S'abonner

Renault réduit temporairement la voilure dans son usine de Sandouville

Publié le 14 mars 2025

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Sans remettre en cause les embauches prévues d'ici 2028, liées à la production des nouveaux véhicules utilitaires électriques dès 2026, Renault va supprimer 300 postes d'intérimaires dans son usine de Sandouville (76) pour faire face à une baisse d'activité. Le marché des VUL a chuté de 9,2 % en janvier 2025 et une chute de 14,9 % est attendue en février.
Renault réduction effectifs usine de Sandouville
Les nouveaux VUL de Renault, les Estafette, Goelette et Trafic, vont être produits à Sandouville. ©Renault

Après une année 2024 relativement bonne, avec une croissance de 8,3 % en Europe (1 586 688 unités) et 1,1 % en France (379 747 unités), le marché des véhicules utilitaires légers connaît un début d'exercice 2025 plus délicat.

 

En effet, dans l'Hexagone, le plus gros marché d'Europe, les immatriculations sont en baisse de 8,9 %, avec seulement 53 603 VUL mis à la route. D'après la direction du groupe Renault, le marché global a reculé de 9,2 % en janvier et les estimations pour février donnent une nouvelle baisse de 14,9 %.

 

Dans ce contexte, Renault vient d'annoncer qu'il ne renouvellera pas "environ 300" contrats d'intérimaires dans son usine de Sandouville (76). "La nouvelle organisation de production démarrera le (lundi) 17 mars", a indiqué une porte-parole de Renault. À partir de cette date, les contrats ne seront progressivement plus renouvelés.

 

En revanche, le plan de recrutement de 550 CDI et CDD d'ici 2028 est maintenu, tout comme la production de trois modèles 100 % électriques à partir de l'année prochaine.

 

 

Le délégué syndical FO de Renault Sandouville, Fabien Gloaguen, a mis en cause la réglementation européenne et le mécanisme d'amende visant les constructeurs automobiles en retard sur les objectifs de réduction des émissions de CO2. Il a pourtant été assoupli pour éviter aux constructeurs d'avoir à payer en 2025.

 

Il y a un an, l'ancien ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire avait visité l'usine de Sandouville en compagnie du directeur général de Renault, Luca de Meo, pour annoncer ces embauches et un investissement de 330 millions d'euros pour moderniser le site.

 

Dans une lettre adressée à l'actuel ministre de l’Économie et des Finances, Didier Lombard, deux parlementaires de Seine-Maritime lui demandent d'intervenir "pour exiger des engagements clairs sur la préservation des emplois sur le site de Sandouville". "La suppression de 323 postes d'intérimaires" crée "la colère et l'incompréhension" écrivent la sénatrice Céline Brulin (PCF) et le député Jean-Paul Lecoq (PCF).

 

Un record de production en 2024

 

L'usine de Sandouville a atteint une production record en 2024, avec 137 000 véhicules sortis des chaînes, et la direction "aurait pu anticiper et organiser différemment" la transition jusqu'au début de la production des vans électriques en 2026, soutiennent les deux parlementaires.

 

Le site, qui produit notamment le Renault Trafic, employait l'année dernière 1 850 salariés et 600 intérimaires. C'est l'un des trois sites de production d'utilitaires en France pour Renault, qui fabrique un utilitaire sur six vendu en Europe. (avec AFP)

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Laisser un commentaire

cross-circle