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LMD, la solution de mobilité de demain

Publié le 2 novembre 2023

Par La Rédaction
11 min de lecture
Chaînon manquant entre les locations courte et longue durée, la location moyenne durée (LMD) s’est largement développée ces dernières années dans l’offre des loueurs. Flexibilité, adaptabilité, disponibilité et résilience en font résolument une solution d’avenir.
Location moyenne durée
La durée moyenne de détention d’un véhicule en LMD est de huit à neuf mois. ©Le Journal des Flottes

Bien qu’elle ne soit pas récente, la location moyenne durée s’est fortement développée depuis quelques années et d’autant plus depuis la crise du Covid. La plupart des acteurs du marché disposent aujourd’hui d’une offre dans leur portefeuille. Comment se définit cette for­mule de location ?

 

Selon les loueurs, la for­mule évolue légèrement mais les bases sont claires : elle se situe entre la location courte durée (LCD) et la location longue durée (LLD), empruntant d’ailleurs à l’une et à l’autre certaines caractéristiques. "Chez Arval, c’est une prestation qui couvre les solutions de mobilité de 1 à 24 mois", précise Margy Demazy, directrice commerciale d’Arval.

 

Toutefois, au‑delà de cette notion de temps, d’autres éléments permettent de définir la moyenne durée. "En général, ce qui la distingue de la longue durée, ce sont les demandes de pièces justificatives qui sont allégées. Il y a beaucoup moins de vérifica­tions sur les capacités d’emprunt par rapport à de la longue durée. Cet aspect financement est un gros avantage", confie Solal BotBol, confondateur de Beev.

 

Pour Jean‑Pierre Desgens, président de Kéolease, loueur spé­cialiste de la LMD, la définition de la location moyenne durée va encore plus loin : "En LMD, nous nous situons bien évidem­ment entre la courte durée, à savoir quelques jours, et la longue durée, quelques années, avec un temps moyen de détention du véhi­cule d’environ 8 à 9 mois. Pour autant, je n’aime pas parler de durée pour la définir, car c’est plutôt une affaire de visibilité. La LMD répond à de nombreuses situations où les entreprises n’ont pas la possibilité de s’enga­ger sur des contrats de longue durée, comme les recrutements, les délégations de person­nel, les avenants aux contrats, les lancements d’activité. C’est pour moi, l’équivalent de l’intérim pour les responsables des ressources humaines : on ne peut pas toujours embau­cher en CDI car ce n’est pas adapté à toutes les situations, alors pour répondre à un besoin, on fait appel à l’intérim. Chez Kéo­lease, nous préférons donc le terme de loca­tion à durée libre."

 

Flexibilité et disponibilité

 

Ainsi, la location moyenne durée se caractérise par sa flexibilité et sa disponibilité immédiate. Le contrat per­met de bénéficier d’un véhicule très rapi­dement, en général sous cinq à dix jours, et de le rendre quand on le souhaite, puisqu’il est sans engagement. "La LMD permet de moduler son contrat au gré de ses envies, de ses besoins et de ses moyens, à l’instar des formules sans engagement qui sont aujourd’hui très présentes dans la télépho­nie, le sport ou les divertissements », confie José Carreira, country manager de Driva­lia France.

 

Un atout qui a notamment fait ses preuves dans le monde postCovid, où la désorganisation et la pénurie de semi‑conducteurs ont fortement impacté les délais de livraison de véhicules neufs. "Notre service de LMD a permis de pallier la crise sur les délais de livraison des véhi­cules neufs, beaucoup de clients ont utilisé notre offre de LMD, ils se sont servis de la LMD pour disposer d’un véhicule d’at­tente pour leurs collaborateurs, car leur commande de LLD tardait à arriver. Cela a contribué à faire croître les besoins et nous avons ajusté notre flotte en consé­quence. Aujourd’hui, nous disposons de véhicules en LMD dans tous nos mobility centers, répartis sur l’ensemble du terri­toire, nous sommes donc au plus proche des besoins de nos clients", décrypte Aurélie Lemaire, représentante du ser­vice Location moyenne durée/Flex d’ALD Automotive I LeasePlan France.

