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Renault R5 E-Tech : dans le mille !

Publié le 26 février 2024

Par Christophe Jaussaud
8 min de lecture
En trois ans, Renault a redonné vie à l'une de ses icônes. Portée par un design qui ne laisse pas de place au doute, la R5 E-Tech est aussi la première réalisation d'Ampere et ouvre un nouveau chapitre de l'histoire du losange. Les premières livraisons sont annoncées pour l'automne 2024.
Renault R5
Renault a dévoilé sa nouvelle Renault 5 à l'occasion du salon de Genève. ©Renault-Yann-DPPI

Il y a des nouveautés plus attendues que d'autres. Depuis la révélation du concept en janvier 2021, le retour de la R5 suscite une curiosité rare. Cinquante-deux ans après sa première apparition, en 1972, la citadine au losange veut encore marquer son époque. Et elle a tout pour réussir.

 

"Certains produits sont magiques. Pas besoin de discuter des semaines, tout le monde est toujours d’accord sur ce qu’il faut faire. Et fait ce qu’il faut faire. Il n’y a pas d’inertie. Quand les équipes font revivre une voiture qui a laissé de si bons souvenirs, elles y mettent beaucoup d’amour. C’est bon signe pour la suite, car le client reconnaît, voit cet amour dans la voiture" commente Luca de Meo, directeur général du groupe Renault.

 

Comme celle de 1972, développée dans la foulée de mai 68, cette nouvelle R5 "répond avec audace aux défis sociétaux et environnementaux de son époque" avance Renault. Les défis étant la sobriété, la durabilité et une empreinte carbone réduite.

 

A lire aussi : La stratégie Ampere doit permettre de réduire de 40 % les coûts des véhicules électriques

 

"Dans l'imaginaire collectif, la R5 n'est pas qu'une voiture" explique Gilles Vidal, directeur du design de Renault et Ampere. "Certains se souviennent de la R5 des années 70, de la Turbo de 1980 alors que d'autres y associent la Super 5." La R5 est donc multiple et a su séduire plus de neuf millions de clients entre 1972 et 1996, dont 5,5 millions pour la première génération.

 

"L'idée n'était pas d'avoir une approche simplement vintage, argumente Gilles Vidal, mais de s'appuyer sur les caractéristiques de cette icône avec la volonté de la projeter dans l'avenir." Le constructeur a baptisé cette démarche le rétrofuturisme.

 

"Nous avons réutilisé des ingrédients de notre mémoire collective en les traduisant de manière très contemporaine pour créer la R5 de demain. Nous ne voulions pas que Renault 5 E-Tech Electric soit nostalgique ou vintage. Nous voulions susciter de l'émotion et créer une voiture pétillante, énergique et pop" poursuit le designer.

 

Dans l'imaginaire collectif, la R5 est un mélange de l'originelle de 1972, de la R5 Turbo de 1980 et de la Super5 de 1984. ©Renault

 

 

Parmi les clins d'œil au passé, les ailes arrière raviront les nostalgiques des R5 Turbo et Turbo 2, comme le tour de toit qui prend ici la forme d'une baguette colorée en fonction de la teinte principale. D'autres y verront la simplicité des lignes d'une Super 5 et dans tous les cas un regard pétillant.

 

La logique a été la même à l'intérieur avec notamment le lignage vertical sur la partie droite de la planche de bord ou encore les sièges évoquant les baquets en H de la Turbo au style si particulier, mais avec le confort en plus.

 

©Renault-Yann-DPPI

 

Si les plus de 50 ans s'identifieront sans problème à la nouvelle venue, le but est naturellement de séduire bien au-delà de cette génération. Et pour cela, la R5 cuvée 2024 ne manque pas d'arguments dans un univers automobile qui a complètement changé d'ère.

 

La première d'Ampere

 

Développée en moins de trois ans, la R5 E-Tech repose sur la plateforme AmpR Small, précédemment baptisée CMB-B EV, dont il s'agit de la première application.

 

Cela étant, les ingénieurs ne sont pas partis de zéro avec cette base qui cache beaucoup de pièces communes avec la plateforme CMF-B qui est utilisée pour les Clio, Captur et bien d'autres modèles du groupe. Près de 70 % de la valeur de la plateforme est commune. Indispensable pour réduire le ticket d'entrée de 30 % par rapport à la Zoé.

 

La plateforme AmpR Small. ©Renault

 

Cette AmpR Small sera ensuite utilisée pour la R4, la Nissan Micra et d'autres modèles, à l'image de sa variante thermique qui sert de base à une dizaine de modèles aujourd'hui.

