35 % des Français renoncent à leur voiture faute de budget

Longtemps symbole de liberté, la voiture semble devenir une source de stress pour une grande partie des Français. En tout cas, c’est ce qui ressort d’une enquête menée par le think tank Forum Vies Mobiles et le Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) auprès de 1 709 détenteurs du permis de conduire français. Premier résultat de l’étude : seulement 18 % des personnes interrogées affirment ne jamais renoncer à l’usage de leur véhicule.
Concernant la majeure partie restante, 44 % renoncent toujours ou presque (23 %), voire souvent (21 %), à conduire dans certaines conditions. Ce qui correspond, selon le think tank, à près de 20 millions de Français. Les 38 % restants déclarent y renoncer au moins une fois par mois.
"À la suite de cette enquête, la voiture ne peut plus être considérée comme synonyme de liberté. Il est urgent de repenser notre système de mobilité dans son ensemble et de développer des alternatives accessibles à tous, sur tous les territoires", assure Sylvie Landriève, directrice du Forum Vies Mobiles.
©Forum Vies Mobiles-Crédoc
Un environnement trop complexe
Pour la grande majorité des Français interrogés, l'écosystème de conduite peut se transformer en frein. Pour près d’un automobiliste sur deux qui renonce à utiliser son véhicule, les "aléas climatiques" et "l’environnement complexe" sont les principaux motifs de renoncement. Concernant ce dernier facteur, 10 % redoutent le trafic urbain et 11 % ont peur de ne pas pouvoir se garer.
L’étude met le doigt sur un constat similaire au sujet de la conduite en zone rurale et montagneuse, où les automobilistes peuvent faire face à des routes étroites avec un manque de visibilité. D’autre part, pour près de 43 % des questionnés, conduire de nuit est un facteur de renonciation. Il s’agit de "la situation la plus handicapante dans la mesure où la gêne peut être quotidienne et que la nuit peut représenter une partie importante de la journée en hiver", estime le Forum Vie Mobile. 7 % du panel, ce qui correspond à trois millions de Français, ne conduisent jamais en condition nocturne.
©Forum Vies Mobiles-Crédoc
Des facteurs "matériels"
Quant à l’aspect économique, que ce soient les dépenses dans les péages et à la pompe, il figure à la première place des "renoncements matériels". Ainsi, 35 % évitent d'utiliser leur véhicule et 13 % déclarent ne pas conduire pour cette raison au moins une fois par mois et 22 % une fois par an. L’immobilité à cause d’une panne de voiture touche le quart des questionnés.
L’administratif peut aussi être un vecteur de renonciation. 15 % ont par exemple refusé de prendre le volant à cause d’un contrôle technique non à jour au cours de l’année, 10 % à cause d’un défaut d’assurance et 9 % pour une suspension ou une expiration de permis.
Des inégalités liées à l'âge et au sexe
L’enquête révèle aussi des inégalités de sexe dans l’appréhension de la voiture. Ainsi, 21 % assurent ne jamais s'empêcher de conduire, contre seulement 15 % des femmes. Une différence particulièrement vraie lorsqu’il s’agit de conduite nocturne, où une femme sur deux renonce à prendre le volant dans ces conditions, contre 36 % des hommes.
Le public des jeunes âgés de 18 à 24 ans est le plus enclin à refuser de prendre le volant. 97 % s'empêchent de conduire au moins occasionnellement, contre une moyenne de 82 %. 23 % des jeunes interrogés y renoncent presque toujours. Deux raisons expliquent ce taux élevé : le manque d’expérience et la vulnérabilité économique. 60 % d’entre eux appréhendent de rouler en ville et 52 % s'abstiennent pour des raisons économiques.
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