 

L’aide à la transition énergétique

 

Et cette disponibilité immédiate a aussi permis aux flottes d’entamer la transition énergétique. "Bien évidemment, la LMD, par sa flexibilité, permet aux gestionnaires de parc de faire évoluer les pratiques. Nous l’avons connu au moment du passage du diesel à l’essence, là il n’était pas question de switch de technologie, mais les clients se sont servis de la LMD pour commencer à équiper leurs collaborateurs de véhicules essence. Plus récemment, ils sont passés aux hybrides non rechargeables et aujourd’hui, ils veulent tester l’électrique 100 %. Nous nous inscrivons donc dans cette tendance et possédons des véhicules 100 % électriques, mais nous souhaitons accompagner ce changement en louant ces véhicules à des entreprises qui ont déjà fait un premier pas dans l’électrique, car l’usage est totalement différent. Il faut donc qu’une culture d’entreprise soit ins­tallée sur le sujet et que de la formation soit dispensée", ajoute le président de Kéolease.

 

Un avis partagé par Margy Demazy qui complète : "La LMD est un levier pour les entreprises qui souhaitent accompagner leurs collaborateurs vers une appropriation des nouvelles énergies et tester les usages, notamment pour l’électrique. Pour cela, nous proposons en complément l’accompagnement sur les infrastructures (pose de bornes, formation d’écoconduite ou encore accompagne­ment au changement). C’est une manière de préparer l’avenir."

 

Des services qui compensent les coûts

 

Même s’il est difficile d’établir des ratios, puisque les contrats de location fluctuent selon la catégorie du véhicule, la durée, les services associés ou encore la capacité de négociation de chaque client (taille du parc), "l’on peut considérer que le posi­tionnement tarifaire de la moyenne durée se situe 30 à 40 % en dessous des loyers de la courte et 10 à 20 % au‑dessus des loyers longue durée", indique Jean‑Pierre Des­gens.

 

Un coût, certes, plus élevé que celui de la longue durée mais une offre de ser­vices qui n’a rien à lui envier. Ainsi, tous les contrats de LMD bénéficient d’un accompagnement identique à celui de la LLD, à savoir la maintenance, l’assistance, les véhicules de remplacement et, parfois, les pneumatiques.

 

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D’autres options telles que la livraison et restitution sur le site du client ou encore les pneumatiques hiver peuvent également être ajoutées. "Comme dans la LCD, il est impossible de choisir la configuration exacte du véhicule puisque nous travaillons par catégorie. Et il est important de bien faire ses calculs, notam­ment si la durée de détention s’allonge, car dans certains cas, il devient plus avanta­geux de basculer sur des contrats de LLD. Néanmoins, les clients sont prêts à payer un peu plus cher que la LLD en raison de l’absence d’engagement, de la disponibilité immédiate et des divers services inclus", résume Aurélie Lemaire.

 

Une solution d’avenir

 

Quant au futur, tous les acteurs sont unanimes, la LMD est résolument la solution de demain et tous envisagent des croissances de leur parc. "Plus que jamais, nous voyons ce segment crois­sant, d’où notre décision en 2021 de l’in­tégrer et de le distribuer avec nos équipes commerciales en direct. C’est une presta­tion qui a le vent en poupe, car elle répond à un besoin structurel du mar­ché, autant pour des besoins RH que pour des industries qui fonctionnent en pics d’activité. La LMD est la solution par essence capable d’accompagner l’économie et la croissance avec tous ces atouts de disponibilité et de profondeur de gamme. C’est un produit tout‑terrain qui fonctionne tant dans une économie en croissance que dans une économie en retrait, puisqu’en cas de difficulté, c’est une offre de nature à rassurer les inves­tisseurs et les entreprises. En somme, un produit très résilient qui va continuer de se développer dans les années à venir", assure Margy Demazy.

 

Et les perspec­tives sont plus qu’encourageantes : "Il y a environ deux millions de voitures en LLD et je pense qu’il est possible d’adresser 5 % de ce marché en location moyenne durée, soit environ 100 000 véhicules contre quelque 20 000 à 25 000 aujourd’hui pour l’ensemble des acteurs. Le potentiel de croissance est bien là", conclut Jean‑Pierre Desgens.

