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François Larher, Audi France : "La fin du bonus pour les entreprises doit faire naître des opportunités"

Publié le 7 mars 2024

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Pour le directeur des ventes BtoB d'Audi France, la fin du bonus écologique ne rime pas forcément avec l'écroulement du marché. François Larher estime jouer à nouveau à armes égales avec la concurrence. Une opportunité bienvenue, tandis que la gamme entame son renouvellement.
Audi François Larher flottes occasions
François Larher, directeur des ventes BtoB et VO d'Audi France. ©Mélanie Robin

Le Journal des Flottes : Quelle est la tendance commerciale pour Audi sur le canal des entreprises ?

François Larher : En 2023, nous avons terminé avec environ 21 500 immatriculations auprès des flottes d'entreprises, augmentant le volume de 40 %. Cette année, Audi France a l'ambition d'atteindre 24 000 unités. Après deux mois, nous affichons une croissance de 12 % sur ce canal. Cela découle de la progression de 8 % chez les TPE/PME et de 24 % chez les grands comptes.

 

JDF : Il s'agit d'immatriculations, mais qu'en est-il des commandes ?

F.L. :  Elles sont en berne sur les deux premiers mois. Nous reculons de 2 %, quand bien même les clients TPE/PME ont accéléré de 7 % sur un an. Ce qui prouve que la contre-performance est liée au comportement des grands comptes qui souhaitaient des clarifications sur les conditions.

 

JDF : Passée l'émotion suscitée par les annonces gouvernementales, quelle analyse faites-vous des nouvelles dispositions en matière d'aides à l'achat ?

F.L. : La fin des aides doit faire naître des opportunités. Nous n'étions pas toujours éligibles au dispositif. Chez Audi, nous y voyons donc une forme de rééquilibrage des forces. Dès lors, notre Q4, dont les cadences de production vont en s'améliorant, a une carte à jouer. L'année commerciale du BtoB démarre en ce mois de mars 2024 et nous pensons que nous aurons très vite de bons résultats.

 

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JDF : Comment gagner en attractivité sur ce marché concurrentiel ?

F.L. : Il y a deux leviers, le produit et le service. Nous les actionnerons. En mars 2023, nous opérerons une transformation du nom. Audi Fleet Solutions va devenir Audi Business. Cette décision a été prise en consultation avec nos clients. Le message sera passé par une vaste campagne de communication. Dans le fond, le label ne change pas et la promesse perdure. À titre d'exemple, le réseau sera toujours plus présent sur le terrain de la recharge des voitures. Au siège, nous miserons sur nos conseillers fiscaux pour accompagner les entreprises dans leurs acquisitions.

 

JDF : Aucune innovation à annoncer alors ?

F.L. : Il n'y a rien de concret pour le moment. Les réflexions portent sur l'intégration des enjeux de recharge dans le financement. Il nous faut encore du temps pour maîtriser le sujet.

 

La gamme Business va être refondue

 

JDF : Et qu'en est-il du levier des produits ?

F.L. : Audi entre dans un temps fort. Le mois de mars 2024 marque le lancement de l'A3 restylée. Faut-il rappeler qu'il s'agit d'une de nos meilleures ventes. Elle débarque en thermique et sera renforcée d'une alternative PHEV au second semestre. Ses 120 km d'autonomie constitueront un argument solide. Ensuite, le catalogue verra arriver une nouveauté tous les mois. Il y aura l'A6 e-Tron en fin d'année 2024, puis l'e-Tron GT, l'A4/A5, le Q3 et le Q5, en 2025.

 

JDF : Voilà pour le catalogue, mais est-ce suffisant ?

F.L. : Nous irons plus loin, c'est vrai. La gamme Business va être refondue. Nous voyons bien que la finition S-Line est la plus vendue dans les concessions. Il faut s'inspirer davantage de son contenu pour rehausser la prestation sur la gamme Business. Ainsi, les voitures vendues aux entreprises seront plus confortables et plus pratiques. Ce qui en fera, par la suite, des voitures d'occasion plus séduisantes.

 

JDF : Parlons des voitures d'occasion. La location de VO en BtoB s'invite de plus en plus dans les modèles économiques. Quelles sont vos convictions ?

F.L. : Nous avons plusieurs défis pour améliorer la performance de notre activité VO. Dans cette optique, nous avons lancé, au début du mois de février 2024, une offre de location longue durée. Elle vient en complément de la solution de crédit-bail. Les entreprises cherchant à réduire leur coût de détention, l'exploitation du parc occasion est une réponse crédible.

 

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JDF : Quelles sont les conditions ?

F.L. : Pour le moment, nous réservons la LLD VO aux moteurs électriques et hybrides rechargeables.

 

JDF : La location courte durée est aussi un canal à considérer…

F.L. : La LCD cumule environ 10 % de nos immatriculations VN, chaque année. Les rythmes d'immatriculations sont faibles depuis quelques semaines, mais le deuxième trimestre promet d'être plus dynamique. Il est évident que la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris boostera l'activité. Nous pensons d'ailleurs réaliser 60 à 70 % de notre bilan annuel avant la période estivale.

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