Louis-Carl Vignon, Ford France : "Une stratégie commerciale sérieuse pour préserver nos valeurs résiduelles"
Le Journal de l'Automobile : Quelles sont vos ambitions avec ce Puma Gen-E, 100 % électrique ?
Louis-Carl Vignon : Elles sont importantes, car le Puma est notre best-seller en France. Le Puma Gen-E vient parfaitement compléter notre gamme de cinq VP électriques qui compte donc les Mach-E, Explorer, Capri et E-Tourneo Courier. Nous couvrons ainsi une large partie du marché électrique. Le Puma Gen-E sera, avec le E-Tourneo Courier, notre point d'entrée dans notre univers électrique avec un tarif de 33 990 euros, hors bonus. Avec ce Puma, nous proposons un véhicule accessible sur un segment important en France, qui correspond aux usages quotidiens des clients. Pour cela, le Puma Gen-E propose une autonomie pouvant atteindre 376 km en cycle mixte et même 523 km en cycle urbain. Puis il conserve son style, qui plaît, et son gabarit.
J.A. : Il fait même mieux que le thermique sur certains aspects ?
L.-C. V. : Oui, notamment au niveau du coffre avec plus de 500 litres grâce à la gigabox de 145 litres. Il y a aussi un frunk de 43 litres à l'avant pour ranger les câbles. Autant d'atouts pour un usage quotidien et familial.
J.A. : Les modèles électriques représentent 5,7 % de vos ventes VP à fin octobre 2024. Quelle part visez-vous en 2025 ?
L.-C. V. : Avec la sévérisation des normes CAFE en Europe, où la moyenne globale des émissions doit passer de 115 à 95 g/km, nous devrons vendre, comme d'autres constructeurs, 25 % de modèles électriques. Notre ambition en France est d'atteindre au moins ces 25 % de véhicules électriques.
J.A. : Voyez-vous cette électrification de vos produits comme une montée en gamme ?
L.-C. V. : En sortant des segments A et B traditionnels, après l'arrêt des Ka et Fiesta, nous avons, de fait, effectué une sorte de montée en gamme avec des prix plus élevés, puisque nous débutons aujourd'hui sur le B-SUV avec le Puma. Cette translation vers des segments plus élevés n'est donc pas du seul fait de l'électrique. Mais Ford reste un constructeur généraliste qui veut toujours œuvrer à l'accessibilité et à la mobilité. Nous y arrivons notamment avec nos offres de financements. Par exemple, un Puma thermique aujourd'hui est proposé à partir de 159 euros par mois, un loyer proche de celui d'une Fiesta il y a encore peu de temps.
J.A. : Cela ne fait-il pas naître un risque sur les valeurs résiduelles ?
L.-C. V. : Nous nous attachons à avoir une stratégie commerciale sérieuse et rigoureuse pour justement préserver nos valeurs résiduelles. Ce travail nous permet de proposer des loyers accessibles pour rester dans le marché. Un parti-pris qui, je crois, est la clé de la réussite. Il faut y ajouter notre plan produits avec des modèles forts et l'électrification de certaines de nos icônes, comme la Mustang, l'Explorer, le Capri et maintenant, le Puma.
J.A. : Ces nouveaux modèles électriques vous permettent-ils de faire plus de conquête ?
L.-C. V. : Logiquement, chaque nouveau modèle, électrique comme thermique, nous permet de faire de la conquête. Avec le Mach-E, nous avions atteint un taux de 80 % ! Avec le Puma thermique, en 2020, c'était 60 %. Aujourd'hui, avec notre offre de nouveaux modèles électriques, nous nous attendons à un niveau de conquête élevé. Aussi bien sur le marché des particuliers que celui des professionnels. Nous pouvons maintenant proposer une large palette de produits, répondre à de nombreux besoins et à des prix correspondant à différents budgets.
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