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Constructeurs

Perdu de VU

Publié le 3 octobre 2008

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Même s'ils ne constituaient pas l'attraction première du Mondial, les véhicules utilitaires avaient toujours répondu présent à l'événement. Faute d'un public approprié et pour des raisons économiques, en 2008, ils seront...
...absents de la Porte de Versailles.

Par nature, le Mondial de l'Automobile a toujours été un rendez-vous de passionnés et d'amoureux de coupés, de cabriolets plus que de véhicules utilitaires ou de dérivés commerciaux. Néanmoins, pour des questions de vitrine et de notoriété, certains constructeurs profitaient de l'événement parisien pour exposer sur un second stand dédié, soit une gamme utilitaire naissante, soit des nouveaux modèles. Ainsi, il y a deux ans, discrètement dans le hall 2.1, Opel présentait son nouveau Vivaro et sa Corsa Affaires, Citroën son nouveau Jumper, Mercedes son Viano et son Vito tandis que Suzuki mettait l'accent sur sa gamme de véhicules entreprises. Mais cette année, c'est la disette. Les constructeurs de VUL ont presque tous déserté les allées de la Porte de Versailles. Il faut croire que ce n'est plus leur rendez-vous. "Nous avons eu une réunion de travail avec Thierry Hess et son organisation il y a six mois maintenant, et la question a été reposée pour savoir s'il y avait un intérêt en France d'avoir un Salon utilitaire. Ou alors nous organisons un grand show comme à Hanovre et nous faisons cohabiter sur un même lieu tous les véhicules professionnels : utilitaires, camions, véhicules industriels, bus et véhicules carrossés. Et, dans ce cas, on aura de l'audience ; même si je doute que la Porte de Versailles soit vraiment adaptée pour ce genre d'événement. Mais d'imaginer au sein même du Mondial, qui est avant tout tourné vers les particuliers, une annexe utilitaire, pour moi cela n'a aucun intérêt", juge Luc Chausson, directeur Volkswagen Utilitaires. Même son de cloche pour Patrice Ramage, directeur programmes gammes monospace et utilitaires chez Peugeot : "Globalement, et malheureusement, le VUL n'attire pas les particuliers. Il y a quatre ans, nous étions dans le hall 7, mais la fréquentation était minime tandis que les halls VP étaient très fréquentés. De plus, le coût d'un Salon comme celui-ci est très élevé, et économiquement, je doute que ce soit intéressant pour les constructeurs comme pour les organisateurs. Pour le VUL, il faut aller au-devant du client en mettant en place des opérations itinérantes, par exemple. En termes d'impact, pour une marque, c'est beaucoup plus fort". Cette année, seuls ont répondu présent le carrossier-constructeur Heuliez (hall 1), le constructeur nippon Isuzu (hall 3) et le spécialiste 4x4 Dangel (hall 3). Suzuki (hall 3) et Opel (hall 5.2) devraient également exposer quelques modèles sur un petit espace adossé à leur stand principal.

Un choix économique et calendaire

Autres facteurs explicatifs, le calendrier très chargé en cette période de l'année implique des choix. Le Mondial parisien commence le jour où se termine le Salon d'Hanovre, qui reste incontestablement le plus grand événement mondial dédié aux véhicules professionnels et utilitaires. Les constructeurs absents il y a deux ans avaient d'ailleurs déjà évoqué ce "problème" de calendrier pour justifier leur absence du Mondial. Cela se confirme donc cette année et, logiquement, ils ont préféré mettre le paquet à Hanovre. Par ailleurs, du 4 au 12 octobre, se déroulera au Bourget, le 43e Salon des véhicules de loisir. Une deuxième occasion pour les constructeurs de présenter une autre facette de leur utilitaire en version combi pour les marchés des transports de personnes et du loisir.

Présent il y a deux ans au Mondial, Citroën n'aura pas l'occasion cette année d'étrenner son nouveau titre, le deuxième consécutif, de "Van Of the Year 2009" décerné au Nemo. "Sur les VUL, nous avons considéré que nous n'avions pas besoin d'être présents cette année à Paris, explique Gilles Michel, directeur général de Citroën. En France, notre position sur ce marché est suffisamment solide. Mais comme tout le monde, nous nous ajustons au marché, en gérant nos coûts ce qui nous oblige à faire des choix. Celui-ci est difficile, mais il est moins cruel. Je ne crois pas que ce soit interprété par nos clients utilitaires comme un désengagement". L'absence de nouveautés majeures en cette fin d'année sur le marché des utilitaires explique également cette désaffection. Sans oublier que le hall 2.1, il y a deux ans, n'avait pas laissé des souvenirs impérissables aux quelques constructeurs présents.

Photo : Il y a deux ans, la marque aux chevrons n'avait pas lésiné sur les moyens pour mettre en avant son nouveau Jumper.

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