Toosla structure sa montée en régime
A sa prise de poste officielle en mai 2021, Panayotis Staïcos, le nouveau directeur général de Toosla, la compagnie de location courte durée 100 % digitale, s'est félicité de trouver "une équipe engagée et impliquée dans les projets de mobilité". Il a donc accepté le défi d'en prendre les rênes pour engager l'entreprise sur la voie de la professionnalisation des méthodes opérationnelles en conservant l'esprit de disruption du métier qui l'anime.
Un premier chantier a abouti rapidement. Après avoir étendu le service de location sans agence à la ville de Madrid fin mai, Toosla a présenté une formule aux allures de modèle économique repensé. Baptisée MyToosla, elle prend le parti de tirer un trait sur les options. Les consommateurs disposent alors d'une solution d'abonnement qui moyennant un règlement mensuel comprend toutes les options possibles. "Les loueurs voient le client comme un panier moyen dont il faut augmenter le niveau, analyse Panayotis Staïcos. L'ajout d'un siège auto coûte parfois plus chère que la location du véhicule. Il est souvent dissuasif aussi d'ajouter un second conducteur. Ce sont des points irritants dont nous devons nous débarrasser ".
Exit donc les astérisques, Toosla joue la pleine transparence dans ses communications tarifaires. En prime, 10 % de chaque somme dépensée sur l'application est rétribuée en avantage à faire valoir sur les prochaines sessions. Une stratégie destinée à attirer de nouveaux clients dont notamment ceux exerçant une profession libérale qui signent régulièrement pour des locations de une à deux journées. Plus largement, le canal des professionnels deviendra un axe stratégique pour la société cofondée et présidée par Éric Poncin.
90 % de taux d'utilisation de la flotte
Toosla compte 7 stations à Paris et 3 à Madrid. Panayotis Staïcos a pour objectif de développer la marque à plus grande échelle. Deux nouveaux pays ouvriront chaque année et une deuxième ville doit être couverte en France et en Espagne dans les temps à venir. "Nous ciblons les marchés qui ont une conscience environnementale et pas seulement les zones touristiques des pays méditerranéens", présente-t-il le plan de déploiement. Une vingtaine de dossiers sont à l'étude, confie l'ancien cadre du groupe Ada. Il a recruté l'une de ses anciennes collaboratrices, Anne-France Fournier, au poste de directrice des opérations de sorte à préparer Toosla à absorber "3 à 4 fois plus de volume d'activité".
Depuis janvier 2021, la plateforme a enregistré une progression de 60 %. La flotte connait un taux d'utilisation de 90 %, voire 96 % certains week-ends clés du printemps. "Sachant qu'à 85 %, il n'y a plus de voitures, glisse Panayotis Staïcos. Nous avons des statistiques dignes du secteur de l'hôtellerie, c'est-à-dire que nous nous reposons sur la discipline des utilisateurs pour que le flux logistique soit maîtrisé sur la base de respect des horaires de retours". 99 % des dossiers ne rencontrent aucun problème et en cas d'enrayement de la machine, le système trouve automatiquement une alternative pour les consommateurs. En moyenne, les 300 véhicules qui composent le parc sortent pour des séjours de 4 jours.
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L'équipe dirigeante souhaite également à transformer la flotte pour intégrer des véhicules à faible émission. Entre les hybrides rechargeables et les véhicules électriques, ce sont actuellement 20 % des ressources exploitées qui affichent un bilan carbone bas sur la route. "Une accélération est au programme en 2022 et nous voulons compter 100 % d'électriques et de véhicules à faible émission de CO2 en 2025", lâche Panayotis Staïcos. Et s'il le faut, dans un premier temps, Toosla rallongera la durée des contrats en attendant que les usines retrouvent des cadences satisfaisantes pour fournir la flotte. A ce jour, les véhicules ont tous moins de 10 mois de circulation.
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