Cadillac croit en 2009
Après quelques tergiversations quant au nombre de mailles qui doivent composer le réseau français de Cadillac, le constructeur semble se montrer moins gourmand que par le passé. "Si nous pouvons atteindre les 20 distributeurs à l'horizon 2010 - 2011, ça m'ira très bien", confie Eric Sentuc, directeur général de Cadillac France. "Notre stratégie est de ne pas nous éparpiller dans un développement trop important", explique-t-il en effet. Après avoir démarré l'année avec 12 points de vente, la marque s'apprête donc à terminer 2008 avec un réseau de 17 distributeurs. Un développement dans lequel Paul Chédid, l'importateur officiel de Hummer en France, est loin d'être étranger. Le 1er octobre dernier, ce dernier inaugurait ainsi un showroom Cadillac Corvette Hummer dans le 15e arrondissement de Paris et faisait ses premiers pas dans le réseau Cadillac. Cet investissement de 400 000 euros n'est en réalité pas le dernier que l'opérateur entend consentir pour la marque. Outre le panneau pris sur son site de Ballainvilliers, dans l'Essonne (91), Paul Chédid va en effet accompagner la progression du constructeur puisqu'il va être associé à d'autres projets en cours. A Lyon, d'abord, où Cadillac possède déjà un opérateur au sud de la ville, en la personne de Christian Martial, une nouvelle concession Cadillac Corvette Hummer Lamborghini ouvrira ses portes. Elle sera détenue, là encore, par Paul Chédid. "On devrait ouvrir avant la fin de l'année", confie l'intéressé. Par ailleurs, les deux parties travaillent actuellement sur la représentation de la marque à Marseille, l'une des priorités de développement. "Depuis que je m'occupe d'Hummer, GM voulait me faire signer. Je n'ai pas pu refuser leur dernière proposition, confie Paul Chédid. Je suis convaincu que c'est une marque qui va performer dans un futur proche", poursuit-il encore. De son côté, il entend écouler 50 Corvette et 70 Cadillac dès 2009.
"Un petit pêché d'optimisme"
Outre ces "co-développements", la marque a clairement identifié ses zones prioritaires. Marseille et Lyon donc, mais aussi Nantes et l'adjonction d'un point de vente dans la 1re ou 2e couronne du Nord-Ouest parisien à un opérateur existant. Paul Chédid ? Peut-être. "Mais il y aura également du turnover", prévient Eric Sentuc. "Nous sommes en modes volontaristes. Nous ne prendrons pas les 1ers distributeurs qui viennent", insiste-t-il. Pourtant, même avec des marges relativement attractives, beaucoup ont été échaudés ces dernières années. "Je crois que les distributeurs ont eu un petit pêché d'optimisme à notre arrivée avec le groupe Kroymans en France. L'équation était peut-être un peu trop compliquée et les ambitions grandes au regard des investissements consentis. Aujourd'hui, nous sommes plus pragmatiques", explique Eric Sentuc. "Nous faisons des propositions saines. Nous nous assurons que le potentiel de vente soit en adéquation avec les investissements du distributeur". Cadillac France entend surtout changer sa manière de communiquer vers le grand public. La politique nationale n'ayant pas jusque-là porté ses fruits, la structure hexagonale s'apprête en effet à recentrer son marketing sur un plan régional. "Nous allons être plus proches du terrain et adapter nos communications aux spécificités locales", reconnaît Eric Sentuc. Une stratégie qui n'aurait évidemment pas lieu d'être sans un plan produits que le réseau semble approuver.
Doubler les ventes en 2009
"Aujourd'hui, nous couvrons 15 % du marché français. L'an prochain, grâce à diverses nouveautés, nous en couvrirons 20 %", dévoile Eric Sentuc. Ces produits ont d'ailleurs été dévoilés lors du Mondial de l'Automobile. Le plus attendu : la version Sport Wagon de la CTS, associé au nouveau V6 injection directe Diesel de 250 ch. Jusqu'ici, seule la "petite BLS" proposait une alternative gazole dans la gamme. Le succès de cette dernière aura été mitigé. On comprend d'autant mieux les espoirs que le constructeur place en l'arrivée de ce nouveau moteur. "La gamme va être plus cohérente", annonce le constructeur. Exemple ? L'Escalade Hybride. En 2007, c'est précisément le grand 4x4 du constructeur qui, muni de seules motorisations essence, avait été le véhicule le plus vendu de la gamme. N'étant même distancé que de 4 unités par la CTS, à fin août de cette année. C'est dire l'attente que suscite cette version hybride. L'un des premiers à dégainer l'hybridation sur ce segment. Ainsi, avec de telles arrivées et malgré un décalage persistant entre la familiarité et la notoriété de la marque auprès de la clientèle hexagonale, Cadillac France se veut résolument positif. "Nous avons une clientèle de personnes indépendantes, de professions libérales, d'entrepreneurs… Ce sont des gens qui planifient, qui budgètent. Or cette année, il y a eu trop d'incertitudes. La situation va se clarifier. Cela nous aidera l'an prochain", assure Eric Sentuc. Le directeur général qui conclut d'ailleurs son propos avec franc optimisme : "L'an prochain, je serai déçu si nous ne parvenons pas à doubler nos volumes". Notons que, en France, Cadillac va terminer 2008 avec une chute de ses ventes de - 40%.
Photo : Inauguré le 1er octobre dernier, le showroom du 15e arrondissement de Paris appartenant au groupe Chédid est la première pierre d'un partenariat en devenir entre Cadillac France et Paul Chédid.
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