Toyota France est confiant pour 2022

Chez Toyota France, on préfère voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. Certes, les résultats bruts sur le premier semestre 2022 ne prêtent pas à sourire. Pour ses deux marques, Toyota et Lexus, le groupe japonais a enregistré une baisse de ses immatriculations de 20 % à 50 794 unités, incluant 49 048 Toyota (VP + VU) et 1 746 Lexus. Malgré ces résultats, Toyota maintient sa part de marché en VP à 5,9 % (- 0,2 point).

Surtout, les carnets de commandes sont au beau fixe. "Nous avons enregistré 63 600 commandes, en hausse de 20 %, se félicite Frank Marotte, PDG de Toyota France. Et sur le créneau des particuliers, nous en sommes à 34 500, en progression de 28 %." Toyota affiche ainsi un carnet de commande à cinq mois tandis que Lexus est à douze mois.

"Même si cela ne se voit pas encore aujourd’hui dans les immatriculations, ces excellents résultats nous permettent d’être très confiants sur le second semestre 2022", souligne-t-il. Toyota prévoit ainsi de réaliser une année exceptionnelle avec 116 000 immatriculations (Toyota VP et VU + Lexus).

Créer de la valeur ajoutée

Au-delà des ventes, Toyota s’est fixé d’autres objectifs tout aussi ambitieux. Le constructeur souhaite en effet développer les services autour de l'automobile en créant pour le réseau encore plus de valeur ajoutée. Cela passe par le renforcement du financement, de l’après-vente et du véhicule d'occasion sans oublier le développement de l’assurance.

D’ici la fin de l’année, le groupe souhaite que 50 % de ses ventes soient accompagnées d’un produit financier (contre 45 % à fin juin 2022) et que 20 % des contrats bénéficient d’une assurance (contre 10 % à fin juin). "Nous souhaitons développer la location longue durée auprès des particuliers", glisse Frank Marotte.

Car face à l’augmentation du prix des véhicules, le constructeur a conscience qu’il faudra accompagner le client. "Nos études montrent que pour une certaine clientèle les arbitrages des dépenses ne sont plus en faveur de l’automobile, poursuit-il. Une partie d’entre elle préfère conserver plus longtemps leur véhicule plutôt que d’en changer ou décide de se tourner vers l’occasion."

D’où la volonté de Toyota d’étendre son action sur le véhicule d’occasion. A court terme, le constructeur compte doubler ses ventes VO pour atteindre 65 000 unités à l’année. "Nous avons une énorme carte à jouer sur l’hybride, explique Frank Marotte. Sur l’occasion à 5 ans, nous sommes en effet quasiment les seuls à proposer une offre."

De nouveaux standards pour le réseau

Cette stratégie est en cours de déploiement dans le réseau qui au passage sera soumis à de nouveaux standards, inaugurés en première européenne par le groupe GCA à Eragny-sur-Oise (Val-d'Oise) au début de l'année 2022. "Nous prévoyons de le développer dans l’ensemble de notre réseau d’ici trois ans", précise Frank Marotte.

Ce nouveau concept a été conçu pour que les clients puissent passer le plus de temps possible dans la concession qui devient un espace de vie et non plus un simple hall d’exposition de voitures. Toujours sur le chapitre de la distribution, Toyota a annoncé une rentabilité de 2 % à fin mars, très proche de ce que le réseau a enregistré en 2021.

En parallèle, le groupe Toyota poursuit son développement dans les mobilités douces. Le filiale française a récemment signé un partenariat avec Douze Cycles, un fabricant de cycles français, basé à Beaune (Côte-d’Or) et spécialisé dans la production de vélos cargo électriques. "Cette offre qui sera disponible dans le réseau Toyota dès l’année prochaine viendra compléter notre gamme de véhicules utilitaires", présente Frank Marotte.

De gauche à droite : Thomas Coulbeaut, fondateur et président de Douze Cycles, Geoffroy Roux de Bézieux, coactionnaire de Douze Cycles, et Frank Marotte, PDG de Toyota France.

Ce partenariat, porté par Toyota France, s'appuie sur 5 500 unités par an sur trois ans et pourra être étendu à d’autres pays si le succès est au rendez-vous. "Le vélo cargo représente un marché de 17 000 unités et a enregistré une progression de 55 %", constate le dirigeant.

Le vélo cargo, une nouvelle offre

Pour l’instant, la marque ne communique pas officiellement sur le prix, mais a avancé un tarif "aux alentours des 5000 euros." Quant à l’apposition sur le cadre d’un logo Toyota, c’est également en cours de discussion avec le fabricant français. Ce vélo cargo, capable de transporter jusqu’à 100 kg de charge utile, est assemblé en France. Il dispose d’un moteur Yamaha et le cadre est produit en France. Cette particularité lui permettra de bénéficier du label "Origine France", cher à Toyota.

Toujours sur le même sujet de la transition écologique, Toyota poursuit son développement dans l’hydrogène. Actionnaire d’un constructeur portugais de bus à hydrogène, Caetanobus, Toyota France livrera à l’agglomération des Sables-d’Olonne (Vendée) en octobre prochain, deux bus utilisant cette technologie. "Ils viendront compléter celui mis en service en décembre dernier à la Roche-sur-Yon", précise Frank Marotte. Toyota a pour ambition de devenir un acteur majeur dans les bus à hydrogène.

Hydrogène au cœur du zéro émission

En parallèle, en juin dernier, le japonais a ouvert la plus grande station d’hydrogène d’Europe à la Porte de Saint-Cloud à Paris. Cette dernière, développée en partenariat avec Air Liquide et Total Energies sous la bannière Hysetco, produit jusqu’à une tonne d’hydrogène vert par jour.

Enfin, concernant le plan produit, Toyota présentera à la rentrée prochaine, pour une commercialisation six mois plus tard, le Corolla X, "un SUV du segment C, qui viendra compléter l’offre du C-HR avec une proposition plus pratique, notamment en termes de volume", précise Frank Marotte, ainsi que la nouvelle génération de la Prius. Ces deux véhicules inaugureront la cinquième génération d’hybridation. Toujours à la rentrée, Toyota lancera le bZ4X, son tout premier modèle 100 % électrique. Arrivera plus tard un restylage de la Corolla berline et break.

Cinquième génération pour le Lexus RX

Du côté de chez Lexus, le réseau attend avec impatience la cinquième génération du RX, un modèle emblématique pour la marque, car il a été le premier Lexus à avoir été vendu en masse. "En France, il s’agit d’un modèle important pour nous car nous disposons d’un parc de 16 500 voitures", indique le dirigeant. Il sera équipé d’une technologie inédite, à savoir une direction électronique "Steer by Wire", d’une nouvelle transmission intégrale, d’un toit panoramique occultant et d’une version hybride rechargeable, le RX450+.

Le réseau accueillera également le RZ450e, qui est la déclinaison Lexus du bZ4X. La marque annonce une puissance de 313 ch et une autonomie de 400 km.