Renault Rafale PHEV : viser plus haut
Malgré son châssis bien plus affuté, le Rafale n’était jusqu’ici, avec son moteur hybride 200 ch, qu’un Espace avec bien plus de style. Avec l’arrivée de la version hybride rechargeable, notamment forte de 300 ch et offrant quatre roues motrices, le SUV Renault peut viser plus haut.
Son "terrain de jeu" ne se cantonne plus à la frange haute du segment C, il peut maintenant viser pleinement le segment D dans lequel les PHEV représentent 27 % des ventes en Europe. Depuis son lancement, en juin 2024, ce nouvel étendard du losange a déjà enregistré plus de 10 000 commandes, dont 30 % pour cette nouvelle version plus musclée. En France, le modèle compte 3 401 immatriculations à fin octobre 2024.
Une mise au point avec Alpine
En plus de la finition Esprit Alpine, présente dans toutes les gammes de la marque, le Rafale PHEV en ajoute une : Atelier Alpine. De quoi passer de la cosmétique à un véritable ajout de technologie. C’est-à-dire que des ingénieurs de la marque de Dieppe (76) se sont penchés sur le châssis de ce Rafale et sur sa mise au point.
En plus d’une suspension pilotée qui reçoit l’assistance d’une caméra, les ressorts, les barres antiroulis ou encore le paramétrage de la direction et des différents modes de conduite ont été peaufinés par les hommes au A fléché.
Comme l’Austral ou l’Espace dont il dérive, le Rafale PHEV repose sur la plateforme CMF C/D et accueille le système E-Tech du losange. Pour cette nouvelle proposition, le bloc thermique de 1 199 cm3 voit sa puissance passer de 130 à 150 ch grâce à un nouveau turbo. Le couple passe aussi de 205 à 230 Nm. Ce moteur reçoit toujours l’aide d’un moteur électrique de 50 kW/70 ch.
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La véritable nouveauté mécanique est dans le train arrière où une machine électrique a pris place. Avec ses 100 kW/136 ch supplémentaires, il permet d’offrir au Rafale quatre roues motrices et une puissance cumulée à 300 ch.
Les performances y gagnent : le 0 à 100 km/h est réalisé en 6,4 s (8,9 s pour le 200 ch) et le passage de 80 à 120 km/h se fait en 4 s (5,6 s pour le 200 ch). Entre les moteurs, une batterie de 22 kWh de capacité brute permet de parcourir jusqu’à 105 km en 100 % électrique.
Ainsi armé, le Rafale 300 ch pèse environ 280 kg de plus que le 200 ch, de quoi accuser tout de même entre 1 934 et 1 980 kg sur la balance. Un poids certain qui ne vient toutefois pas trop grever le comportement.
Les cinq modes de conduite du Multi-Sense permettent d’avoir des personnalités différentes en jouant sur la réponse des moteurs, la fermeté des suspensions et la force ressentie à la direction (Confort, Dynamique, Sport). La puissance disponible varie également avec 185 ch en Eco, 250 ch en Confort ou Snow et 300 ch en Sport. Un mode Perso permet de mémoriser ses préférences. Mais en cas de kick down, la puissance maximale est disponible.
Le système hybride E-Tech gagne en agrément
Ces choix ont aussi une incidence sur la répartition du couple entre les essieux afin de privilégier l’efficience ou la sportivité. Bien que la variation puisse aller, selon le constructeur, de 0 à 100 % entre les trains, le mode Snow est équitablement partagé (50/50) alors que le mode Sport peut offrir 70 % de la force à l’arrière.
En revanche, pas de variation de couple droite/gauche à l’arrière. Cette technologie du "vectoring", qui est annoncée sur la future Alpine A390, n’a pas été retenue pour le Rafale. Renault a préféré conserver son système 4Control (quatre roues directrices) qui permet de braquer les roues arrière jusqu’à 5 degrés pour plus de stabilité ou plus de dynamisme, selon la vitesse et le profil de la route.
Durant notre prise en main, ce Rafale dans sa définition Atelier Alpine s’est montré particulièrement convaincant, sachant se montrer, au choix, confortable ou relativement dynamique.
Mais au-delà de ce surplus de performances, l’arrivée de l’hybridation rechargeable permet au système hybride E-Tech de corriger certains de ses défauts et ainsi offrir plus d’agrément, en gommant notamment les à-coups lors des changements de rapports de la boîte à crabots.
Une homologation de 12 à 15 g/km de CO2
Seul bémol : la pédale de frein. En effet, la gestion entre le freinage régénératif et hydraulique "normal" est perfectible, comme sur beaucoup de PHEV et de VE. La puissance ou l’endurance du système ne sont pas en cause, mais la pédale ne répond jamais de la même manière.
Il a également su se montrer particulièrement efficace en mode hybride avec seulement 3,3 litres aux 100 km sur un parcours très varié, allant de l’autoroute au petit col de l’arrière-pays niçois.
Notre consommation montre surtout qu’un hybride rechargeable doit être rechargé pour en tirer le meilleur. D’ailleurs à ce titre, le modèle embarque un chargeur de 7,4 kW, ce qui permet de recharger, avec une wallbox, en 2h10 de 0 à 80 % et en 2h55 de 0 à 100 %. Sur un prise domestique, cela grimpe à plus de 9 h.
Le modèle est homologué avec une consommation mixte de 0,5 à 0,7 litre aux 100 km/h, soit de 12 à 15 g/km de CO2. Une fois la batterie déchargée (mais il reste une part d’énergie pour assurer la transmission intégrale), Renault assure que la consommation reste maîtrisée avec une homologation entre 5,8 et 6,3 litres aux 100 km. En conservant son grand réservoir de 55 litres, le modèle annonce un rayon d’action de 1 000 km. Un chiffre qui compte à l’heure électrique.
Ce Rafale PHEV 4x4 300 ch est proposé à partir de 54 500 euros dans la finition Esprit Alpine, soit 5 500 euros de plus que le 200 ch dans la même définition. Cela étant, la variante Atelier Alpine à 59 000 euros, mieux équipée et qui peut notamment compter sur la suspension pilotée, apparaît comme la plus polyvalente. Même si finalement, ce n’est pas la plus typée sport.
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