Déplacement, mobilité : qu’attendent les Français ?
A moins de deux mois du 1er tour de l’élection présidentielle et en plein débat sur le coût des déplacements des Français en raison de l’emballement historique des prix des carburants, la question des mobilités ne constitue pas (encore ?) à proprement parler un sujet de campagne pour les candidats. Pourtant la crise des gilets jaunes en 2019 liée au prix des carburants et à la fracture entre les territoires ruraux et les grandes métropoles, a déjà sonné comme un avertissement pour la classe politique.
Avec la crise sanitaire qui a profondément bouleversé les modes de travail, et par voie de conséquence, de déplacements des Français, le think-tank de la mobilité, Forum Vies mobiles, soutenu par la SNCF, vient de dévoiler à quoi pourraient ressembler les mobilités de demain souhaitées par nos compatriotes.
Vivre en dehors des grandes villes, mais en bénéficiant des infrastructures comparables à celles qui y existent, revient en force dans les attentes des citoyens. Ce rééquilibrage territorial entre petites, moyennes et grandes villes, concerne non seulement les réseaux de transports, mais également les commerces, services publics, offres de santé, activités culturelles. Sans oublier un tissu économique étoffé, susceptible de leur donner des emplois.
Gérer "la galère" des déplacements quotidiens, liée aux trajets domicile-travail est une autre attente majeure des Français. Les mois de confinement et de télétravail leur ont fait oublier les heures perdues dans les embouteillages derrière leur volant, ou encore les transports en commun congestionnés. "Il faut arrêter d’additionner et de mettre en concurrence les offres (voiture, train, bus, vélo, ...) et lancer les bases d’un système où chaque mode serait vraiment connecté aux autres, tout en ayant sa zone de pertinence, pour permettre des déplacements porte à porte sur tous les territoires (ville, périurbain, campagne)", insiste le Forum des Vies mobiles dans son rapport.
Le récent travail du député Guillaume Gouffier-Cha sur l’avenir de la filière vélo, milite pour un renforcement du budget alloué au plan vélo de l’Etat (il le verrait bien à 400 millions d’euros par an), afin d’atteindre le cap des 100 000 km de pistes cyclables et voies vertes nécessaires à une bonne utilisation des deux roues sur le territoire.
Pour rappel, aujourd’hui 40 % des déplacements effectués en voiture le sont sur des distances de moins de 5 kilomètres, donc facilement gérables à vélo. "On pourrait commencer par les 30 % des Français qui pratiquent l’ensemble de leurs activités à moins de neuf kilomètres de chez eux mais recourent encore trop largement à la voiture individuelle", suggère le think-tank soutenu par la SNCF. Le même rapport sur le vélo milite en outre pour une accélération de l’usage par les entreprises du Forfait Mobilités Durables, qui favorise la pluralité des modes de déplacements pour se rendre au bureau, et des mobilités dites partagées comme le covoiturage.
Ce dispositif créé en 2019 par la LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) n’a pas encore trouvé son public, même au sein des géants du CAC 40. Faut-il pour autant le rendre obligatoire, comme le préconise le député du Val de Marne ?
Enfin, à l’heure du retour plus régulier au bureau, les citoyens en appellent davantage aux entreprises, afin qu’elles gèrent elles-mêmes (mieux) les rythmes de travail de leurs collaborateurs : promouvoir les horaires décalés, quand c’est possible, pour éviter les transports en commun, ou les routes saturées ; développer en collaboration avec les municipalités, des navettes inter-entreprises ; maintenir le télétravail…
A quand un grand débat sur les mobilités des Français entre les candidats à l’Elysée ?
L’Arval Mobility Observatory
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