Covoiturage : Citygo s'enrichit de l'assurance grâce à Flitter
"Faire des économies sur le montant de l'assurance s'est avéré être une priorité pour nos membres. Nous avons fait le nécessaire". Par ces mots, Franck Cazenave résume l'intérêt de l'une de ses premières concrétisations en qualité de directeur du développement de Citygo. Depuis la fin du mois de janvier 2024, la plateforme de covoiturage a lancé une offre d'assurance dans le cadre d'un partenariat avec Flitter, étoile montante française de l'assurtech.
Depuis l'application Citygo, les conducteurs peuvent accéder au parcours de souscription de Flitter, spécialiste de l'assurance au kilomètre. Une interface qui, en une quinzaine d'étapes, amène à l'édition d'un devis. "Sans avoir encore déclenché de communication auprès de notre base, nous avons reçu plus de 500 demandes en trois jours. Quelques membres sont même devenus clients de Flitter", rapporte Franck Cazenave.
Fidéliser pour croître
Sur le papier, la relation est crédible. Citygo et Flitter ont une clientèle assez similaire. Étude à l'appui, il apparaît que les conducteurs inscrits sur la plateforme de covoiturage ne sont pas fondamentalement des gros rouleurs. 69 % d'entre eux disent parcourir moins de 20 000 km par an. Chez le courtier en assurance, le kilométrage moyen déclaré avoisine 9 000 km. Les lieux de domiciliation aussi se ressemblent. Tandis que le service de covoiturage a émergé en banlieue parisienne, l'immense majorité des 40 000 assurés de Flitter vit en zone périurbaine. D'ailleurs, à peine 2 % ont une adresse de résidence dans le centre de Paris.
La direction de Citygo ne se prononce pas sur l'objectif volumétrique. La plateforme de mobilité touchera néanmoins une commission en qualité d'apporteur d'affaires. "Notre ambition est différente. Nous nous employons à fidéliser les conducteurs en leur apportant des services de qualité qui coûtent moins cher, est-il expliqué par le département marketing. Nous sommes convaincus que nous devons nous concentrer sur les conducteurs pour que le service de covoiturage se développe".
Lors de la dernière levée de fonds de 3,5 millions d'euros en novembre 2023, Jérémy Steinberg, le fondateur de Flitter, a pris l'engagement de doubler son portefeuille. Il veut compter 60 000 clients à fin 2024. Étant donné qu'il y a un rapport d'un à dix entre sa base installée et la communauté de Citygo, le courtier en assurance peut donc espérer tirer grand profit de ce partenariat. Cette même logique avait prévalu lors des accords passés avec Autohero pour assurer les acheteurs de voitures d'occasion ou avec Permis Libre pour capter les nouveaux conducteurs.
Citygo prospecte à l'après-vente
Dans tous les cas, il s'agit de sociétés nées dans l'environnement de l'économie numérique. Cela facilite les passerelles et les interactions entre les systèmes d'informations. "Flitter cherche à se développer en s'appuyant sur des partenaires, acteurs de la mobilité, qui peuvent distribuer nos offres. Nous apprécions donc l'initiative de Citygo qui a pris contact dans cette optique", a commenté Jérémy Steinberg durant la conférence de présentation.
Pour sa part, Citygo ne s'arrêtera pas là. Franck Cazenave promet d'autres annonces dans les mois à venir. Après avoir trouvé une solution pour l'assurance auprès d'un partenaire qui peut réduire de moitié le montant de la prime annuelle, il se concentre sur l'entretien automobile. La plateforme de covoiturage doit prochainement signer le même type de contrat avec une enseigne spécialisée. "À terme, il faudra aussi avoir une solution de carnet d'entretien dématérialisé en complément", glisse le directeur du développement.
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D'autres enjeux vont concerner les équipes de la plateforme de covoiturage. En dix ans, elle s'est taillée une place dans le paysage de l'Île-de-France. Citygo doit maintenant attirer des conducteurs d'autres grandes villes. Lyon et Lille font figure de zones prioritaires. Elles présentent des caractéristiques assez proches pour pouvoir mettre au point une base algorithmique mutualisable. "La technologie est clé dans ce métier de mise en relation", atteste-t-on dans l'entreprise.
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