 

Dossier réalisé par Elodie Fereyre

 

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Une bonne maîtrise des coûts grâce à la LMD

Chez Mobilize Financial Services, qui propose des offres de financement de 12 à 60 mois, avec la possibilité d’y ajouter des services, la location moyenne durée n’est pas une tendance nouvelle, elle fait partie du catalogue depuis toujours. Toutefois, Mobilize constate une accélération des demandes depuis cinq ans. "Nous avons quelques clients grands comptes et une majorité d’associations d’aide à domicile qui nous sollicitent pour des durées allant de 12 à 18 mois. C’est un choix qu’ils font majoritairement pour répondre à des besoins de flexibilité. Le client peut ainsi maîtriser la gestion de son parc automobile, selon les fluctuations de son activité ou les embauches de nouveaux collaborateurs. Le coût total de détention et d’utilisation du véhicule (amortissement, taxes, assurance, carburant, entretien…) est alors optimisé. C’est un moyen de permettre aux collaborateurs de rouler en véhicule neuf et pour l’entreprise, de maîtriser les coûts, notamment celui de l’entretien. En effet, la voiture bénéficie de la garantie constructeur pendant une durée de deux ans et les révisions sont de plus en plus espacées. Le loyer mensuel est aussi boosté par une meilleure valorisation de l’engagement de reprise", détaille Jean Raia, directeur des ventes spéciales France, Mobilize Financial Services. Aujourd’hui, Mobilize travaille à faire évoluer son offre sur ce segment, en l’ouvrant à la location de véhicules d’occasion récents.

 

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3 questions à…

 

Julien Chabbal, président‑directeur général d’Alphabet France

 

"Nous allons investir massivement dans la LMD"

 

 

JDF : Comment est née l’offre LMD au sein d’Alphabet ?

 

Julien Chabbal : L’offre a été lancée il y a presque 15 ans. À l’époque, c’était principalement pour répondre à des besoins spécifiques de très grandes entreprises, qui avaient un besoin de mobilité temporaire mais n’ayant pas de pool de véhicules, par exemple pour un collaborateur qui entre en période d’essai dans l’entreprise. Avec la crise sanitaire, ces besoins ponctuels ont explosé pour deux raisons. La première, parce qu’il y a eu une désorganisation assez forte de la production des constructeurs automobiles qui a engendré des disponibilités de véhicules erratiques, il fallait donc trouver des solutions d’attente pour garantir la mobilité des collaborateurs ; dans ce cadre, la LMD d’Alphabet trouve tout naturellement sa place. La seconde, parce que nous continuons d’aller vers d’autres formes de mobilité. Certains collaborateurs ont, par exemple, abandonné la « company car » (voiture de fonction) pour profiter d’un forfait mobilité. Néanmoins, ils peuvent se voir confier des missions de plusieurs mois pour lesquelles ils ont besoin d’un véhicule. De façon générale, les entreprises cherchent plus de granularité dans l’optimisation de leur parc automobile et la LMD répond à ce besoin grâce à son ultraflexibilité.

 

 

JDF : Quelles sont vos ambitions sur ce segment ?

 

J.C. : Aujourd’hui, la location moyenne durée chez Alphabet, c’est un peu plus de 1 000 véhicules. C’est un parc en très forte croissance dans lequel nous allons continuer de fortement investir afin de garantir une meilleure disponibilité de cette solution pour les collaborateurs de nos clients. Nous voulons augmenter la taille de notre flotte de 50 % l’année prochaine. Cette croissance est liée à deux éléments. D’une part, l’utilisation accrue par les entreprises de mobilités alternatives, ce qui d’ailleurs représente un véritable changement dans les habitudes des collaborateurs pour les entreprises. D’autre part, la volatilité du monde dans lequel nous évoluons implique toujours plus de flexibilité à laquelle répond parfaitement la LMD, par exemple pour combler les problèmes de délai de mise à disposition d’un nouveau véhicule.

 

 

JDF : Quel est votre élément de différenciation ?

 

J.C. : Notre parti pris dans le cadre de la LMD est de ne mettre à disposition que des véhicules neufs ou très récents. Nous proposons du beau matériel, bien équipé. Nous avons constaté que plus nous mettons un beau véhicule entre les mains des collaborateurs de nos clients, plus ils en prennent soin. C’est un cercle vertueux, en particulier pour la LMD où les véhicules sont amenés à être loués et reloués fréquemment. Nous travaillons aussi sur la restitution, qui reste souvent une expérience pénible dans la relation loueur/conducteur/client. Pour cela, nous avons invité nos clients à faire l’expérience de la restitution sur notre site VO à Chilly‑Mazarin. L’idée était de changer leur regard sur cette étape en leur faisant vivre de l’intérieur notre travail. De manière assez étonnante, la majorité de nos clients a réalisé une évaluation des frais de dépréciation plus élevée que la nôtre. Nous avons ainsi démontré que la restitution n’est pas un moyen pour le loueur de reconstruire sa marge, c’est simplement un moment où nous appliquons des termes raisonnables agréés avec le client, le plus professionnellement possible.

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