Mobilité : repenser la valeur pour gagner en performance

Dans la structure classique d’un budget voyage en entreprise, la mobilité représente à peine 10 à 20 % des coûts des déplacements professionnels, la majeure partie étant consacrée à l’hébergement et au billet d’avion. À première vue, un poste secondaire. Pourtant, ce poste de dépense concentre à lui seul la majorité de la gestion administrative, des problèmes de sinistres, de satisfaction faible, ou de manque de flexibilité ou d’alignement avec les nouveaux usages. Dès lors, il est légitime de s’interroger sur comment transformer cette réalité en levier stratégique efficace pour améliorer l’expérience employé, renforcer la sécurité des déplacements, et s’inscrire dans un projet d’entreprise concret.
De la friction à la valeur : redonner du sens à la mobilité
Longtemps considéré comme un simple moyen de transport entre deux points, l’usage d’un véhicule en entreprise a été pensé principalement comme un service d’appoint, jugé sur la base d’un tarif journalier. Pourtant, à mesure que les besoins évoluent et que les exigences augmentent, cette approche montre ses limites. Ce qui ne représentait qu’une ligne modeste sur le plan comptable s’avère en réalité un concentré de complexité opérationnelle : gestion administrative et technique chronophage, difficultés de suivi, sinistres mal encadrés, retours d’expérience négatifs… autant de points de friction pour les collaborateurs et les gestionnaires, sans parler de la perte de temps et de productivité.
Ce déséquilibre apparent, entre le poids financier de la mobilité et les efforts qu’elle exige, invite à revoir en profondeur la façon dont les entreprises abordent ce poste. Car derrière les kilomètres parcourus se jouent désormais des enjeux bien plus larges. La sécurité des collaborateurs, par exemple, n’est plus négociable : des véhicules bien entretenus, fiables et récents deviennent un impératif pour les entreprises soucieuses de protéger leurs équipes.
Protéger les équipes lors de leurs déplacements : une priorité commune à l’entreprise
Les directions, traditionnellement moins habituées à prendre part aux sujets du transport, sont impliquées dans ces questions de manière croissante, peu importe le département. Ressources humaines, direction générale, responsables cybersécurité : tous s’intéressent désormais à la façon dont la mobilité peut refléter, voire soutenir, les grandes priorités de l’entreprise. Il ne s’agit plus simplement de faire des économies, mais d’aligner la prestation sur des ambitions concrètes, notamment lorsqu’il est question de conformité sécuritaire pour les secteurs les plus sensibles comme la santé, la défense, la banque.
Dans ce nouveau paradigme, le prix n’est plus l’argument décisif. Il devient plus pertinent de s’interroger sur la qualité du contrat, sur ce qu’il comprend, sur le niveau d’accompagnement proposé et sur la capacité du fournisseur à faire évoluer ses services en fonction des besoins de l’entreprise. Car payer moins peut coûter plus, si cela signifie une expérience dégradée, une multiplication des litiges, une gestion chronophage ou une perte de contrôle sur les usages. À l’inverse, investir dans une solution mieux pensée par un fournisseur de mobilité, mieux encadrée et mieux intégrée dans l’écosystème de déplacement peut générer une valeur bien supérieure au surcoût initial.
Location et mobilité partagée : une stratégie de mobilité flexible et pérenne
Repositionner la location comme un levier stratégique suppose de sortir d’une logique purement transactionnelle pour adopter une vision systémique. Il ne s’agit plus seulement de réserver une voiture, mais de construire un parcours complet, fluide et maîtrisé, pour les collaborateurs comme pour les gestionnaires. Cela passe par le choix d’un partenaire capable d’accompagner les transformations de l’entreprise. La capacité à intégrer des solutions, à simplifier les process administratifs, à prendre en charge des sinistres ou les contraintes spécifiques de chaque secteur, sont aujourd’hui un véritable vecteur de différenciation.
Certaines entreprises l’ont bien compris et prennent elles-mêmes l’initiative de faire évoluer leur approche. Le recours à l’autopartage, par exemple, peut permettre de répondre à des objectifs de réduction des émissions et d’offrir une plus grande flexibilité dans l’accès aux véhicules. La location moyenne durée offre une flexibilité précieuse face aux exigences réglementaires locales, qu’il s’agisse des ZFE, des restrictions de circulation ou des obligations spécifiques aux flottes professionnelles. Toutes ces solutions s’adaptent facilement aux évolutions des effectifs : en cas de baisse, il suffit de restituer le véhicule, sans contrainte lourde ni gestion complexe.
Enfin, c’est aussi une réponse au besoin croissant d’une expérience de mobilité alignée avec les valeurs de l’entreprise. Dans un contexte où le bien-être au travail, la sécurité ou l’impact environnemental comptent autant que la performance économique, la location devient une pièce centrale du puzzle. Et comme tout levier stratégique, elle nécessite un cadre clair, des partenaires solides, et une volonté d’inscrire la mobilité dans une logique d’investissement, non de simple dépense. C’est précisément pour cette raison qu’elle mérite d’être repensée. Non comme une commodité, mais comme un levier stratégique à part entière, capable de porter des ambitions concrètes et de générer une valeur durable, bien au-delà des kilomètres.
Par Anthony Ambler, directeur des ventes sociétés chez Enterprise Mobility France
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