Véhicules électrifiés, hydrogène et semi-conducteurs : le plan Macron pour l’automobile
Deux heures de discours et 10 objectifs d’ici 2030, le plan dévoilé par le président de la République doit permettre à la France de retrouver sa souveraineté industrielle et de répondre à un déficit de croissance et d’investissement observé depuis de nombreuses années. Pas question cependant d’investir dans tous les domaines. Emmanuel Macron s’est déclaré "lucide de nos forces et de nos faiblesses. En revanche, nous pouvons prendre le leadership dans plusieurs domaines."
A la clé une indépendance industrielle du pays dont les différents investissements doivent aboutir, à terme, à une baisse des dépenses publiques. "Parce que nous avons pris des décisions parfois 15 à 20 ans après certains de nos voisins européens, nous ne rattraperons pas notre retard ou, surtout, nous nous laisserons distancer dans les 10, 15 ans qui viennent", a déclaré le locataire de l’Élysée en s’adressant à quelque 200 chefs d’entreprises et d’étudiants présents. "Nous devons augmenter la capacité de l’économie française à croître par l’innovation, notamment pour continuer à financer notre modèle social", a-t-il ajouté. L’enveloppe globale d’investissement atteint 30 milliards d'euros mais le détail reste encore à déterminer précisément.
10 objectifs au global
Les grandes stratégies d’investissement concernent des domaines aussi variés que l’alimentation, l’agriculture, l’énergie, la santé. L’automobile a été intégrée au plan avec notamment un objectif dédié de production de 2 millions de véhicules électriques et hybrides en 2030. Soit le volume de production actuel, hors contexte de pénurie des semi-conducteurs qui a fait chuter à 1,4 million de voitures la production sur le sol français.
"Nous devons convertir notre parc automobile et appuyer cette stratégie industrielle. La France est une grande nation automobile mais qui souffre aujourd’hui d’erreurs de politiques initiées depuis 30 ans, sans coopération entre les acteurs et dont la situation est le fruit d’une sous compétitivité industrielle. Je fais confiance aux acteurs de la filière et dans leur capacité à changer de culture. Ne rêvons pas, nous ne reproduirons pas des voitures de moyenne et haut de gamme en France mais nous devons aller vers des technologies de rupture. Mais si nos constructeurs nationaux ne jouent pas le jeu, nous ne réussirons pas", a précisé Emmanuel Macron, qui a donné rendez-vous à la filière, fin octobre 2021, pour caler les objectifs. 4 milliards d’euros d’investissements seront consacrés aux acteurs du transport du futur.
Hydrogène vert et semi-conducteurs
La France doit envisager la construction de deux gigafactories ou électrolyseurs pour devenir leader de l'hydrogène vert en 2030, ce qui permettra la décarbonation de l'industrie. Les secteurs de l'acier, du ciment et de la production chimique ont notamment besoin d'hydrogène vert pour remplacer les énergies fossiles, y compris pour les transports (trains, camions...).
La pénurie des semi-conducteurs, qui pénalisent fortement l’industrie automobile avec une production en berne, est également dans le plan France 2030. Emmanuel Macron a annoncé près de 6 milliards d'euros d'investissements pour doubler la production électronique de la France d'ici cette date et sécuriser son approvisionnement en puces. "Nous voulons être en capacité de doubler notre production électronique d'ici 2030 et de construire une feuille de route vers des puces électroniques de plus petite taille pour rester un des leaders du domaine", a-t-il déclaré.
Plus de détails seront apportés lors de la journée de la filière automobile organisée par la PFA le 26 octobre 2021.
One comment on “Véhicules électrifiés, hydrogène et semi-conducteurs : le plan Macron pour l’automobile”
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Tout ça va demander beaucoup d’électricité notamment pour produire l’hydrogène vert.
Qui va produire ce dont nous avons besoin si on continue à développer et subventionner les ENR intermittentes ?