Alfa Romeo veut quadrupler ses ventes
Avec le Tonale, dévoilé le 8 mars 2022, Alfa Romeo va ouvrir un nouveau chapitre de sa riche histoire. La production de ce nouveau modèle tant attendu, le premier depuis le lancement du Stelvio en 2017, démarrera en mai 2022 dans l'usine historique de Pomigliano d'Arco, près de Naples, qui fabrique également la Fiat Panda jusqu'en 2026.
L'aura de la célèbre marque au blason de la famille Visconti, créée en 1910 à Milan, est intacte et continue à faire rêver les passionnés de l'automobile dans le monde entier, mais les ventes ne décollaient pas, bien au contraire. Sur un plan mondial, seuls 55 000 véhicules Alfa Romeo, dont 36 443 en Europe, ont été écoulés en 2021, en baisse de 12,7 %, loin des 400 000 prévus en 2014 à l'horizon 2018 par l'ancien patron de Fiat Chrysler Sergio Marchionne.
Sur huit modèles annoncés à l'époque, seuls deux ont été lancés, la berline sportive Giulia et le SUV Stelvio, avec un certain succès. Ces deux modèles constituent l'ensemble de la gamme du constructeur depuis que la petite Giulietta a tiré sa révérence fin 2020. Mais l'arrivée du Français Jean-Philippe Imparato, qui a troqué le volant de Peugeot pour celui d'Alfa il y a un peu plus d'un an, a permis de donner un coup d'accélérateur.
Un nouveau modèle par an, montée en gamme, saut de qualité et technologie de pointe, passage au tout électrique en 2027... Voilà les ingrédients de son plan de bataille jusqu'à 2030 élaboré conjointement avec Carlos Tavares, directeur général de Stellantis. Ce dernier s'est toujours dit attaché à cette marque légendaire, car sa première voiture a été une Alfasud Sprint, une petite sportive issue de l'usine de la marque à Pomigliano d'Arco.
"Réduire drastiquement les coûts de la distribution"
Alfa Romeo compte multiplier ses ventes par quatre d'ici cinq ans pour s'élever à environ "200 000 voitures par an", contre 55 000 en 2021 et 63 000 en 2020, renouant ainsi avec des niveaux atteints il y a vingt ans, a déclaré Jean-Philippe Imparato mardi 29 mars à l'AFP, à l'issue d'une visite de l'usine.
Après avoir cumulé des pertes, la marque est "devenue à nouveau rentable à la fin de l'année 2021 et ne perdra plus jamais d'argent", a promis son nouveau patron, qui compte "réduire drastiquement les coûts de la distribution".
Alfa Romeo misera de plus en plus sur le haut de gamme, qui pourrait "à terme constituer les deux tiers des ventes, contre un tiers actuellement", a précisé le dirigeant. Dans cette optique, un grand SUV électrique de luxe pourrait voir le jour d'ici cinq ans, une offre destinée à l'Europe, aux États-Unis, mais aussi à la Chine, très friande de véhicules haut de gamme.
Quant à la production du Tonale, qui sera commercialisé à partir de juin, elle pourrait à terme atteindre 40 000, voire 70 000 unités par an, selon Jean-Philippe Imparato.
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Ce SUV premium au design très italien, aussi proposé en hybride rechargeable, vient concurrencer l'Audi Q3, les BMW X1 et X2, le Mercedes GLA ou encore le Volvo XC40. Et c'est sur le terrain de la qualité qu'il compte les défier, assure le patron d'Alfa Romeo, décidé à rattraper le retard en la matière.
"La relance d'Alfa Romeo prendra du temps, c'est un grand défi de concurrencer les marques allemandes", a commenté à l'AFP Felipe Munoz, analyste du cabinet Jato Dynamics. Mais "le lancement du Tonale est un grand pas en avant, c'est un produit compétitif dans un segment en pleine croissance", a-t-il fait valoir. Les SUV ont constitué l'an dernier 46 % des ventes en Europe, un record. (avec AFP)
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