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La parité véhicules électriques-véhicules thermiques est en bonne voie

Publié le 21 septembre 2023

Par Damien Chalon
4 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory – Selon une étude du Rocky Mountain Institute, les véhicules électriques seront, d'ici 2030, aussi bon marché à l'achat que les modèles thermiques, tout en étant moins chers à l'usage. Cette meilleure compétitivité est liée à la baisse attendue du prix des batteries.
Véhicules thermiques vs véhicules électriques
Selon les prédictions du Rocky Mountain Institute, l'avenir du véhicule électrique serait radieux. ©Adobe Stock-barmaleeva

Est-ce une bonne nouvelle pour la planète, les populations et leur pouvoir d’achat ? D’ici 2030, c’est-à-dire demain à l’échelle de l’économie, les véhicules électriques représenteront deux tiers des ventes automobiles mondiales, prédit une étude du Rocky Mountain Institute (RMI), une organisation à but non lucratif dont l’objectif est d’accélérer la transition énergétique.

 

Aujourd’hui, l’un des freins principaux à la croissance des modèles électriques, on le sait, c’est le prix des batteries. Les batteries sont chères et représentent environ 40 % du prix d'un véhicule électrique. Selon RMI, leur coût devrait être divisé par deux d’ici la fin de la décennie, passant de 151 dollars par kilowattheure (kWh) en 2022 à une fourchette de 60 à 90 dollars par kWh à l'horizon 2030.

 

Du coup, la parité entre véhicules électriques et véhicules thermiques serait à portée de mains, selon l’étude. "Pour la première fois" ces véhicules deviendraient "aussi bon marché à l'achat que les voitures à combustibles fossiles sur tous les marchés d'ici 2030 et moins chers à l'usage".

 

"D’une manière générale, il faut environ six ans pour que les véhicules électriques passent de 1 % à 10 % du marché des ventes de voitures neuves, et six ans supplémentaires dans les pays leaders pour atteindre 80 %", expliquent les auteurs du rapport.

 

D’ici 2030, on atteindrait donc une part de marché de plus de 85 % pour les véhicules électriques neufs dans le monde, et encore plus en Chine où les voitures à batteries pèseraient plus de 90 % des ventes.

 

Derrière ces chiffres mirobolants se cachent toujours des freins au développement : en termes d’infrastructures de recharge par exemple, de simplification dans l’itinérance, d’adhésion des consommateurs à ce nouveau mode de déplacement, d’uniformisation des solutions de paiements, de recyclage des batteries, sans oublier les tarifs de l’électricité.

 

Cette dernière question, celle du coût de l’énergie, semble trop souvent passée sous silence dans le cas de la voiture électrique. On parle à l’envi de l’envolée des carburants à la pompe en raison de la hausse des prix du baril de pétrole ; à ce titre, l’exécutif vient même de remettre au goût du jour une pratique commerciale interdite depuis près de 60 ans en France, celle de la vente à perte, pour tenter d’adoucir la facture de l’automobiliste, sans sortir le chéquier de Bercy.

 

Mais que dire des prix de l’électricité, qui s’envolent au gré d’augmentations à deux chiffres plusieurs fois par an ? À ce titre, on a vu cette semaine avec quel empressement le gouvernement a rappelé que l’augmentation des prix serait au maximum de 10 % l’an prochain, alors que la Commission de Régulation de l’Électricité (CRE) avait présenté une facture en hausse de 10 à 20 % !

 

La question de l’accès aux matériaux critiques entrant dans la fabrication d’un véhicule électrique est un autre challenge auquel l’étude RMI apporte des réponses. Et là encore, l’optimisme semble résolument de mise pour leurs auteurs. Exemples à l’appui.

 

RMI prend ainsi la demande de cobalt. En 2019, selon les prévisions, la consommation devait passer de 100 000 tonnes/an à 300 000 tonnes/an d’ici 2030. Quelques années plus tard, grâce aux recherches sur de nouvelles chimies, la demande prévue de cobalt en 2030 a diminué de moitié pour atteindre 150 000 tonnes.

 

"À ses débuts, la transition vers l’électrique faisait face à divers freins et peu de monde pensait qu’ils pourraient être résolus. Dix ans après, force est de constater que pour chaque challenge, une solution a été trouvée", résument les auteurs, en prenant un dernier exemple avec celui des gigafactories.

 

Entre 2016, date de la construction de la première gigafactory d’Elon Musk, et aujourd’hui, "plus de 400 sites sont dans le pipeline", développés par plus de 60 fabricants de batteries. Pas de risque de pénurie là non plus, à condition toutefois de raisonner worldwide. On est loin des calculs sur le "score environnemental" des voitures électriques pour l’obtention d’un bonus électrique.

 

L’Arval Mobility Observatory

 

(1). X-change: Cars - RMI. The end of the Ice age. Septembre 2023. Etude réalisée en partenariat avec le Bezos Earth Fund.

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