 

Dans le soubassement de cette plateforme vient se loger la batterie NMC composée de quatre gros modules. Une nouvelle architecture du pack batterie qui permet de faire baisser le poids de l'accu. Ainsi, celui de 52 kWh accuse 300 kg sur la balance et celle de 40 kW, 240 kg.

 

Fille du Nord

 

"Avoir été les premiers à faire le choix d’une plateforme 100 % électrique pour une petite voiture en Europe, optimiser les coûts sur toute la chaîne de valeur, relocaliser notre écosystème industriel… Seule une voiture iconique pouvait faire cela et aussi fédérer les équipes pour faire bouger les lignes en interne" explique Luca de Meo. Avec elle, on prouve que produire en Europe, en France, c’est possible !"

 

Effectivement, la R5 E-Tech doit tout ou presque à ElectriCity, le complexe de production Renault/Ampere dans le nord de la France. Elle prend vie sur la ligne d'assemblage final du site de Douai (59). Ces batteries sont, pour l'heure, assemblées dans l'usine de Ruitz (62) avant qu'elles ne soient totalement fabriquées dans la gigafactory de Douai, en partenariat avec Envision, à partir de l'été 2025. Deux batteries qui vont permettre des autonomies de 300 et 400 km.

 

©Renault-Yann-DPPI

 

De série, la recharge sera assurée avec un chargeur AC de 11 kW et la R5 pourra accepter une recharge rapide DC en 80 kW et 110 kW, selon la batterie. Dans les deux cas, il faudra compter 30 minutes pour passer de 15 à 80 % de charge.

 

Mais surtout cette R5 sera la première Renault à proposer la charge bidirectionnelle avec le V2L mais surtout le V2G. Mobilize va ainsi proposer aux clients une borne et un contrat afin de monétiser l'énergie embarquée dans la voiture. Le constructeur avance que le coût de la recharge à domicile pourrait être réduit de 50 % en revendant l'énergie stockée dans la batterie au bon moment.

 

Trois niveaux de puissance

 

Sous le capot, la R5 offrira trois niveaux de puissance avec des moteurs de 70, 90 et 110 kW (95, 120 et 150 ch). Des machines électriques reprenant la technologie de la Megane E-Tech (sans terre rare) mais plus compactes et donc moins lourdes de 15 kg. Eux aussi seront produits dans l'usine de Cléon (76).

 

Des moteurs qui semblent suffisants pour cette citadine de 3,92m et dont le poids reste contenu avec une masse annoncée débutant à 1 350 kg pour la 40 kWh et 1 450 kg pour la 52 kWh. Toujours au sujet des mensurations, la R5 mesure 1,77 m de large et 1,5 m de haut et offre un empattement de 2,54 m et un volume de coffre de 326 litres.

 

©Renault-Yann-DPPI

 

Au lancement, Renault proposera seulement la version 110 kW avec la batterie 52 kWh en deux finitions : Techno et Iconic Cinq. Plus tard arriveront les versions 70 et 90 kW avec l'accu de 40 kWh. L'entrée de gamme, attendue à 25 000 euros, devrait être seulement disponible en 2025.

 

Dans tous les cas, Renault promet un comportement routier à sensations. Il justifie cela notamment avec l'adoption d'un train arrière multibras ou une direction bien calibrée.

 

"Elle laissera son empreinte dans l’histoire de la marque"

 

L'aspect environnemental n'a pas été oublié. Cette R5 est aussi bien dans son époque. En effet, elle utilise 19,4 % de matière recyclée et 26,6 % de matériaux issus de l'économie circulaire, dont 41 kg de plastiques recyclés.

 

Quant à l'équipement embarqué à bord, Renault annonce une riche dotation avec notamment le plein d'Adas, à l'image de celles déjà à l'œuvre dans les Megane et Scenic E-Tech.

 

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Sur le papier le retour de la R5 s'annonce bien. Il faudra attendre d'en prendre le volant pour avoir une idée plus précise de ses qualités. En attendant, Fabrice Cambolive, directeur général de la marque Renault, n'en doute pas : "Elle laissera son empreinte dans l’histoire de la marque."

 

L'avenir nous le dira, mais au-delà de cette supposée empreinte, la R5 E-Tech ouvre surtout la voie à la R4 transformée en SUV, attendue en 2025, et à un autre exercice de rétrofuturisme tout aussi important autour de la Twingo.

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