Et si on roulait plus vite pour le climat ?
![rouler vite](https://journalauto.com/wp-content/uploads/2025/02/rouler-vite.jpg)
Chez nos voisins néerlandais, depuis mars 2020, la vitesse sur autoroutes était abaissée à 100 km/heure pour réduire les émissions polluantes des véhicules et améliorer la qualité de l’air. Cinq ans plus tard, retour à la case départ et à une vitesse de 130 km/heure sur autoroute. La décision entrera en vigueur d’ici le printemps. En cause, les résultats insuffisants sur la sécurité routière ou encore la réduction de la pollution atmosphérique, l’allongement des durées de trajets et une perte de temps croissante au volant.
En France, pour le moment, on est à l’opposé de cette stratégie. Amélioration de la qualité de l’air rime systématiquement et historiquement avec abaissement de la vitesse, tant sur le réseau secondaire que sur les autoroutes ou encore le périphérique. Peu importe que Paris figure désormais en tête des classements des villes les plus congestionnées du monde, ou que les temps de trajets domicile-travail s’allongent année après année : la Ville de Paris persiste et signe ses décisions de rouler à 50 km/heure sur le périphérique et 30 km/heure dans Paris intramuros.
Pour qui circule encore en voiture en Île-de-France, le constat est radicalement différent de celui vanté par les édiles parisiens. Boulevards et grands axes saturés dès le milieu de la journée, circulation au pas sur le périphérique, sans compter une pollution déportée sur de nouveaux quartiers.
Selon différents organismes (Bruitparif, AirParif, ou encore l’Observatoire Parisien des Mobilités de la Ville de Paris) cités par la chaîne d’informations en continu CNews, les embouteillages sur le périphérique étaient en hausse de 12 % en janvier 2025, par rapport à l’année dernière. Sachant que ce chiffre ne tient pas compte des conséquences à venir sur le trafic, avec la mise en place de la voie de covoiturage à compter du 3 mars 2025. Rappelons juste le taux de congestion de 72 % qui avait été atteint à Paris en juillet dernier, contre 44 % à la même période l’année d’avant, lorsque les voies "JO" étaient en vigueur ! Quant à l’amélioration de la qualité de l’air, selon les services de la région Île-de-France, elle est "négligeable".
Voilà pourquoi l’association 40 millions d’automobilistes appelle la France à faire preuve du même pragmatisme que les Néerlandais en revenant sur la baisse généralisée de la vitesse routière. "Avec l’expérience néerlandaise, on dispose désormais d’un bon exemple sur ce qu’il est utile ou non de faire en matière de limitations de vitesse pour réduire les émissions polluantes des véhicules", constate l’association.
Une façon aussi de rappeler que l’automobile n’est pas la seule responsable de "tous les maux de la planète". Certains élus reviennent d’ailleurs sur l’abaissement de la vitesse à 80 km/heure sur les réseaux secondaires. Début février, le conseil départemental de l’Eure a ainsi voté en faveur du retour aux 90 km/h sur certaines routes, mettant ainsi un terme à la mesure imposée par l’État en 2018. Selon les débuts, cette mesure n’a pas fait ses preuves ni sur la sécurité routière, ni sur l’amélioration de la qualité de l’air.
L’Arval Mobility Observatory
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