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Émissions de CO2 : les flottes d'entreprise dans le viseur

Publié le 16 octobre 2024

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Au Mondial de l'Auto 2024, le danger des normes d'émissions de CO2 pour 2025 plane sur les constructeurs. En attendant, tous les yeux sont braqués sur le verdissement des flottes d'entreprise. Pour la filière automobile, les sociétés ne jouent pas le jeu. Mais en France comme dans plusieurs pays européens, le sujet revient sur le dessus de la pile. Avec des risques de sanctions ?
Les flottes d'entreprises subissent la pression des constructeurs et des gouvernements pour verdir leurs parc de véhicules.
Les flottes d'entreprises subissent la pression des constructeurs et des gouvernements pour verdir leurs parc de véhicules. @adobestock.com

Mais pourquoi faire peser sur la clientèle des particuliers uniquement l'obligation de passer aux véhicules électriques ? C'est désormais le leitmotiv des constructeurs automobiles qui cherchent par tous les moyens de nouveaux débouchés pour écouler leurs véhicules électriques.

 

Lors du Mondial de l'Automobile 2024, le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a pointé du doigt le rôle des véhicules professionnels dans l'atteinte des objectifs de transition énergétique. "Nous nous sommes collectivement fixés une ambition que toutes les flottes de plus de 100 véhicules soient composées à 20 % de véhicules à faibles émissions en 2024, de 40 % en 2027 et de 70 % à partir de 2030. Mais soyons lucides, cette obligation n'est pas tout à fait respectée aujourd'hui", annonçait-il.

 

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Une menace même pas déguisée, puisque visiblement des sanctions, qui aujourd'hui ne sont pas appliquées, pourraient tomber en cas de manquement à la règle.

 

Vers une demande officielle de l'ACEA

 

Derrière cette mise à l'index des entreprises et de leurs parcs de véhicules réside la montée en pression des constructeurs automobiles qui voient arriver le mur des émissions de CO2 par le biais des normes CAFE. Dès le 1er janvier 2025, les immatriculations de voitures neuves devront atteindre un objectif moyen de 93,6 g de CO2 par km selon les normes WLTP, ou 81 g selon les anciennes normes NEDC, en baisse de 15 % par rapport à 2024.

 

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Or, les véhicules d'entreprises (canal des sociétés et des loueurs longue durée) représentent environ 28 % des immatriculations de voitures neuves en France. Mais leur poids sur les ventes de véhicules électriques tombe à 22 % (chiffres AAA Data sur les neuf mois de l'année 2024). Dans le même temps, les particuliers représentent près des deux tiers des mises à la route de véhicules électriques.

 

Forcer la demande des entreprises en modèles électriques résoudrait les problèmes des constructeurs automobiles pour atteindre ces normes.

 

"Si en Europe, nous avions une véritable obligation de verdissement des flottes, cela donnerait un boost à la demande. Les premiers acteurs qui doivent s'engager dans ce type de mouvement sont les entreprises. Pourquoi mettre autant de pression sur les clients particuliers ?", indiquait Luca de Meo, patron du groupe Renault, lors du Mondial de l'Automobile 2024. Une méthode qui, de plus, serait gratuite pour les gouvernements dont les budgets sont sous contrainte, comme la France.

 

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Selon nos informations, cette demande pourrait même être poussée par le biais de l'ACEA (Association des constructeurs européens d'automobiles).

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