S'abonner

Plan vélo : Turtle appelle à un soutien des vélos-taxis

Publié le 12 mai 2023

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Robin Bourraindeloup, fondateur de Turtle, déplore des manques dans la nouvelle mouture du plan vélo. Il appelle le gouvernement à plus de soutien en faveur des exploitants de flottes de vélos-taxis dans l'optique de réduire l'impact de la pollution en ville.
vélo-taxi turtle paris
Aymard de Ravignan et Robin Bourraindeloup, cofondateurs de Turtle. ©Turtle

Il voit le verre à moitié vide et cela ne manque pas de sens. Robin Bourraindeloup, le cofondateur de Turtle, une nouvelle compagnie de vélos-taxis, aurait souhaité que le plan vélo présenté par la Première ministre, le 5 mai 2023, considère davantage les entreprises de service.

 

"80 % des montants dégagés pour le plan vélo seront consacrés aux infrastructures et aux accessoires. Les services ne seront que très peu soutenus", a-t-il déploré dans un entretien accordé au Journal de l'Automobile. Il souhaite que la balance s'équilibre afin d'aider les entreprises telles que la sienne à accroître leur flotte pour étendre le maillage et gagner en visibilité.

 

Depuis son lancement en janvier 2023, la flotte de vélos-taxis électriques exploitée par Turtle est passée de 5 à 15 véhicules. D'ici quelques semaines, elle montera à 20 unités et 30 circuleront dans les rues de Paris (75) à la fin de l'été 2023, selon les plans.

 

Echanges avec Matignon

 

Mais la société ne pourra pas profiter de subventions. Les vélos-taxis de Turtle ont beau être entièrement dotés de composants européens, ils sont assemblés par un constructeur expérimenté allemand. "Les produits d'origine française n'ont pas su répondre à notre cahier des charges car il n'est pas question de sacrifier le confort des passagers en utilisant des vélos-cargo reconvertis pour satisfaire aux exigences du plan", explique Robin Bourraindeloup.

 

Quelques mois après son lancement dans la capitale, les cofondateurs de Turtle, Aymard de Ravignan et Robin Bourraindeloup, ont été reçus avec d'autres entrepreneurs à Matignon. Ils ont pu ainsi exposer leur point de vue et formuler des idées. "Nous cherchons à faire comprendre au gouvernement que dans leur définition, la mobilité douce est par nature active, expose le cofondateur de Turtle, or cela ne doit pas forcément être le cas. Nous voulons être l'alternative dans un cadre à définir précisément".

 

A lire aussi : Les trottinettes en libre-service dans la capitale, c’est "non"

 

Entre janvier et mai, Turtle a réalisé 5 800 courses dans les rues de Paris intramuros avec sa flotte. Les 1 700 clients inscrits se répartissent à parts égales entre des utilisateurs locaux et des touristes. Dès le départ, la part des femmes étaient supérieure, à 55 % environ. Et Robin Bourraindeloup de rapporter : "nous avons passé des accords stratégiques, notamment avec des hôtels, pour devenir une solution de transport des touristes et des voyageurs d'affaires".

 

Turtle mise tout autant sur le forfait mobilité durable pour convaincre les gestionnaires en entreprises. Les arguments sont listés. Les vélos-taxis se révèlent 20 à 30 % plus rapides et 30 à 50 % moins chers que les VTC. Le tout en réduisant au plus bas les émissions. "Nous travaillons sur un modèle qui protègera intégralement les passagers pour offrir le maximum de confort", déballe le cofondateur.

 

Une levée de fonds pour préparer les JO 2024

 

A défaut de profiter de fonds publics, Turtle qui est hébergé par Saemes, le gestionnaire de parking, va orchestrer une levée de fonds en fin d'année. La start-up vise une somme d'un million d'euros auprès d'investisseurs en tout genre.

 

Des ressources qui financeront l'achat de vélos-taxis en prévision de la tenue des Jeux Olympiques de 2024. "Nous avons constaté qu'en augmentant la flotte, nous augmentons plus fort encore notre chiffre d'affaires. Turtle doit disposer de 100 véhicules à l'été 2024", annonce le cofondateur. Elles couvriront aussi les coûts de développement d'interfaces informatiques pour le marché BtoB (hôtel, gestionnaire de mobilité…) destinées à faciliter la réservation de courses.

 

De plus, Turtle défend un modèle social. Tous les chauffeurs sont salariés de l'entreprise, reçoivent une formation et profitent de jours de repos. En s'associant à des événements et avec un modèle économique de publicité sur les vélo-taxis, la start-up amortit ses frais fixes. Les cofondateurs estiment ainsi pouvoir atteindre la rentabilité dès cette année.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Laisser un commentaire

cross-circle