Transports en commun qui pleurent et nouvelles mobilités qui rient !
Elles surfent toutes sur "l’enfer" vécu par ces usagers du métro, RER et autres TER, qui ne peuvent pas télétravailler et qui doivent donc coûte que coûte se rendre à leur travail, pour mettre en valeur leurs avantages en termes de simplicité, de fluidité et de coût. Car il faut bien en convenir : les nouvelles mobilités, en dépit de réels atouts dans la lutte contre les congestions urbaines, le réchauffement climatique et la pollution, se frayent –certes– un chemin face à l’omniprésente voiture individuelle ou aux transports en commun, mais les changements sont lents à s’imposer.
Prenons le cas du covoiturage pour les trajets domicile-travail : la pratique reste "balbutiante", constate Le Figaro dans un récent article (1), à l’inverse du covoiturage longue distance, qui lui, est bien entré dans les mœurs des Français.
L’année dernière, le covoiturage du quotidien n’a généré que 5,2 millions de trajets, "à peine plus que le trafic du métro parisien en une journée (4,1 millions)", précise encore le quotidien. A l’échelle des entreprises, le covoiturage demeure aussi une solution embryonnaire.
Selon le Baromètre des Flottes et de la mobilité 2022 de l’Arval Mobility Observatory, 13 % seulement des entreprises françaises l’avaient déployé dans le cadre d’un Plan de mobilités (PDM). La marge de progression est importante.
On comprend donc le satisfecit des acteurs du covoiturage face à l’explosion des demandes pour les journées de grève des 19 et 31 janvier ou encore du 7 février. L’opérateur Karos, qui revendique 300 employeurs et une vingtaine de collectivités partenaires, a ainsi fait état d’une envolée de 70 % des demandes de réservations à l’approche de chaque grève par rapport à un mardi habituel.
Quant à Klaxit ou BlaBlaCar Daily, ils ont tous deux constaté une forte hausse des inscriptions sur leurs plateformes en janvier et du nombre de trajets par rapport à la même période de 2022.
Même mobilisation pour faire connaître les avantages de leur solution, chez les opérateurs d’autopartage. Le leader français Getaround annonce des progressions à deux chiffres (plus de 35 %, le 7 février) des locations entre particuliers à chaque jour de grève nationale dans les transports. Et rappelle que son service d’autopartage est maintenu quoi qu’il en coûte...
Nouvelles mobilités plébiscitées... les jours de grève
Les loueurs de vélos se frottent aussi les mains et cherchent à s’attirer les faveurs des apprentis "vélotaffeurs". Ainsi Zenride rappelle qu’il propose des vélos en location pour leurs salariés à quelque 300 grandes entreprises "afin qu’ils puissent se rendre sans stress, sans encombre… à leur lieu de travail".
Même les solutions de déplacements les plus confidentielles, telles que le pass mobilité ou le crédit mobilité, entendent bien avoir leur part du gâteau des services aux naufragés des transports en commun et des grèves. C’est le cas de Betterway qui met en scène son pass mobilité pour "accompagner les usagers face à la grève".
Une solution, rappelle la jeune entreprise, qui permet aux salariés de "payer différents moyens de transport issus de la mobilité durable". Autrement dit d’utiliser ceux qui restent disponibles un jour de grève, c’est-à-dire les trottinettes, scooters électriques, vélos partagés, ou services de covoiturage. Comme quoi, le malheur des uns, fait toujours le bonheur des autres !
L’Arval Mobility Observatory
(1). "Le covoiturage courte distance décolle enfin en France" par Jean-Yves Guérin. 5 février 2023. Le Figaro.
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