 8 % des véhicules neufs immatriculés par les grands groupes assujettis à la loi étaient électriques en 2023. Un chiffre jugé trop faible comparé à celui de l’ensemble des entreprises (11 %) et celui des particuliers (22 %).
Il existe pour autant quelques bons élèves parmi lesquels figurent notamment La Poste avec 46 % de véhicules électriques immatriculés l’an dernier, ou encore EDF (40 %), qui est membre de l’initiative EV100.
Des demandes pour accélérer le verdissement des flottes
Ne se sentant pas assez soutenues par le gouvernement français, les entreprises membres de l’initiative EV100 lui ont donc fait part de leurs doléances. Elles demandent d’abord un réel soutien des pouvoirs publics sur le financement des véhicules électriques.
En effet, les coûts d’acquisition et d’utilisation de certaines catégories d’utilitaires restent actuellement encore trop élevés par rapport aux motorisations thermiques. Les membres d’EV100 appellent ainsi l’État français à maintenir les aides et incitations fiscales actuelles, dans le but d’accélérer le verdissement des flottes professionnelles des entreprises les plus en retard.
Les signataires de la lettre souhaitent également une clarté et une certitude réglementaires, notamment en ce qui concerne les subventions aux véhicules électriques, les bonus ainsi que les avantages fiscaux permettant aux entreprises d'investir sereinement dans l’électrification de leurs flottes.
"L’absence de visibilité sur l’évolution du cadre réglementaire et fiscal est un frein pour la planification et la budgétisation de notre transition. Pour être anticipées, les évolutions réglementaires et fiscales devraient systématiquement être pensées de façon progressive et pluriannuelle", affirment le Climate Group et les entreprises dans leur courrier.
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Enfin, selon les membres du programme EV100, il est aussi primordial que le gouvernement encourage le déploiement d’infrastructures de recharge de véhicules électriques (IRVE), afin de répondre pleinement aux besoins des entreprises. La recharge publique et plus particulièrement, la recharge rapide constituent ainsi un véritable enjeu pour l’accélération du verdissement des flottes professionnelles.
"Cette électrification des flottes professionnelles joue un rôle clef dans la décarbonation du transport routier en France et le gouvernement a l'opportunité de nous donner, ainsi qu'à d'autres entreprises, la confiance et la clarté nécessaires pour continuer à investir à un rythme soutenu dans la mise en circulation accélérée des véhicules électriques, en phase avec nos ambitions de décarbonation", souligne Bruno Pedrotti, responsable des affaires publiques pour l'Europe du Sud et l'Amérique latine, chez Danfoss.
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