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L’autopartage s'invite dans le quartier de La Défense

Publié le 25 novembre 2025

Par Jean-Baptiste Kapela
5 min de lecture
La filiale du Crédit Agricole Personal Finance & Mobility lance, en partenariat avec PullCOO, un service d’autopartage pour les salariés des entreprises de La Défense. Agilauto Partage et la start-up espèrent atteindre 2 000 utilisateurs d'ici un an.
Agilauto Partage Pro PullCOO autopartage La Défense
Agilauto Partage Pro et PullCOO lancent le premier service d'autopartage interentreprise à La Défense. ©JA

Implanté dans plusieurs zones rurales, Agilauto Partage étend désormais son service d’autopartage à La Défense. Sous sa marque Pro – l’offre destinée aux entreprises –, la filiale du Crédit Agricole Personal Finance & Mobility et Crédit Agricole Leasing & Factoring s’est associée à PullCOO, une start-up réunissant cinq entrepreneurs spécialisés dans la mobilité professionnelle. Ensemble, ils déploient une flotte de véhicules électriques mutualisés au cœur du premier quartier d’affaires européen, où sont installées 2 800 sociétés.

 

Le projet bénéficie d’un financement d’un million d’euros sur trois ans. Les entreprises de La Défense étant souvent réparties sur plusieurs sites, leurs collaborateurs doivent parfois se rendre dans des zones mal desservies. "Certaines destinations restent très compliquées d’accès malgré la bonne connexion du quartier à Paris et à une partie de l’Île-de-France. Se rendre sur un site externe peut vite devenir un casse-tête", souligne Jérôme Ravet, financeur de PullCOO. L’initiative vise également à réduire les coûts liés aux parcs automobiles. Selon Agilauto Partage Pro, un véhicule partagé pourrait remplacer trois voitures de fonction.

 

 

"En théorie, la mise en place d’un service d’autopartage permet de diminuer sa flotte d’environ 30 %. Aujourd’hui, la voiture est l’un des actifs les moins rentabilisés : elle reste immobile 90 % du temps. Avec un même véhicule, on peut augmenter l’usage d’environ 20 %, explique Olivier Rossinelli, directeur général d’Agilauto Partage. Un véhicule de fonction coûte entre 400 et 500 euros par mois. En autopartage, le TCO tombe à 150-200 euros par mois, ce qui devient significatif dans un contexte de hausse des charges."

 

Une flotte 100 % électrique

 

Le parc mis à disposition des entreprises et de leurs salariés se compose de quatre e-DS3 et de deux quadricycles Weez du constructeur français Eon Motors, offrant 150 km d’autonomie en cycle WLTP et une vitesse maximale de 90 km/h. Une offre qui tend à s’élargir puisque Agilauto Partage Pro et PullCOO prévoient d’atteindre 15 véhicules partagés au 1er janvier 2026.

 

Une diversité de quadricycles sera d'ailleurs proposée "pour convaincre et illustrer le potentiel de l’allègement des véhicules", indique Olivier Rossinelli. Les modèles Swiss d’Eon Motors, Kilow, Silence S04 et Mobilize Duo viendront compléter la flotte. Tous sont disponibles à toute heure dans le parking Q-Park Centre Grande Arche.

 

Chaque modèle dispose de son câble de recharge. Les véhicules sont équipés d’un boîtier d’autopartage et une plateforme de gestion est à disposition des responsables de flotte. Les voitures et quadricycles sont exploités pendant 36 mois avant d’être éventuellement prolongés ou reconditionnés selon leur kilométrage et les offres constructeurs. "Le Crédit Agricole a un credo : fournir des véhicules fabriqués en France par des marques françaises", rappelle Olivier Rossinelli.

 

Un service accessible 24h/24 pour les déplacements pros et personnels

 

Pour utiliser le service, il faut faire partie d’une entreprise ayant souscrit à l’offre. Le salarié peut ensuite réserver un véhicule pour la durée souhaitée – de quelques minutes à un mois – et pour la distance qu’il choisit. Il peut également utiliser les voitures pour ses déplacements privés. L’application permet de distinguer les usages professionnels et personnels. Dans ce dernier cas, le collaborateur peut régler l’utilisation par carte bancaire.

 

Concernant les trajets professionnels, ces derniers sont directement facturés à l’entreprise. Côté tarifs, les partenaires ont voulu rester proches des prix des transports en commun : 0,99 euro l’heure pour les nanocars et 3,99 euros pour les DS3 électriques. Au-delà d'une heure, il faut compter 5 euros/h pour les quadricycles et 9 euros/h pour les voitures.

 

 

L'abonnement disponible pour les entreprises inclut une analyse des besoins en mobilité, un accompagnement au changement et des actions de communication. Les salariés peu habitués à la conduite électrique pourront également être accompagnés lors de leur première réservation.

 

Objectif : 2 000 utilisateurs d’ici un an

 

Les deux partenaires expliquent qu’un véhicule nécessite environ 16 abonnés actifs, d’après les retours d’expérience des opérations rurales d’Agilauto Partage. Par ailleurs, pour être rentable, un véhicule doit atteindre un taux d’usage de 70 %, soit environ 20 jours par mois. "L’idée est d’avoir entre 16 et 100 abonnés actifs par véhicule, selon la saisonnalité", précise Olivier Rossinelli. À horizon d’un an, Agilauto Partage et PullCOO visent une dizaine d’entreprises clientes et 2 000 utilisateurs.

 

Précisons que le service est porté par Agilauto Partage Pro. "Notre positionnement en BtoC est exclusivement rural. Nous n’opérerons jamais en zone urbaine dans ce cadre. Pour cela, nous avons Drivalia", rappelle Olivier Rossinelli. L’offre dédiée aux professionnels cible les grands groupes et les collectivités.

 

 

Le dispositif d’autopartage rural d’Agilauto Partage compte aujourd’hui près de 1 000 utilisateurs pour trois opérations. L’objectif est d’atteindre l’équilibre financier sous deux ans. Dans ces territoires peu desservis, ces véhicules viennent parfois se substituer aux transports publics.

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