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L’état du réseau routier tricolore encore pointé du doigt

Publié le 8 décembre 2022

Par Jean-Baptiste Kapela
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory – Alors que le TCO et le prix des voitures neuves ne cessent de croître, le dernier rapport de l’Observatoire national des routes (ONR) a de quoi inquiéter les automobilistes, expliquant que le réseau routier ne cesse de se dégrader. De quoi donner le sourire aux sociétés d’autoroutes, qui devraient continuer d’accueillir des conducteurs désireux de circuler sur un réseau en bon état, malgré la nouvelle hausse annoncée des péages (+4,75 %) au 1er février 2023.
Crédit photo : Adobe Stock - hcast

L’Observatoire national des routes (ONR) analyse tout à la fois le réseau routier national non concédé par l’État (11 680 km), le réseau départemental (378 693 km) et enfin le réseau communal et intercommunal (704 201 km). Quel que soit le type de routes, le constat est invariablement le même : l’état de la chaussée s’érode. Les données disponibles s’arrêtent à 2021 et n’englobent donc pas l’année 2022 et l’impact de l’inflation généralisée que connaît l’économie depuis le début de la guerre en Ukraine. Il y a ainsi fort à parier que les résultats de 2022 seront impactés par les conséquences de la crise, sur les budgets d’investissements consacrés aux routes.

 

D’ores et déjà, le rapport de l’ONR fait état d’un recul des dépenses à l’échelon des communes. "Cette baisse montre les difficultés que les gestionnaires ont à maintenir leurs investissements dans un contexte d’augmentation importante des prix des travaux et de budgets encore largement impactés par la crise sanitaire", explique l’ONR. Résultat, près d’un tiers des communes interrogées estiment que leur patrimoine routier se dégrade, contre 10 % seulement qui pense qu’au contraire, il s’améliore.

 

À l’échelle départementale, l’analyse de l’état des réseaux routiers montre "une légère amélioration" entre 2020 et 2021 ; toutefois, la comparaison sur cinq ans fait apparaître une dégradation de la chaussée depuis 2017. Dans cette catégorie, seuls 16 % d’entre eux pensent que l’état global s’est amélioré, tandis que 24 % estiment qu’il s’est au contraire dégradé.  Même les métropoles portent un jugement négatif sur l’état de leurs routes : un tiers estime qu’il s’est dégradé et -fait important- aucune ne dit que son réseau s’est amélioré ! Quant aux chaussées de l’État, 19,3 % étaient en mauvais état en 2020.

 

Si l’état général des routes en France se dégrade, son ampleur varie en fonction du type d’ouvrage : les réseaux locaux sont plus détériorés que les grandes routes, dans les départements par exemple. Dans les métropoles au contraire, le réseau dit "structurant" (les grandes routes) souffre davantage en raison de la densité du trafic et de la forte proportion de poids-lourds.

 

Si l’on cherche une lueur d’espoir dans ce tableau relativement sombre, on en trouve une ! Métropoles comme départements, voire même l’État, comptent relancer leurs dépenses d’investissements pour leurs ouvrages routiers. Pour l’année 2021, les investissements de l’État sur le réseau routier national non concédé ont ainsi augmenté de 6 %. Reste à savoir ce que recouvre réellement cette progression : une hausse des prix des produits (sable, bitume, etc…) ou un véritable coup d’accélérateur sur le nombre de projets réalisés ?

 

L’Arval Mobility Observatory

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