Pelikan, la start-up qui veut secouer le cocotier des flottes
Pelikan veut bousculer l’ordre établi sur le marché des flottes. En particulier sur le créneau des flottes de véhicules commerciaux, essentiellement composées de véhicules utilitaires légers. Son ambition est d’accompagner les entreprises de différents secteurs (logistique, livraison de colis, distribution alimentaire, maintenance d'infrastructures, collecte de déchets…) dans leur transition vers le tout-électrique.
Cette start-up, créée fin 2022 par David Salfati et Vincent Schachter, entend révolutionner l’approche traditionnelle de l’électrification. Elle a pour cela développé une plateforme logicielle s’appuyant sur l’intelligence artificielle générative.
Jumeau numérique de la flotte
Cet outil d’un nouveau genre permet de créer un jumeau numérique de la flotte d’une entreprise à l’instant T, sur la base des données existantes récoltées (télématique, ordres de transport, carnets de commandes…). Une première étape qui ouvre ensuite la voie à tous les scénarios d’électrification possibles.
"Une fois ce jumeau numérique en place, nous pouvons modifier quantité de paramètres. On peut jouer sur le nombre de véhicules basculant sur de l’électrique, sur les caractéristiques des voitures, sur le nombre de bornes déployées et sur leur répartition géographique, ou encore sur les changements opérationnels en réorganisation, par exemple les tournées", explique Vincent Schachter.
Pour le cofondateur de Pelikan, cela permet d’établir des "plans d’électrification qui sont nettement plus efficaces que ce que font les entreprises habituellement, avec des approches assez naïves qui consistent à dire « je vais électrifier 10 ou 20 % de ma flotte cette année » en remplaçant notamment les modèles diesel qui roulent le moins par des modèles électriques".
La plateforme permet, selon ses créateurs, "de s’assurer que les actifs sont bien utilisés au maximum de leurs capacités". Rien qu’en optimisant correctement les véhicules, assure Vincent Schachter, "nous arrivons à réduire le TCO de 15 à 20 %, sans réorganiser les tournées".
Des contrats de location très longue durée
Une fois un scénario arrêté, l’entreprise cliente peut enclencher sa bascule vers l’électrique. Se pose alors la question du financement de cette transition. Là aussi, Pelikan entend jouer sa part en devenant un loueur longue durée. Ou plutôt très longue durée.
"Si vous savez mettre en place des plans qui optimisent l’usage de chaque véhicule, confie Vincent Schachter, vous savez aussi optimiser le financement, c’est ce que nous sommes en train de construire". La start-up entend proposer des offres de leasing disruptives, indexées sur l’usage des véhicules et non sur les paramètres standards de la LLD.
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Le constat de Pelikan est que les contrats de LLD classiques ne dépassent pas cinq ans. Or, les utilitaires électriques sont censés durer plus longtemps que les équivalents thermiques, estime la start-up, ce dont ne tiennent pas compte les loueurs.
"La société est en train de transitionner vers une économie à plus faible carbone, et donc le principe de renouveler des flottes tous les quatre ou cinq ans pose un problème", souligne Vincent Schachter. Il poursuit son propos en déplorant que "les contrats de LLD soient indexés sur la valeur de revente, ce qui consiste à faire payer au client la prime de risque car les loueurs ont de grosses incertitudes sur les valeurs résiduelles".
Pelikan propose donc d’étendre autant que possible les durées de location, jusqu’à huit ou dix ans. Des contrats de très longue durée qui permettent de maximiser la valeur d'usage des véhicules au sein de la flotte et de proposer des loyers moins chers.
Développement international
Une ambition louable qui nécessitera toutefois d’accéder à d’importants capitaux. "Nous sommes assez confiants dans notre capacité à lever ce qu’il faut, de la dette ou d’autres mécanismes, pour financer l’achat de véhicules", assure le cofondateur de la start-up. L’objectif est de mettre les premiers véhicules à la route dans le courant de l’été.
Le profil international des dirigeants de Pelikan fait que le développement ne se limitera pas à la France. L’Europe et les États-Unis sont dans le viseur de l’entreprise.
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