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Les nouvelles mobilités à l’épreuve du terrain

Publié le 1 décembre 2022

Par Damien Chalon
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory – Difficile, parfois, d’installer les nouvelles mobilités dans le paysage urbain. Avec la pandémie de Covid et l’aversion pour les transports en commun, l’envolée des prix des carburants ou encore les mesures "anti-voitures" dans les villes, vélos, trottinettes et autres engins de mobilité personnels (EDPM) se sont invités en force dans les rues des villes.
Crédit photo : savoieleysse

Ce qui ressemblait au départ à des déplacements "bon enfant", s’est transformé au fil des mois en une cohabitation de plus en plus difficile sur la voie publique entre piétons, automobilistes, cyclistes et passagers de trottinettes plus ou moins respectueux du Code de la route.

 

Les tensions sont devenues telles que le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) vient d’ailleurs de présenter plusieurs recommandations à l’exécutif pour que chacun revienne sur son territoire et respecte celui du voisin. Estimant ainsi que "les trottoirs ne sont plus un endroit convivial", il propose une mesure qui, en d’autres temps, aurait frisé l’absurde, mais qui est aujourd’hui de bon sens : "définir légalement le trottoir comme étant une partie de la voie publique réservée à la circulation et à l'usage du piéton" !

 

Même les mairies les plus en pointe sur les "mobilités douces" et les plus enthousiastes de voir leurs concitoyens enfourcher vélos et autres trottinettes, changent doucement de discours. C’est le cas de la mairie de Paris, qui se demande désormais tout haut, ce qu’elle va faire du marché public des trottinettes électriques accordé il y a bientôt trois ans à Lime, Dott et Tier, avec pour chacun un maximum de 5 000 engins en libre-service. Malgré les améliorations apportées au service (bridage des vitesses) et les engagements pris pour l’avenir (chaque opérateur fera immatriculer ses trottinettes pour faciliter les sanctions en cas d’infractions au Code de la route), les inconvénients liés à l’usage des trottinettes électriques font monter les mécontentements.

 

Dans ce contexte, les vélos et plus particulièrement les vélos à assistance électrique (VAE) tirent-ils mieux leur épingle du jeu que les autres EDPM ? La 4e étude annuelle de l’équipementier cycliste japonais Shimano, réalisée par Yougov auprès de 15 500 personnes dans 12 pays, dont 2 000 en France, apporte à cet égard des enseignements intéressants. En France, par exemple, même si un répondant sur deux n’a pas de VAE, l’image de cet engin de mobilité douce est très associé à l’environnement (35 % des réponses) et à un facteur bien-être et santé.

 

Alors qu’en 2021, lors de la précédente enquête, la volonté de se doter d’un VAE était liée pour 39 % des répondants à la crainte d'utiliser les transports en commun en raison de la Covid-19, cette année les motivations ont évolué. Pour 60 % des personnes interrogées, l’usage d’un vélo électrique est un bon moyen de faire des économies en pleine période d’inflation et d’envolée des prix des carburants. D’ailleurs, pour 55 % des sondés, la hausse du coût de la vie justifierait l’achat d’un VAE dans les 12 prochains mois.

 

Ils le feraient d’autant plus facilement que les aides à l’achat d’un VAE seraient conséquentes : ils sont ainsi plus de 6 Français sur 10 à mettre cet argument en avant, contre 4 Européens sur 10. Le prix d’achat ressort à ce titre comme l’un des principaux freins à l’adoption du VAE en France, devant le manque d’infrastructures cyclistes (42 % des réponses) et l’accidentologie. Comme quoi, en matière d’adoption de la voiture électrique comme pour l’ensemble des mobilités durables, le nerf de la guerre reste encore et toujours les incitations financières, avant les considérations environnementales. Un point à prendre en compte du côté de l’exécutif, à quelques semaines de la révision à la baisse des bonus automobiles.

 

L’Arval Mobility Observatory

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