Flottes : la crise inflationniste favorable à l'électrique
Les coûts d’usage des véhicules, tant particuliers qu’utilitaires, grimpent en flèche. En 2021, alors que la flambée des prix des carburants n’était pas encore à son paroxysme, ces coûts ont subi une forte poussée inflationniste.
Le meilleur indicateur pour juger de cette évolution est le PRK, le prix de revient kilométrique. Celui-ci est passé de 0,372 euro en 2020 à 0,393 euro en 2021 pour les voitures particulières. "La hausse constatée est de 5,65 %, ce qui propulse le PRK à son niveau le plus élevé depuis la création du TCO Scope en 2012", constate Régis Masera, directeur de l’Arval Mobility Observatory (AMO), à l’origine de cette enquête annuelle.
+21,5 % pour le poste carburant
L’AMO estime le TCO global moyen d’une voiture particulière en entreprise à environ 39 500 euros, sur la base de contrats de 48 mois et 100 000 km. Le poste le plus coûteux est la dépréciation, pour plus de 39 %, suivi du trio entretien, pneumatiques et assurance à 20 %. Ce dernier poste a augmenté de 9,9 % en 2021.
Mais la hausse la plus prononcée a concerné le poste énergie qui pèse pour 15,7 % du TCO global, après avoir subi une flambée de 21,5 %. "La montée en puissance des véhicules électrifiés dans les parcs ne parvient pas à neutraliser l’impact de la hausse des prix des carburants", note Régis Masera. Il s’attend logiquement à ce que ce poste pèse encore plus lourd en 2022 avec les hausses constatées depuis quelques mois.
La fiscalité représente elle aussi un poids de plus en plus important avec une croissance de 15 % sur 6 ans, sans oublier aussi la hausse des prix catalogues des véhicules, de l’ordre de 7,4 % en 2021, pour atteindre 31 062 euros. Les berlines et SUV du segment C ont été les plus impactés, avec des progressions respectives de 10,9 et 10,6 %.
L'électrique prend l'avantage
Mais plus au-delà de ces commentaires, ce sont les exemples de TCO qui montrent à quel point le visage du marché automobile est en train de changer. Sur plus de la moitié des segments étudiés, l’électrique sort désormais vainqueur en termes de coût d’usage, tout du moins sur le papier.
Ainsi, une Renault Twingo électrique devance son équivalent essence quel que soit le kilométrage retenu pour un contrat de 48 mois. La différence de TCO est de 3 921 euros sur 60 000 km, pour grimper à 7 940 euros sur 120 000 km.
Le comparatif d’une Peugeot e-208 avec une PureTech de 100 ch et une BlueHDI de 100 ch s’achève sur le même constat. L’électrique sort largement devant, le diesel étant à la traîne. "Le diesel perd de son attractivité", commente Régis Masera. La même étude sur la Fiat 500 est également favorable à l’électrique, sauf pour un contrat de 60 000 km où l’hybride gagne d’une courte tête.
Les comparatifs concernant le Peugeot 2008, la Citroën C4, la Renault Mégane ou encore les duo Volkswagen ID.3/Golf et BMW i4/Série 3 sont du même acabit, avec l’électrique en tête dans tous les scénarios. Les matchs opposant des modèles hybrides rechargeables à leurs équivalents essence et diesel tournent quant à eux à l’avantage des PHEV. Tous les modèles étudiés sont à retrouver dans l’édition 2022 du TCO Scope.
Du côté des utilitaires légers, l’inflation est également sensible. Le PRK s’est envolé de 14 % en 2021, à 0,307 euro. Le poste énergie a explosé de 57 %, il représente désormais 24,8 % du TCO. Les prix catalogues s’envolent pour leur part de 6,4 %. Un cocktail qui favorise les offres électriques, qui remportent là aussi la mise dans bien des cas de figure.
Quelques exemples de matchs TCO menés par l'Arval Mobility Observatory :
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