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Citroën C5X : mélange des genres

Publié le 9 mars 2022

Par Damien Chalon
7 min de lecture
La nouvelle offre de Citroën sur le segment D ne correspond à rien de connu. Ce croisement entre une berline, un break et un SUV, développé avant tout pour la clientèle chinoise, produit un mélange déroutant mais avec de vraies qualités de conduite.
La C5X dans sa version hybride rechargeable 225 ë-EAT8 devrait représenter 2/3 des ventes en France.

Comme dirait Pierre Mortez à propos de Thérèse dans "Le Père Noël est une ordure", "elle n'est pas moche, elle n'a pas un physique facile, c'est différent". Cette citation s’applique très bien à la Citroën C5X qui ne ressemble à rien de connu sur la planète automobile.

 

Cela fait presque un an que les premiers clichés ont été diffusés. Déjà à l’époque, son design peu conventionnel interpellait. Le premier contact physique n’a pas permis de dissiper ce drôle de sentiment. Toujours aussi difficile de cerner l’auto. Un peu à l’image d’une BMW Série 5 GT, il y a quelques années, à la morphologie elle aussi particulière.

 

Croisement entre une berline, un break et un SUV

 

Sous certains angles, notamment vue de face ou de dos, la C5X a de l’allure. Mais vu de profil, ce croisement entre une berline, un break et un SUV se veut plus clivant. Il faut dire que ce mélange se traduit par des caractéristiques peu communes, avec une longueur de 4,80 m, un empattement de 2,78 m – la C5X repose sur la plateforme EMP2 à empattement long –, une ceinture de caisse haute, une garde au sol élevée (194 mm), des passages de roues marqués ou encore des roues de 19 pouces. Citroën mise notamment sur le fait que la clientèle se détournera un jour, peut être, des SUV pour revenir aux berlines ou se laisser séduire en l'occurrence par des croisements génétiques.

 

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Nous en perdons donc un peu notre latin, nous qui sommes habitués à mettre les véhicules dans des cases bien définies. Cette nouvelle offre de Citroën sur le segment D, abandonné depuis 2017 et l’arrêt de la C5, vient il est vrai d’une contrée lointaine, la Chine. Le véhicule est produit localement, dans l’usine de Chengdu, pour répondre avant tout à des besoins locaux.

 

 

Déjà 12 000 unités en Chine

 

Commercialisée là-bas depuis plusieurs mois, la C5X a déjà été écoulée à 12 000 exemplaires. Signe qu’elle plaît à la clientèle qui apprécie les véhicules offrant, entre autres, une grande habitabilité aux places arrière. Et dans ce domaine, ils sont servis avec la nouvelle Citroën.

 

L’espace à bord est l’une des qualités premières de la C5X, tant en Chine qu’en Europe où elle arrive enfin. Outre l’espace aux jambes, elle dispose aussi d’un volume de coffre conséquent de 485 ou 545 litres selon les motorisations, comme nous le verrons par la suite. A première vue, ces caractéristiques correspondent bien aux critères des taxis et autres VTC.

 

Citroën ne peut évidemment pas adapter le design de l’auto aux goûts européens. Il est en revanche question de paramétrages spécifiques, tant au niveau de la direction, de la suspension que de la motorisation. Ce que nous avons pu apprécier au cours de notre essai.

 

Confort de haut niveau

 

De toute évidence, la C5X s’apprécie aussi bien aux places arrière que derrière le volant. Le fameux effet "tapis volant" cher à la marque est le premier élément ressenti une fois en mouvement. La suspension Active Citroën Advanced Comfort de la version hybride, dont les capteurs et calculateurs sont censés déterminer en permanence le bon paramétrage, fonctionne à merveille. Ce qui se traduit d’ailleurs dans certains cas par un très léger tangage, clin d’œil à une génération d’enfants traumatisée par la DS. Un soupçon de sous-virage est aussi à noter en poussant l'allure.

 

 

Ce confort de suspension se double d’un confort acoustique appréciable. Deux qualités que les clients sont finalement en droit d’attendre d’une bonne routière. Ce qu’elle est. Les puristes diront toutefois qu’il lui manque pour cela un élément capital, un moteur diesel.

 

On ne peut leur donner totalement tort même si les mécaniques proposées sont méritantes. Le bloc essence PureTech 130 EAT8 est la proposition la plus rationnelle. Le trois cylindres a d’ailleurs fait ses preuves sur bien d’autres modèles du groupe comme le Peugeot 3008 ou le Citroën C5 Aircross. Il émarge à des niveaux de CO2 très corrects (135 à 137 g/km) au regard du gabarit et du poids de l’auto, 1 418 kg dans le cas présent. Il se montre également volontaire dans ses accélérations et ses reprises.

 

2/3 des ventes en PHEV

 

En guise de haut de gamme, Citroën propose au choix le PureTech 180 EAT8 ou la version hybride rechargeable 225 ë-EAT8. Cette dernière devrait représenter, selon le PDG de Citroën Vincent Cobée, au moins deux tiers des ventes en France. Au global, Citroën vise avec cette C5X la troisième place du segment D, aujourd'hui dominé par la Tesla Model3 et la Peugeot 508. Les pros seront certainement en première ligne, pour des raisons évidentes de fiscalité. Les rejets de CO2 sont de 30 g/km et l’autonomie en tout électrique s’élève à 55 km grâce à une batterie de 12,4 kWh de capacité. Cette hybridation entraîne en revanche une perte de volume de coffre (60 litres) et une prise de poids, lequel grimpe à 1 722 kg. Sans oublier un réservoir qui passe de 53 à 40 litres.

 

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La C5X, c’est aussi une vie à bord bien agréable. Certes le noir domine, sans doute trop, mais la qualité est au rendez-vous. L’écran tactile de 12 pouces est simple d’utilisation, très intuitif façon smartphone. La qualité de la dalle et la rapidité d’exécution sont également deux éléments à souligner. Citroën propose en complément 4 prises USB, mais seulement de type C, pas le plus courant, ainsi que la recharge de smartphone par induction.

 

En concession à partir du 11 mars 2022

 

Mention spéciale enfin au Extended Head Up Display, l’affichage tête haute nouvelle génération qui diffuse les principales informations au conducteur, mais aussi la navigation. Le rendu est particulièrement intéressant, Citroën assurant que la surface de diffusion est celle d’un écran de 21 pouces situé à 4 mètres de soi. Il est finalement plus utile que le combiné d’instruments qui est réduit à la portion congrue. On regrette enfin que les passagers arrière, certes bien installés, n’aient pas plus d’équipements dédiés, comme par exemple des sièges chauffants.

 

 

Toujours est-il que la C5X est considérée par Citroën comme son nouveau vaisseau amiral. Cela ne l’assure en revanche nullement d’un succès commercial. En dépit de tarifs plutôt bien placés (de 32 900 à 49 550 euros), elle pourrait pâtir de sa morphologie unique, de son label "Made in China" et de l’absence de moteur diesel. A l’inverse, son confort, son habitabilité et son contenu technologique sont des atouts à considérer. Le plus simple est de se rendre en concession et de l’essayer, la C5X arrivant dans le réseau à compter du 11 mars 2022. 

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