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L’heure H pour l’hydrogène "vert" ?

Publié le 8 septembre 2022

Par Damien Chalon
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory - La disponibilité en énergie occupe tous les esprits depuis six mois et le déclenchement de la guerre en Ukraine : ceux des gouvernants, des populations ou encore des entreprises, tous soucieux de limiter le coût de la flambée des prix et de garantir l’accessibilité aux différentes énergies cet hiver et au-delà.
Il y a aujourd’hui 81 projets d’investissements dans l’hydrogène "vert" selon France Hydrogène.

A court terme, on assiste donc à de grandes manœuvres pour diversifier les sources d’approvisionnements en gaz naturel, faisant au passage bondir les importations et les tarifs de gaz naturel liquéfié. Certaines sources d’énergie, comme le charbon, pourtant promises à une inéluctable extinction, au nom de la préservation de la planète et de la lutte contre le réchauffement climatique, font un incroyable "come-back" pour assurer les besoins énergétiques des pays. Quant aux énergies renouvelables, elles voient leurs plans de développement accélérés et facilités pour compenser une partie des besoins en énergies fossiles.

 

Dans cette nouvelle géopolitique des énergies, quel rôle peut raisonnablement espérer jouer l’hydrogène (H2) en général et l’hydrogène "vert", le plus vertueux en termes de pollution, en particulier ? A en croire la mobilisation des pays et des industriels en faveur de cette molécule, une partie de l’avenir énergétique de la planète passe par l’hydrogène. En France, par exemple, le gouvernement a prévu d’investir 7 milliards d’euros pour passer à une production annuelle d’hydrogène décarboné de 700 000 tonnes (contre 45 000 tonnes actuellement), rappelait cet été Le Journal du Dimanche dans une enquête sur le sujet. (1)

 

Comme le rappelle un rapport publié cet été par l’organisation britannique de recherche en optimisation énergétique Rethink Energy, "l'hydrogène a été identifié comme une technologie clé pour la décarbonation du transport lourd, du chauffage, de l'industrie, des matières premières et du stockage d'énergie de longue durée." L’association prévoit d’ailleurs une explosion de la demande mondiale d'hydrogène "vert", à 735 millions de tonnes en 2050, soit dix fois plus qu’aujourd’hui. (2)

 

Là où le bât blesse, c’est au niveau du coût de production d’hydrogène "vert". L’étude de Rethink Energy apporte, là encore des éléments prometteurs sur l’évolution des coûts de fabrication de l’hydrogène "vert" : grâce à l’envolée des capacités de production des électrolyseurs (lesquelles passeraient de 10 GW en 2023 à environ 130 GW en 2032) et à la réduction des tarifs des énergies renouvelables, "l'hydrogène vert pourrait atteindre un coût moyen de 1,5 dollar/kg d'ici à 2030 !" A eux seuls, les coûts de fabrication d’électrolyseurs seraient réduits de 75 % sur la période, passant de 1400 dollars/kW à 340 dollars/kW.

 

"Le boom a déjà commencé, avec près de 40 GW d’électrolyseurs devant être installés dans les 5 prochaines années seulement", souligne encore l’organisme de recherche britannique. Près d’une quinzaine de fabricants ont des projets d’électrolyseurs dans une douzaine de pays différents.

 

La France entend bien jouer sa carte dans ce domaine. Selon l’association France Hydrogène, organisme de promotion de la filière, pas moins de 81 projets d’investissements dans l’hydrogène "vert" sont dans les cartons, impliquant toutes les tailles d’entreprises, de la start-up au géant industriel.

 

L’Arval Mobility Observatory

 

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