Autopartage : PSA donne le coup d'envoi de Free2Move Paris
Brigitte Courtehoux et Anne Hidalgo étaient tout sourire. Ce 29 novembre 2018, la vice-présidente de PSA en charge de la connectivité et la Maire de Paris ont officialisé le lancement du service d'autopartage, Free2Move Paris qui interviendra le 3 décembre prochain, date à laquelle le constructeur français rendra visible l'application mobile sur les plateformes de téléchargement.
A coup de camions de transport, PSA a déployé 500 Peugeot iOn et Citroën C-Zero dans les rues de la capitale depuis une dizaine de jours. Cinquante exemplaires de plus suivront dans les quinze jours à venir. Ce sont donc au total 550 unités que les utilisateurs de l'application se partageront en libre-service et sans attachement à des bornes. "Je me réjouis de cette nouvelle offre de mobilité qui va être proposée", s'est exprimé Anne Hidalgo, en ouverture de son discours. "La voiture individuelle, personnelle, thermique et diesel, c'est terminé à Paris", a-t-elle ensuite adressé comme message fort.
Pas d'état des lieux
Free2Move Paris comprend deux offres distinctes, avec ou sans abonnement, décomptée dès que le véhicule est déverrouillé et sans durée minimum. Dans le premier cas, le client sera facturé 39 centimes par minute d'utilisation. Dans le deuxième cas, il souscrit au service pour 9,90 euros par mois et paye ensuite 32 centimes par minute. "Certains clients n'ont pas de nombreuses occasions d'utiliser les véhicules partagés et ne désirent pas s'abonner, mais d'autres construisent leur rythme de vie autour de cette possibilité de déplacement et le volume de location justifie une offre adaptée", retient Christian Serre-Annichini, le directeur des services d'autopartage Free2Move.
Cette tarification incorpore le coût du stationnement, de la recharge, de la logistique et de l'assurance. Un dernier point sur lequel Free2Move se démarque de Moov'in Paris de Renault et Ada. : l'accès au véhicule se fait en quelques secondes et une fois la course terminée, il suffit de reconnecter les clés au boîtier logé dans la boîte à gants et de fermer les portes. PSA considère les petits dommages comme un élément à risque de son modèle économique et n'impose donc pas aux clients d'établir un état des lieux. Un choix fort qu'assume le directeur du service, comme il l'explique au Journal de l'Automobile : "Il ne faut pas avoir des réflexes de loueur de courte durée, car le temps nécessaire pour faire le tour du véhicule augmenterait significativement la durée du parcours utilisateur." Et accessoirement le prix, comme nous l'avons constaté lors de nos essais.
Extension à d'autre communes
Les 550 voitures pourront s'aventurer hors de Paris intramuros. Toutefois, les sessions ne pourront être bouclées qu'en se garant dans les frontières administratives de la capitale, à l'exception faite des bois de Boulogne et de Vincennes. PSA a noué des partenariats avec des sociétés tierces afin de régler tous les détails de logistique opérationnelle. Christian Serre-Annichini entend cependant mettre à contribution les moyens des concessions locales, notamment pour l'entretien – bien que léger sur un véhicule électrique – et les réparations de carrosserie. Sauf cas exceptionnel, tout devrait donc se passer au plus près de la zone d'exploitation pour maximiser de fait la disponibilité de l'intégralité du parc.
Quel est le seuil d'utilisation pour assurer une rentabilité ? PSA reste discret sur la donnée. Les locations devraient flirter avec la barre des trente minutes à Paris, soit un niveau similaire à celui de Madrid, le service de référence de Free2Move. Toujours est-il que la taille critique réclamera d'étendre à des communes limitrophes. La cible de PSA étant les urbains actifs de 25-45 ans, à parité entre hommes et femmes, cela sous-entend que des lieux d'implantations des grandes entreprises devront pouvoir être ralliés. Des négociations ont donc démarré, confient plusieurs sources proches du dossier. L'année 2019 promet d'être riche de nouvelles actualités pour Free2Move Paris.