La chasse à la borne de recharge ne devrait pas avoir lieu cet été
Les années se suivent et les interrogations sur nos modes de déplacements changent. Il y a un an, à la veille de l’été, la question était de savoir combien de temps nous allions devoir faire le plein de nos véhicules avec des carburants à plus de 2 euros/litre.
Le gouvernement faisait assaut d’imagination pour contenir l’envolée des factures à la pompe et multipliait les ristournes au litre. Les pétroliers étaient tous montrés du doigt pour leurs bénéfices insolents et l’idée de taxer leurs super-profits refaisait surface.
Aujourd’hui, changement de décor et de discours : on ne parle quasiment plus de la valse des étiquettes à la pompe. Le sujet est davantage de savoir comment partir sereinement en vacances en voiture électrique, sans craindre de ne pas trouver de borne de recharge. Rappelons qu’en France, actuellement, 800 000 voitures électriques sont à la route…
102 000 bornes de recharges publiques
Les derniers chiffres communiqués avant le week-end du 14 juillet, synonyme de coup d’envoi des grands départs, montrent que le réseau national est de mieux en mieux équipé en bornes. Au 30 juin, l’Hexagone compte près de 102 000 bornes de recharges publiques, soit 54 % de plus en un an.
Pas d’inquiétude non plus pour les adeptes des trajets sur autoroutes : même si l’objectif de 100 % du réseau équipé n’a pas été atteint à l’été, la quasi-totalité des aires de service (366 sur 369 exactement, selon les chiffres de l’Association des sociétés françaises d’autoroutes) peuvent accueillir des modèles électriques.
La plupart des sociétés d’autoroutes ont installé des bornes dotées des trois types de prises, de façon à servir tous les types de véhicules, quel que soit leur âge. Les opérateurs de recharge rapide sont aussi bien représentés sur les aires, au risque parfois de friser l’hyper concurrence entre les Fastned, Ionity et autres TotalEnergies.
A l’échelle nationale, les points de recharge d’une puissance supérieure à 150 kW représentent 7 % de l’ensemble (dont 2 % supérieurs à 350 kW, soit 1 948 unités). Peu de risque en conséquence de perdre trop de temps à recharger son véhicule. Quant au taux de disponibilité des recharges, il est bon également, rappelle l’Avere, puisqu’autour de 82 %, alors que le nombre de sessions par point de recharge ne dépasse pas 14 en moyenne par mois. On est donc encore loin de la saturation.
Objectif de 400 000 bornes publiques en 2030
L’ensemble de ces indicateurs ne peuvent que contribuer à rassurer des automobilistes, déboussolés par la rapidité des évolutions réglementaires (fin des véhicules thermiques dans douze petites années) et les changements technologiques qu’on leur impose.
Souvent souscrits pour leurs collaborateurs, par des entreprises désireuses de verdir leurs parcs automobiles, les véhicules électriques rencontraient jusqu’alors un certain nombre de freins, au premier rang desquels, justement, le nombre de recharges publiques disponibles (un item mis en avant par près d’un décideur sur deux, selon le dernier Baromètre des flottes et de la mobilité 2023 d’Ipsos pour l’Arval Mobility Observatory) (*).
La montée en puissance des infrastructures étant désormais actée (le prochain objectif est fixé à 400 000 bornes publiques en 2030, dont 25 000 sur autoroutes), restera encore la question du prix de l’électricité. Jusqu’alors cette donnée est quelque peu secondaire pour les automobilistes, d’autant plus que nombre d’entre eux peuvent recharger sur leur lieu de travail.
Les yo-yo observés sur les tarifs en itinérance doivent toutefois donner à réfléchir, si l’on ne veut pas que de futures "ristournes à la recharge" ne deviennent nécessaires pour contrer la colère des adeptes de l’électromobilité.
L’Arval Mobility Observatory
(*) https://www.mobility-observatory.arval.fr/barometre-des-flottes-et-de-la-mobilite-2023
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