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Hyvia en dit plus sur ses choix techniques

Publié le 6 juillet 2021

Par Damien Chalon
5 min de lecture
La coentreprise créée en juin 2021 par Renault et Plug Power a livré de nouvelles informations sur les choix techniques qui sont opérés sur le Master H2-Tech fonctionnant à l’hydrogène.
Hyvia proposera trois versions du Master hydrogène d'ici 2022.

 

"Aujourd’hui, notre priorité est d’aller vite, il faut que l’on soit rapide", attaque David Holderbach, le président de Hyvia. "L’annonce de l’accord entre Renault et Plug Power est intervenue en janvier dernier et la création de la coentreprise remonte au mois de juin, tandis que les premières fabrications interviendront d’ici la fin de l’année 2021", complète ce chef d’orchestre qui dirigera une centaine de salariés d’ici 2022.

 

Hyvia ne perd donc pas de temps et livre quelques informations à propos du premier produit qui passera dans ses filets, le Master, à qui il a d’ailleurs été ajouté le nom de code H2-Tech. La jeune entreprise proposera dans les prochains mois trois offres de l'utilitaire fonctionnant à l’hydrogène : le Master Van H2-Tech en format grand fourgon de 12 m3 avec une hauteur utile de 1,80 m affichant une autonomie de 500 km, le Master Châssis Cab H2-Tech grimpant à 19 m3 de volume utile pour une endurance de 250 km, et enfin le Master Citybus H2-Tech, un minibus urbain pouvant embarquer jusqu’à 15 passagers sur des parcours de 300 km.

 

Des Master H2-Tech Dual Power

 

Hyvia précise que ces véhicules sont conçus sur une architecture "Dual power", à comprendre qu’ils pourront fonctionner à la fois à l’électricité et à l’hydrogène, un peu à l’image des produits proposés par Stellantis. Les véhicules seront tous équipés d'une batterie de 33 kWh, la même que celle du Master Z.E., d'une pile à combustible de 30 kW et de réservoirs contenant entre 3 et 7 kg d’hydrogène selon les versions. Ainsi, le Master Van H2-Tech pourra rouler jusqu’à 100 km en tout électrique et 400 km grâce à ses réservoirs d’hydrogène.

 

Les tarifs ne sont pas communiqués à ce stade, encore moins le TCO attendu. David Holderbach insiste ici sur le fait que plus les véhicules seront utilisés de manière intensive, plus ils seront rentables. "Pour le minibus par exemple, s’il fonctionne de temps en temps, ce ne sera pas optimal, en revanche s’il tourne à plein temps, il aura tout son sens et sera économiquement viable dès ses débuts", explique le dirigeant. Il ajoute que différentes étapes interviendront ultérieurement pour améliorer l’intégration du système hydrogène dans les véhicules, "ce qui nous permettra de devenir plus compétitifs".

 

L’autre grand sujet sera la mise à disposition des infrastructures, de préférence alimentées par de l’hydrogène "vert", l’objectif étant de proposer un écosystème complet entièrement décarboné, de la production de carburant jusqu’à l’utilisation des véhicules. Hyvia va proposer des stations de recharge assemblées à Flins, en France, d’ici fin 2021, s’appuyant ici sur l’expertise de Plug Power qui est à la tête d’un réseau de plus de 100 stations à travers le monde distribuant plus de 40 tonnes d’hydrogène par jour. Le tout pourra être loué ou acheté, comme les véhicules. S’ajouteront des électrolyseurs modulaires produisant du carburant sur place et des stations mobiles de stockage.

 

Des équipes localisées en France

 

"Pour répondre aux enjeux de la mobilité hydrogène, il s’agit de proposer des véhicules à pile à combustible pour tous les usages intenses mais également de prendre en compte l’ensemble de l’écosystème. Hyvia offre des solutions de mobilité clé en main avec la production, le stockage, la distribution d’hydrogène vert et une large diversité de véhicules utilitaires qui permettront aux entreprises, grands comptes, flottes ou collectivités, de s’inscrire ensemble vers la transition énergétique", synthétise David Holderbach.

 

Toutes les équipes de Hyvia seront localisées en France, à Villiers Saint-Frédéric (78) pour ce qui est du siège social et du bureau d’études, à Flins (78) pour l’assemblage de la pile à combustible et des stations de recharge, à Batilly (54) pour la production du Master et à Gretz Armainvilliers (77), dans les locaux de PVI, une filiale de Renault, pour l’électrification et l’intégration de la pile à combustible.

 

L’objectif est de trouver rapidement les compétences nécessaires dans chaque domaine. David Holderbach précise que les équipes proviennent principalement de Renault et de Plug Power, même si des recrutements extérieurs sont prévus pour compléter les savoir-faire. "Nous recevons des CV très intéressants depuis que la création de Hyvia a été annoncée", assure le président de l’entreprise. Il est en outre prévu un plan d’intégration voulant que le personnel aille aux Etats-Unis pour être formé par Plug Power.

 

Enfin, pour ce qui est de la vente des véhicules, Hyvia compte s’appuyer sur le réseau Renault et sur sa propre force commerciale pouvant elle aussi démarcher les clients. "Nous nous autorisons les deux canaux", confie David Holderbach. L’entretien sera lui assuré par le réseau de la marque au losange, qui sera formé à cette nouvelle technologie, et des équipes de Hyvia interviendront lorsque des problèmes liés à l’architecture hydrogène surviendront.

 

Cet écosystème complet doit permettre à Hyvia de capter 30 % du marché des VUL à hydrogène en Europe d’ici 2030. L’entreprise étoffera d’ici là son catalogue de véhicules avec le Trafic et potentiellement le Kangoo et des voitures particulières. L'objectif est également de fournir les technologies à d'autres constructeurs, par exemple pour la fabrication de bus, de bennes à ordures ménagères ou de camions à hydrogène. Le premier client devrait être PVI qui compte proposer un poids lourd hydrogène de 24 tonnes.

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